Nitrate, betterave et fonction endothéliale

Lara, J., Ashor, A.W., Oggioni, C., Ahluwalia, A., Mathers, J.C. and Siervo, M. (2016) Effects of inorganic nitrate and beetroot supplementation on endothelial function: a systematic review and meta-analysis. European Journal of Nutrition 55, 451-459

(voir l'abstract ici)

Les auteurs britanniques [Newcastle University, Newcastle upon Tyne, UK; Queen Mary University, London, UK] font une revue systématique des études qui, entre 2008 et 2014, ont porté sur les effets des supplémentations en betterave ou en nitrate NO3- sur la fonction endothéliale.

▪ Neuf études concernent la supplémentation en jus de betterave. Sept d’entre elles ont déjà été analysées dans le blog.

ETUDES concernant la BETTERAVE

Cf. rubriques du blog

Webb et coll., 2008

10 et 28 septembre 2010

Kapil et coll., 2010

28 septembre 2010

Kenjale et coll., 2011

28 décembre 2011

Gilchrist et coll., 2013

24 mai 2013

Ghosh et coll., 2013

30 juin 2013

Hobbs et coll., 2013

 

Joris et coll., 2013

2 décembre 2013

Ashor et coll., 2014

 

Kapil et coll., 2014

1er décembre 2015

▪ Quatre études concernent la supplémentation en nitrate NO3-. Elles ont également, chacune, été analysées dans le blog.

ETUDES NITRATE NO3-

Cf. rubriques du blog

Kapil et coll., 2010

28 septembre 2010

Bahra et coll., 2012

12 juin 2012

Heiss et coll., 2012

28 mai 2012

Rammos et coll., 2014

30 janvier 2014

Au total, les études concernent 246 participants, avec 10 à 64 participants par étude.

Les techniques d’analyse de la fonction endothéliale comportent:

- des mesures de la vasodilatation flux-dépendante [flow mediated dilation (FMD)], à l’aide de l’échographie,

- des mesures de la vitesse d’onde pulsatile [pulse wave velocity (PWV)],

- et l’imagerie Laser Doppler [LDI]

Dans l’ensemble, on constate que la supplémentation en ions nitrate NO3- et la supplémentation en betterave améliorent significativement la fonction endothéliale [Overall, inorganic nitrate and beetroot supplementation was associated with a significant improvement in endothelial function].

L’amélioration est plus nette lorsque les études font appel aux mesures échographiques de la vasodilatation flux-dépendante que lorsqu’elles font appel aux mesures de la vitesse de l’onde pulsatile [A significant effect was, however, observed for flow mediated dilation (FMD) compared to measures of arterial stiffness (i.e. pulse wave velocity (PWV))].

De même, les effets de ces supplémentations en nitrate NO3- sur la fonction endothéliale ont tendance

- à augmenter lorsque la dose de nitrate NO3- ingéré augmente,

- à diminuer, du moins relativement, lorsque s’accroissent

- l’âge du sujet,

- son adiposité,

- sa tension artérielle systolique de repos.

[In addition, greater nitrate doses induced greater vascular effects, whereas ageing, increased adiposity and raised systolic blood pression were associated with a reduced effect of inorganic nitrate on endothelial function].

Les auteurs britanniques font également remarquer que la durée des diverses études portant sur la fonction endothéliale n’a jamais été très longue. Elle n’a jamais dépassé 28 jours. Avant que les résultats enregistrés puissent donner lieu, du moins pour raison endothéliale, à des recommandations nutritionnelles généralisées, il conviendrait qu’une confirmation vienne de futures études qui apprécieraient l’efficacité à long terme des supplémentations en ions nitrate NO3- sur la fonction endothéliale, non seulement chez le sujet sain, mais aussi le sujet âgé et le patient à haut risque cardiovasculaire [It is important to appreciate that the duration of the intervention was relatively short (longest duration was 28 days) […] Before the results can be translated into new nutritional recommendations, the long-term efficacy of inorganic nitrate needs to be investigated in older subjects and in patients at higher cardiovascular risk].

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Apports nitratés et vieilles erreurs

Inoue-Choi, M., Virk-Baker, M., Aschebrook-Kilfoy, B., Cross, A., Subar, A.F., Thompson, F.E., Sinha, R. and Ward, M.H. (2015) Development and calibration of a dietary nitrate and nitrite database in the NIH-AARP Diet and Health Study. Public Health Nutrition Dec2:1-10

(voir l'abstract ici)

Les auteurs sont américains [Rockville et Bethesda, Maryland, USA] et britannique [Londres, Royaume-Uni].

L’AARP, anciennement «American Association of Retired Persons», est une association non gouvernementale regroupant des sujets âgés de plus de 50 ans.

La «NIH-AARP Diet and Health Study» est une étude effectuée par l’un des Instituts américains de la Santé [National Institutes of Health – NIH], l’Institut américain du Cancer [National Cancer Institute]. Par l’intermédiaire de questionnaires envoyés en 1995 et 1996 aux membres de l’AARP, l’étude s’est donné pour but de mieux comprendre les liens entre alimentation et santé.

Reprenant les réponses au questionnaire de 1942 membres de l’AARP, les auteurs évaluent les apports quotidiens en nitrate NO3- des sujets américains de plus de 50 ans.

Ils l’évaluent, en moyenne, à 68.9 mg NO3- j-1 chez l’homme, à 74.1 mg NO3- j-1 chez la femme.

Dans cette étude américaine, les aliments les plus pourvoyeurs en nitrate NO3- sont, chez l’homme comme chez la femme, la laitue ainsi que légumes verts et les épinards cuits [cooked spinach/greens].

- La consommation de laitue est à l’origine, à elle seule, de, respectivement, 27.4 et 32.1 % des apports nitratés, chez l’homme et chez la femme.

- La consommation de légumes verts et d’épinards cuits [cooked spinach/greens] est à l’origine, à elle seule, de, respectivement, 8.8 et 10.4 % des apports nitratés, chez l’homme et chez la femme.

- Les 18 autres aliments cités sont de plus faibles pourvoyeurs en nitrate. Ils sont, chacun, à l’origine de moins de 4.4 % des apports nitratés.

- Les apports provenant de l’eau de boisson ne sont pas précisés.

Dans leur introduction, les auteurs écrivent:

▪ Une fois ingérés, les nitrates peuvent être réduits en nitrites par les bactéries de la cavité buccale [Once ingested, nitrate can be reduced to nitrite by the oral bacteria].

▪ Une plus grande transformation endogène des nitrates en nitrites et de plus forts apports alimentaires en nitrite peuvent augmenter la formation endogène de composés N-nitrosés et, de ce fait, le risque individuel de cancer [Elevated levels of endogenously formed nitrite from nitrate and higher intake of dietary nitrate may increase endogenously NOC formation and thus individuals’ risk for cancer].

▪ Bien que les nitrates venant des légumes et de l’eau de boisson puissent, les uns et les autres, être réduits en nitrites dans l’organisme, les nitrates provenant des légumes sont vraisemblablement à l’origine de la formation endogène d’une quantité moindre de composés N-nitrosés dans la mesure où ils contiennent des inhibiteurs de la nitrosation [Although nitrate from both vegetables and drinking water undergoes reduction to nitrite in the body, nitrate from vegetables probably results in less endogenous NOC formation because of the presence of inhibitors of nitrosation].

Commentaire du blog

Les trois propositions relevées dans l’introduction de l’article sont incorrectes ou inexactes.

1) Une fois ingérés, les nitrates de l’alimentation ne restent qu’un court moment dans la cavité buccale. Ils sont immédiatement déglutis et arrivent inchangés, sous forme d’ions nitrate NO3-, dans l’estomac. Absorbés dans l’estomac et la partie haute de l’intestin grêle, ils arrivent dans la circulation sanguine. Les ions nitrate NO3- plasmatiques sont ensuite, pour une grande part, éliminés passivement par voie rénale. Une autre partie est excrétée activement par les glandes salivaires dans la salive. Lors de leur deuxième passage, sous forme salivaire, dans la cavité buccale, à l’occasion de ce qu’on nomme la circulation entérosalivaire, les ions nitrate stagnent. Ils ont le temps d’être en contact avec l’importante flore bactérienne buccale [108 germes ml-1]. Une partie des ions nitrate salivaires sont alors transformés en ions nitrite NO2- salivaires.

2) La formation endogène de composés N-nitrosés à partir des nitrates alimentaires mérite d’être quantifiée. Lorsque l’on quantifie la formation de composés N-nitrosés à partir des nitrates alimentaires, on s’aperçoit qu’elle est absolument infime. Chez l’homme, selon Licht et Deen (1998), elle est, par exemple, pour la nitrosodiméthylamine [NDMA], de 0.00148 µg j-1, soit pour un adulte de 70 kg de 0.000021 µg kg-1 j-1 Chez la souris, on estime, pour la nitrosodiméthylamine [NDMA], que la dose sans effet est de 10 µg kg-1 j-1. La quantité de nitrosodiméthylamine [NDMA] formée chaque jour chez l’homme à partir des nitrates d’origine alimentaire est ainsi, rapportée au poids, près de 500000 fois inférieure à la dose sans effet chez la souris.

3) Comme on l’a vu au premier paragraphe du commentaire, les nitrates d’origine alimentaire ne sont transformés en nitrites dans la cavité buccale que lors de leur deuxième passage à l’occasion de leur cycle entérosalivaire. Les nitrates puisés dans le plasma pour être excrétés dans la salive viennent, en réalité, à la fois des apports exogènes et de la synthèse endogène (voie des NO synthases).

Par ailleurs, il faut des doses pharmacologiques très importantes de vitamine C (1000 à 2000 mg) pour inhiber la nitrosation de 50 à 63 % (Kyrtopoulos et coll., 1991). En physiologie, les doses en jeu sont bien inférieures. Les apports alimentaires quotidiens en vitamine C recommandés sont de 30 à 80 mg. Quant à elle, la sécrétion quotidienne de vitamine C dans l’estomac est estimée à 60 mg (Rathbone et coll., 1989). 

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Supplémentation en nitrate, force et fatigue musculaires

Hoon, M.W., Fornusek, C., Chapman, P.G. and Johnson, N.A. (2015) The effect of nitrate supplementation on muscle contraction in healthy adults. European Journal of Sport Science 15, 712-719

(voir l'abstract ici)

Les auteurs australiens [Sydney et Strathfield, Nouvelle-Galles du Sud] conduisent une étude randomisée, en double aveugle et cross over chez 19 sujets en bonne santé (13 hommes et 6 femmes), âgés en moyenne de 29 ans.

Les sujets reçoivent:

- soit une supplémentation alimentaire faite

- pendant 3 jours, d’un récipient de 250 ml de jus de betterave riche en nitrate (Nitrate Max, Upbeat Sports Drinks, Australia), apportant 250 mg de nitrate NO3- par jour,

- et le 4ème jour, 4 et 2 heures avant le test musculaire, de deux récipients de la même boisson nitratée, apportant 1050 mg de nitrate NO3- [Groupe NITRATE],

- soit, au même rythme, une supplémentation faite de récipients de jus de betterave de 250 ml, déplétés en nitrate, n’apportant que 25 mg de nitrate NO3- par récipient [Groupe PLACEBO].

Le 4ème jour, sont testées:

- la force muculaire quadricipitale isométrique, à l’occasion de contractions volontaires et de stimulations électriques [On the fourth day, isometric knee extension force was assessed during a series of voluntary and electrically evoked (stimulation) tests].

- et la fatigue musculaire, à l’occasion d’un série de stimulations électriques brèves et intermittentes (0.8 secondes toutes les 1.6 secondes), pendant une durée de 102 secondes

- soit sans restriction du flux sanguin,

- soit avec restriction du flux sanguin, par un brassard posé à la racine de la cuisse.

Entre les groupes [NITRATE] et [PLACEBO], les auteurs ne constatent pas de différence en ce qui concerne:

- la force musculaire volontaire maximale enregistrée,

- et la relation entre la force musculaire développée et la fréquence de la stimulation électrique.

Lorsque l’on étudie la fatigue musculaire à l’occasion de stimulations électriques brèves et répétées, on n’observe pas non plus de différence entre les groupes [NITRATE] et [PLACEBO], du moins spontanément, lorsque aucun brassard n’est posé à la racine de la cuisse.

Par contre, si un brassard est posé à la racine de la cuisse et donc diminue le flux sanguin à destinée quadricipitale, le déclin de la force musculaire au fil du temps s’avère moins prononcé dans le groupe [NITRATE] que dans le groupe [PLABEBO]:

- forces enregistrées à 80 secondes: respectivement 74 et 66 % de la force initiale, dans les groupes [NITRATE] et [PLACEBO],

- forces enregistrées à 102 secondes: respectivement 55 et 47 % de la force initiale, dans les groupes [NITRATE] et [PLACEBO].

Ainsi, il apparaît que 4 jours de supplémentation alimentaire à base de jus de betterave riche en nitrate réduisent la fatigue musculaire en cas de restriction de flux vasculaire [Four days of dietary supplementation with nitrate-rich beetroot juice […] reduced muscular fatigue during sustained muscular contraction performed under blood flow restriction]. L’action ergogénique de la supplémentation en nitrate pourrait ainsi trouver une application chez l’homme en cas d’exercice actif effectué en condition hypovolémique [These results suggest that four days of NO3- supplementation elicits peripheral responses in muscle that attenuate muscular fatigue during exhaustive exercise under hypovolemic conditions]. 

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Nitrates alimentaires, effets bénéfiques et griefs

Bondonno, C.P., Croft, K.D. and Hodgson, J.M. (2015) Dietary nitrate, nitric oxide and cardiovascular health. Critical Reviews in Food Science and Nutrition. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Dans le “Critical Reviews in Food Science and Nutrition”, les auteurs australiens [Perth, Australie-Occidentale] présentent une revue consacrée aux effets bénéfiques des nitrates et à leurs effets délétères éventuels.

Le plan adopté est le suivant:


 

- Introduction

- 1) Oxyde nitrique

- Perspective historique: du «NOxious» au «NOtable»

- Les isoformes des NO synthases

- Les deux voies métaboliques menant à l’oxyde nitrique NO

Voie de la L-arginine et de la NO synthase

Voie nitrate-nitrite-oxyde nitrique

- Destin métabolique de l’oxyde nitrique

- Mesure de la biodisponibilité en oxyde nitrique

- 2) Santé cardiovasculaire et fonction vasculaire

- Vue générale et importance

- Structure et fonction endothéliales

- Effets vasculaires de l’oxyde nitrique

Tonus vasculaire et vasodilatation

Propriétés antithrombotiques, antiathérogéniques et antiprolifératives

- 3) Nitrates alimentaires et fonction vasculaire

- Sources alimentaires

- Effets bénéfiques sur la santé vasculaire

Démonstration épidémiologique et biomarqueurs des apports en nitrate

Tension artérielle

Fonction endothéliale

Lésions d’ischémie reperfusion

Rigidité artérielle

Fonction plaquettaire

Amélioration des performances lors de l’exercice physique

- 4) Effets délétères éventuels des apports importants en nitrate [Potential for detrimental effects of high nitrate intake]

- Conclusion

 

Dans leur chapitre consacré aux effets délétères éventuels des apports importants en nitrate [Potential fo detrimental effects of high nitrate intake],  les auteurs australiens commencent par montrer une certaine perplexité devant les opinions contradictoires émises dans la littérature sur le sujet [There are conflicting opinions in the literature about the toxicity of nitrate and nitrite in food and water].

Au cours des dix dernières années, comme le rapporte le chapitre précédent: «Nitrates alimentaires et fonction vasculaire», de nombreux effets bénéfiques des nitrates alimentaires ont été décrits, mais, disent-ils, sous la plume de certains chercheurs on trouve encore l’expression de craintes persistantes à l’égard d’une toxicité éventuelle [In the last decade numerous health benefits have been ascribed to nitrate and nitrite as detailed above, but there is lingering concern among some researchers about their potential toxicity].

▪ Le risque d’apparition de la méthémoglobinémie chez le nourrisson a été initialement décrit par Comly en 1945 avec des biberons préparés avec une eau de puits riche en nitrate. En fait, ajoutent les auteurs australiens, la forte teneur en nitrate de l’eau de puits était alors due à une contamination fécale [The high nitrate content of the water was due to faecal contamination]. On s’aperçut plus tard, continuent-ils, que la méthémoglobinémie infantile n’était pas alors due aux nitrates mais plutôt aux bactéries présentes dans l’eau de puits servant à la préparation du biberon [It has since been argued that nitrate per se was not the cause but rather faecal bacteria present in the well water].

Les auteurs australiens gardent une certaine méfiance à l’égard des nitrates présents dans l’eau de boisson. Bien que les nitrates ne soient pas en eux-mêmes toxiques, font-ils observer, une teneur élevée en nitrate dans l’eau de boisson pourrait constituer un marqueur de contamination par des bactéries d’origine fécale [A high nitrate level in drinking water may therefore be a marker of contamination rather than being toxic itself].

▪ L’évocation d’un risque carcinogène éventuel chez l’homme est ancienne. Après avoir signalé de la sorte quelques articles des années 1970 et 1980,  les auteurs avancent trois remarques:

- En 2003, une revue de toutes les études épidémiologiques effectuée par le Comité d’experts sur les Additifs alimentaires de l’OMS et de la FAO [JECFA] n’a détecté aucune augmentation réelle du risque de cancer liée à l’ingestion de nitrates alimentaires [A review of all studies in 2003 by the Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives (JECFA) found no evidence of an increased risk of cancer with dietary nitrate consumption].

- Les régimes alimentaires riches en fruits et légumes qui apportent des quantités de nitrates nettement supérieures à la Dose Journalière Admissible [DJA] de l’OMS n’augmentent pas la mortalité par cancer [Indeed, a diet rich in fruit and vegetables, which far exceeds the WHO acceptable daily intake of nitrate, is not associated with an increase in deaths from cancer].

- Enfin, puisque les nitrates et les nitrites sont l’objet d’une synthèse endogène, il apparaît, de ce fait, bien peu vraisemblable que les nitrates d’origine exogène puissent eux-mêmes être toxiques [Since both nitrate and nitrite are formed endogenously, it seems unlikely that exogenous sources would be toxic].

Commentaire du blog

Les trois premiers chapitres de cet article consacré aux nitrates alimentaires: 1) Oxyde nitrique 2) Santé cardiovasculaire et fonction vasculaire 3) Nitrates alimentaires et fonction vasculaire contiennent trop de données pour être résumés dans le cadre de la rubrique. Ils constituent une bonne synthèse sur le sujet.

Le quatrième chapitre: 4) Effets délétères éventuels des apports importants en nitrate comporte des inexactitudes, qui méritent d’être relevées. Celles-ci concernent principalement le risque méthémoglobinémique.

Il est vrai que les eaux de puits à l’origine des méthémoglobinémies du nourrisson constatées après-guerre aux Etats-Unis et en Europe contenaient à la fois des nitrates et de fortes concentrations bactériennes, supérieures à 106 germes ml-1. Les ions nitrate NO3- étaient alors transformés dans le biberon par les bactéries en ions nitrite NO2-. Le nourrisson ingérait directement des nitrites: d’où la transformation dans les globules rouges d’une partie de l’hémoglobine en méthémoglobine, et ainsi l’apparition d’une méthémoglobinémie.

Mais il est inexact de dire:

- que la forte teneur en nitrate est due à une contamination fécale,

- ou que la teneur élevée en nitrate d’une eau de boisson peut être un marqueur de contamination bactérienne.

En réalité,

- les nitrates qui parviennent dans le tube digestif sont tous absorbés dans l’estomac et la partie haute de l’intestin grêle. Au terme du transit digestif, les selles ne contiennent plus aucune trace de nitrate [Tricker et coll., 1992],

- aucun lien statistique n’a jamais été relevé entre la teneur d’une eau de puits en nitrate et sa population bactérienne.

Ceci étant, on sera toujours extrêmement prudent lors de la préparation d’un biberon avec une eau de puits. Si elle est bactériologiquement contaminée, l’eau de puits peut être à l’origine d’une infection digestive potentiellement mortelle chez le nourrisson. Si, en outre, elle contient des nitrates, la possible transformation par les bactéries des nitrates en nitrite dans le biberon expose le nourrisson à une affection supplémentaire: la méthémoglobinémie.

L’erreur finale des auteurs australiens est de ne pas faire de différence entre l’eau de puits, qui peut être bactériologiquement contaminée et contenir, par exemple, plus de 106 germes ml-1, et l’eau d’adduction publique, qui est toujours bactériologiquement contrôlée et, de ce fait, contient toujours moins de 102 germes ml-1. Aucun risque de méthémoglobinémie du nourrisson n’existe avec l’eau d’adduction publique, quelle que puisse être par ailleurs sa teneur en nitrate. Les bactéries sont alors en trop faible nombre dans le biberon pour pouvoir y effectuer la transformation des ions nitrate NO3- en ions nitrite NO2- [Cf. rubriques des 7, 11 et 14 mai 2010].

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Revues scientifiques

Depuis octobre 2009, le blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates» a présenté à ses lecteurs un total de 500 rubriques.

De multiples articles ont ainsi été présentés et analysés. Les revues scientifiques dont ils proviennent sont également fort nombreuses. On en dénombre pas moins de 228.

▪ La revue scientifique la plus souvent sollicitée est l’organe officiel de la «Nitric Oxide Society», la revue Nitric Oxide. A elle seule, elle a publié 39 des articles sélectionnés.

▪ Viennent ensuite:

- le Free Radical Biology and Medicine, avec 22 articles sélectionnés.

- l’International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, avec 8 articles sélectionnés

- et PloS One, avec 7 articles sélectionnés.

Ensuite, parmi les articles que le blog «Nitrates et santé – Le blog des nitrates» a retenus:

▪ 4 revues en ont publié 6:

Hypertension; Medicine and Science in Sports and Exercise; Nutrients; Proceedings of the National Academy of Science.

▪ 4 revues en ont publié 5:

Antioxidants and Redox Signaling; Circulation; International Journal of Cancer; Nutrition Research.

▪ 7 revues en ont publié 4:

Applied Physiology, Nutrition and Metabolism; Environmental Health; European Journal of Applied Physiology; Food Additives and Contaminants; Journal of Physiology; Journal of the Science of Food and Agriculture; Redox Biology.

▪ 11 revues en ont publié 3:

American Journal of Physiology Regulatory Integrative and Comparative Physiology; British Journal of Nutrition; International Journal of Environmental Research and Public Health; Journal of Environmental Health; Journal of the International Society of Sports Nutrition; Meat Science; Nutrition and Cancer; Nutrition and Metabolism; Oxidative Medicine and Cellular Longevity; Respiratory Physiology and Neurobiology; Sports Medicine.

▪ 23 revues en ont publié 2:

American Journal of Clinical Nutrition; Annual Reviews of Nutrition; Atherosclerosis; British Journal of Clinical Pharmacology; British Medical Journal – Case Reports; Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention; Cardiovascular Research; Clinical Hemorheology and Microcirculation; Clinical Nutrition Research; Diabetes; Food and Function; Journal of Toxicology and Environmental Health; Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics; Journal of the American College of Cardiology; Journal of the American Medical Association; Medical Hypotheses; Microvascular Research; Molecular Nutrition and Food Research; Nutrition; Pediatric Research; Scandinavian Journal of Gastroenterology; Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports; Toxicology Letters.

▪ 175 revues n’en ont publié qu’un seul:

Acta Neurobiologiae Experimentalis; Acta Scientiarum Polonorum, Technologia Alimentaria; Adipocyte; American Journal of Epidemiology; American Journal of Gastroenterology; American Journal of Hypertension; American Journal of Human Genetics; American Journal of Physiology Heart and Circulatory Physiology; Amino Acids; Anesthesiology; Annals of Oncology; Archives de Pédiatrie; Archives of Oral Biology; Archives of Pharmacal Research; Arhiv za Higijenu Rada i Toksikolgiu; Basic Research in Cardiology; Best Practice and Research Clinical Endocrinology and Metabolism; BioMed Central Infectious Diseases; BMC Pulmonary Medicine; BMC Women’s Health; Bosnian Journal of Basic Medical Sciences; Breastfeeding Medicine; British Journal of Cancer; British Journal of Pharmacology; British Journal of Sports Medicine; British Medical Journal; Cahiers de Nutrition et de Diététique; Cancer Epidemiology; Cardiology; Cardiology Research and Practice; Cell Metabolism; Climacteric; Clinical and Experimental Pharmacology and Physiology; Clinical Chemistry and Laboratory Medicine; Clinical Kidney Journal; Clinical Nutrition Espen; Clinical Science (London); Current Atherosclerosis Reports; Current Medicinal Chemistry; Current Neurovascular Research; Current Opinion in Lipidology; Cutis; Digestive Diseases and Science; Drug Metabolism and Disposition; Ecological Applications; Environmental Microbiology; Environmental Monitoring and Assessment; Environmental Research; Environmental Science and Pollution Research; Environmental Science and Technology; Environmental Toxicology and Pharmacology; Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine; Epidemiology; European Journal of Cancer Prevention; European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation; European Journal of Clinical Nutrition; European Journal of Nutrition; European Journal of Pediatrics; European Journal of Pharmacology; Europe Spine Journal; FASEB Journal; Food and Chemical Toxicology; Food Chemistry; Food Microbiology; Frontiers in Physiology; Gut; Headache; Heart; Hematology; Inflammation; International Journal of Cardiology; International Journal of Clinical and Experimental Pathology; International Journal of Coaching Science; International Journal of Endocrinology and Metabolism; International Journal of Fertility and Sterility; International Journal of Food Sciences and Nutrition; International Journal of Molecular Sciences; International Journal of Radiation Biology; International Journal of Sports Physiology and Performance; Investigative Ophthalmology and Visual Science; International Urology and Nephrology; Irish Medical Journal; Journal of Analytical and Bioanalytical Techniques; Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition; Journal of Biological Chemistry; Journal of Cancer Research and Therapeutics; Journal of Cardiovascular Disease Research; Journal of Cellular and Molecular Medicine; Journal of Chemical Education; Journal of Clinical Epidemiology; Journal of Clinical Investigation; Journal of Clinical Laboratory Analysis; Journal of Contemporary Dental Practice; Journal of Dermatology; Journal of Digestive Diseases; Journal of Environmental Biology; Journal of Environmental Monitoring; Journal of Environmental Science and Health; Journal of Enzyme Inhibition and Medicinal Chemistry; Journal of Ethnopharmacology; Journal of Experimental Botany; Journal of Food Science; Journal of Gastroenterology and Hepatology; Journal of Huazhong University of Science and Technology (Medical Sciences); Journal of Hypertension; Journal of Internal Medicine; Journal of Investigative Dermatology; Journal of Molecular and Cellular Cardiology; Journal of Neural Transmission; Journal of Neurosurgery; Journal of Nutrition; Journal of Nutritional Biochemistry; Journal of Nutritional Science; Journal of Oral and Maxillofacial Pathology; Journal of Pediatric Hematology/Oncology; Journal of Pediatrics; Journal of Periodontology; Journal of Pharmacological Sciences; Journal of Strength and Conditioning Research; Journal of the American Academy of Nurse Practitioners; Journal of the American Heart Association; Journal of Pharmaceutical and Biochemical Analysis; Journal of Sports Science and Medicine; Journal of Strength and Conditioning Research; Journal of Thrombosis and Haemostasis; Journal of Water and Health; Journal of Women’s Health; Journal of Wound, Osteotomy and Continence Nursing; Leukemia and Lymphoma; Magnesium Research; Médecine et Nutrition; Medical Science Monitor; Middle East Journal of Digestive Diseases; Molecular and Cellular Biochemistry; Nature Chemical Biology; Nature Reviews Drug Discovery; Naunyn-Schmiedeberg’s Archives of Pharmacology; NeuroImage; New England Journal of Medicine; North American Journal of Medicine and Science (Boston); Nutrition Journal; Nutrition Research Reviews; Nutrition Reviews; Open Access Journal of Sports Medicine; Open Biochemistry Journal; Open Respiratory Medicine Journal; Opinion in Nephrology and Hypertension; Oschner Journal; Paediatrics and International Child Health; Pflügers Archiv – European Journal of Physiology; Pharmacological Research; Pharmacology and Therapeutics; Physiological Reports; Physiology (Bethesda); Physiology and Behavior; Platelets; Psychosomatic Medicine; Public Health Nutrition; Recent Patents on Cardiovascular Drug Discovery; Respiratory Research; Reviews on Environmental Health; Sciences et pseudo-sciences; Sleep Medicine; The Aging Male; Thrombosis and Haemostasis; Toxicological Sciences; Toxicology and Applied Pharmacology; Toxicology Mechanisms and Methods; Transplantation; Trends in Biochemical Sciences; Veterinary Record; World Journal of Cardiology; Wound Repair and Regeneration; Yonsei Medical Journal; Zonghua Yu Fang Yi Xue Za Zhi.

Au-delà des chiffres, on retiendra l’extrême foisonnement des sources bibliographiques.

Le nombre impressionnant des revues scientifiques reflète simplement la grande diversité d’action, dans de nombreux domaines, des ions nitrate NO3- et nitrite NO2-, et du radical NO. Dans le blog, les pages RUBRIQUES PAR THEME en témoignent.

A l’inverse, le nombre très important des revues scientifiques comporte un inconvénient. Le foisonnement n’est autre qu’un éparpillement. Pour le physiologiste et le médecin qui suivent d’un peu loin les progrès de la science en la matière, également pour les personnels des administrations ou les décisionnaires politiques, il n’est guère facile de se maintenir au courant.

C’est justement le rôle de ce blog de réunir les données éparses, de les présenter sous forme de résumé, éventuellement de les commenter.

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Articles provenant du Royaume-Uni et de Suède

▪ Royaume Uni

Les articles britanniques viennent de nombreuses villes du Royaume-Uni. Citons par ordre alphabétique: Aberdeen, Birmingham, Cambridge, Cardiff, Durham, Edinburgh, Glasgow, Hamilton, Lincoln, Loughborough, Newcastle upon Tyne, Oxford, Reading, Sheffield, St Andrews, Southampton, Twickenham et Warwick.

De nombreux centres londoniens participent également, et activement, aux recherches: King’s College, Kingston University, Queen Mary University, St Thomas Hospital, University College, William Harvey Research Institute.

L’Université d’Exeter est l’un des établissements britanniques les plus actifs. Elle dispose d’un centre important consacré aux sciences du sport et de la santé: «Sport and Health Sciences». Depuis octobre 2009, le blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates» a recensé 24 articles scientifiques émanant de cette Université britannique et consacrés au retentissement des nitrates d’origine alimentaire sur les activités physiques et sportives.

Deux auteurs se distinguent:

- Andrew Jones [Université d’Exeter] (voir ici),

- et Amrita Ahluwalia [William Harvey Research Institute, Londres] (voir ici).

▪ Suède

Contrairement aux articles américains et britanniques, d’origine géographique multiple, les articles suédois ont pour particularité de provenir quasi exclusivement d’un seul centre, le Karolinska Institute de Stockholm. A partir de ce site réputé, les travaux proviennent plus précisément du «Department of Clinical Science and Education», de l’«Institute of Environmental Medicine», surtout du «Department of Physiology and Pharmacology». Il arrive, parfois, que les auteurs du Karolinska Institute publient leurs travaux conjointement avec des scientifiques du «Department of Cellular Biology» de l’Université proche d’Uppsala.

Les auteurs les plus en point sur le sujet, au Karolinska Institute semblent être:

- Jon Lundberg (voir ici)

- et Eddie Weitzberg (voir ici)

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Articles provenant des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont, dans le monde, le pays qui fournit le plus d’articles et d’études consacrés au thème des nitrates et de la santé.

Les articles recensés depuis octobre 2009 dans le blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates» proviennent de 26 des 50 Etats américains et d’une cinquantaine de centres différents.

Les Etats concernés sont classés par ordre décroissant dans la liste ci-dessous:

- 21 articles: MARYLAND: Bethesda 16, Rockville 5

- 21 articles: TEXAS: Austin 1, College Station 2, Houston 18

- 13 articles: PENNSYLVANIE: Pittsburgh 10, Philadelphie 1, State College 2

- 11 articles: CALIFORNIE: Fullerton 1, Loma Linda 4, Los Angeles 1, Rancho Cordova 1, Encinitias 2, Sacramento 1, Stanford 1

- 8 articles: CAROLINE DU NORD: Durham 1, Winston Salem 6, High Point 1

- 5 articles:

FLORIDE 5 articles: Gainesville 4, Miami 1,

KANSAS: Manhattan 5

- 4 articles:

TENNESSEE: Memphis 3; Nashville 1

OHIO Cincinnati 2, Cleveland 1, Columbus 1

- 3 articles:

COLORADO: University of Colorado Boulder 1, Denver 2

DISTRICT OF COLUMBIA: Washington 3

GEORGIE: Atlanta 2, Chamblee 1

MISSOURI: Campus Dr Columbia 1, Saint-Louis 2

NEW YORK: Albany 1, Buffalo 1 Rochester 1

WISCONSIN: Madison 3

- 2 articles:

CONNECTICUT: New Haven 2

ILLINOIS: Chicago 2

LOUISIANE: La Nouvelle Orleans 1, Shreveport 1

MASSACHUSSETTS: Boston 2

MICHIGAN: East Lansing 2

VIRGINIE: Richmond 2

WASHINGTON: Seattle 1 Spokane 1

- 1 article:

ARIZONA: Tucson 1

IOWA 1 article: Cedar Falls 1

MINNESOTA 1 article Rochester 1

NEBRASKA 1 article: Omaha 1

Trois centres-phares retiennent l’attention: Bethesda (Maryland), Houston (Texas) et Pittsburgh (Pennsylvanie).

En réalité, la valeur scientifique d’un certain nombre de travaux émanant du «National Cancer Institute» [«National Institutes of Health»] de Bethesda, Maryland, n’apparaît pas évidente. D’une étude à l’autre, les auteurs de l’Institut ont tendance à reproduire le même schéma. Confrontant les apports en nitrate provenant de l’eau de boisson ou de l’ensemble du régime alimentaire avec la fréquence de tel ou tel cancer, ils terminent leur présentation par une conclusion stéréotypée. Rien de net ou de catégorique n’apparaît à leurs yeux. Il conviendrait, ajoutent-ils, de poursuivre les travaux en faisant appel à des études plus approfondies, qui tiendraient compte, alors, des sous-populations à risque. Lors de chaque étude, les auteurs du «National Cancer Institute» oublient de signaler l’existence de la synthèse endogène de nitrates par la voie de la NO synthase, et omettent, par conséquent, de la prendre en compte.

Au cours des dernières années, dans le domaine scientifique des liens entre les nitrates et la santé, les deux centres de Houston (Texas) et de Pittsburgh (Pennsylvanie) ont, par contre, joué un rôle éminent dans la progression des connaissances. A ce titre, ils méritent, l’un et l’autre, d’être spécialement salués.

On trouvera les références des deux auteurs principaux

- Nathan Bryan (Houston, Texas): ici et ,

- et Mark T. Gladwin (Pittsburgh, Pennsylvanie): ici.

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Origine géographique des articles

Depuis le mois d’octobre 2009, le blog «Nitrates et santé – Le blog des nitrates» a présenté 500 rubriques. Le moment lui paraît venu de faire le point et de regarder dans le rétroviseur.

L’origine géographique des articles scientifiques analysés et parfois commentés est très diverse.

Le tableau ci-dessous est un récapitulatif. Quand un travail est effectué par une équipe multinationale, il est, par convention, attribué au premier auteur. Les pays des premiers auteurs sont classés par ordre décroissant.

En caractère gras, les premiers chiffres correspondent au nombre total d’articles provenant des différents pays.

Les autres chiffres correspondent:

- aux études effectuées chez l’être humain,

- aux études effectuées chez l’animal,

- aux articles qui présentent une synthèse, ou un commentaire plus ou moins détaillé.

PAYS

Nombre total d’articles*

Etudes chez l’homme

Etudes chez l’animal

Travail de synthèse ou récapitulatif

ETATS-UNIS

127

55

24

34

ROYAUME-UNI

80

43

7

24

SUEDE

37

8

13

13

ITALIE

20

10

2

4

ALLEMAGNE

17

6

3

6

JAPON

16

8

5

2

AUSTRALIE

14

13

 

1

FRANCE

14

4

1

2

CHINE

11

4

2

4

PAYS-BAS

11

8

 

1

BRESIL

10

4

5

 

INDE

9

5

3

 

ESPAGNE

8

5

 

2

IRAN

8

2

2

3

TAIWAN

6

4

 

 

TURQUIE

6

5

1

 

DANEMARK

5

4

 

 

PORTUGAL

5

1

3

 

BELGIQUE

5

4

 

 

COREE

4

4

 

 

CANADA

3

3

 

 

IRLANDE

3

3

 

 

BOSNIE HERZ

2

2

 

 

GRECE

2

2

 

 

Nelle ZELANDE

2

1

 

1

SERBIE

2

 

2

 

ALGERIE

1

 

1

 

ARGENTINE

1

1

 

 

COLOMBIE

1

1

 

 

EGYPTE

1

 

1

 

ESTONIE

1

 

 

 

FIDJI

1

 

 

 

FINLANDE

1

1

 

 

HONG KONG

1

 

 

1

HONGRIE

1

 

 

 

NIGERIA

1

 

 

 

NORVEGE

1

 

 

 

POLOGNE

1

 

 

1

REP. TCHEQUE

1

1

 

 

SENEGAL

1

 

 

 

SRI LANKA

1

1

 

 

VIETNAM

1

 

 

 

*La somme des nombres d’études effectuées chez l’homme, des études effectuées chez l’animal et des articles de synthèse ne correspond pas obligatoirement au nombre total d’articles recensés. En effet, certains articles de biologie, entre autres ceux qui relatent les teneurs en nitrate des légumes ou les teneurs en nitrate des eaux de puits, ne sont pas comptabilisés dans les trois dernières colonnes.

On voit que le thème des nitrates et de la santé suscite l’intérêt dans le monde entier. Les travaux proviennent des cinq continents et de 42 pays.

Les données quantitatives ne sont cependant pas à prendre au pied de la lettre:

- 1) Il va de soi que le blog «Nitrates et santé – le blog des nitrates» n’a pas analysé la totalité des articles qui ont pu paraître depuis octobre 2009.

- 2) Lorsque une équipes scientifique bi- ou multinationale participe à la réalisation d’un travail, seul, par convention, est ici retenu le pays du premier auteur.

- 3) S’il fournit des données quantitatives, le tableau ne tient pas compte de la qualité des différentes études.

Moyennant ces réserves, on enregistre une nette prédominance des Etats-Unis.

Grâce à leurs équipes de recherche, deux pays européens se distinguent particulièrement: le Royaume-Uni et la Suède.

Avec un nombre honorable de travaux, viennent ensuite l’Italie, l’Allemagne et le Japon.

Avec 14 articles recensés et seulement 4 études chez l’homme et 1 chez l’animal, la France n’apparaît pas particulièrement en pointe.

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N°500. LE MOT NITRATE: UNE ETYMOLOGIE MAGNIFIQUE

L’étymologie du mot «nitrate» est la plus ancienne qui soit.

1) NETER

Tout commence il y a plus de 5000 ans avec le mot «NETER», un des mots les plus nobles de la langue de l’Egypte ancienne, un mot qui signifie «dieu».

On sait qu’à l’instar de l’hébreu avant l’invention massorétique des points-voyelles, l’écriture hiéroglyphique ne notait pas les voyelles de la langue égyptienne. Le mot «NETER» s’écrivait

- à l’aide de trois consonnes N, T et R, sous forme de phonogrammes, ou «signes-sons». La prononciation devait être «nétèr» (ou bien «nétchèr»),

- ou à l’aide d’un idéogramme ou «signe-mot», avec la même prononciation. L'idéogramme de NETER était une étoffe flottant au vent, au sommet d’une hampe.

Dans l’ancienne Egypte, on sait que des mâts étaient plaqués contre la façade des temples. Leur taille pouvait être impressionnante. Dans la cour bubastide de la XXIIe dynastie (950-730), les huit mâts appliqués contre le deuxième pylône du grand temple d’Amon de Karnak se dressaient à plus de quarante mètres de hauteur. Ils étaient l'expression du NETER. De loin, les Egyptiens apercevaient les oriflammes du divin, flottant au vent.

Au féminin, «déesse» se dit NETERET (ou «nétchéret»); au pluriel, «dieux» se dit NETEROU. (ou «nétchérou»). Adjectif nisbé, l’adjectif «divin» se dit respectivement au masculin et féminin singuliers NETERI et NETERIT (ou «nétchéri» et «nétchérit»).

En grec, le mot hiéroglyphe veut dire «gravure sacrée» (de ιερος, sacré, et γλυφη, ouvrage ciselé ou gravé). Pour les Egyptiens de l’Antiquité, l’écriture était, en effet, un legs du dieu Thot. Ils la nommaient MEDOU NETER (également prononcé: «médou-nétchèr»), autrement dit: «bâton de dieu», ou plus vraisemblablement «parole de dieu».

Le séjour des morts se dit KHERET NETER («CHéret nétchèr»), autrement dit le «dessous du dieu». Dans l’esprit des Egyptiens, chaque nuit, le soleil venait, en effet, visiter le monde du silence pour lui insuffler l’énergie de la résurrection.

De même, les expressions très courantes:

- HEM NETER, («Hém nétchèr») c’est-à-dire «serviteur de dieu»,

- ou NEFER NETER («néfèr nétchèr»), c’est-à-dire «dieu parfait»,

faisaient partie des multiples épithètes royales. Elles s’appliquaient, en priorité, au pharaon lui-même.

2) Le natron

Pour désigner le produit composé de divers sels qui servait à la fois au nettoyage du corps et à la conservation du cadavre lors de la momification, les Egyptiens de l’Antiquité utilisaient presque le même mot, le mot «NETERI» («nétchéri»), qui se rendait par les trois mêmes consonnes hiéroglyphiques NTR. Les prêtres s’en servaient, par exemple, pour se purifier la bouche avant le service. Les embaumeurs l’utilisaient sous forme liquide; ils plongeaient le cadavre dans un bain de natron «NETERI» («nétchéri»), pour le déshydrater. Lors du rituel d’embaumement, on pensait que le natron transformait véritablement le défunt, le rendant «NETERI» («nétchéri»), c’est-à-dire divin.

Employé pour désigner ce mélange de sels, le mot égyptien «NETERI» («nétchéri») s’est ensuite répandu, presque à l’identique, dans les langues anciennes tout alentour:

- En hébreu biblique, on le trouve, à peine modifié. Il se dit נָתֶר, c’est-à-dire «neter». Il est présent dans deux passages de l’Ancien Testament: Jérémie 2, 22 et Proverbes 25, 20 [Cf. rubrique du 19 novembre 2010].

- En assyrien, il se dit «nitiru» ou «nitru», en syriaque «netrâh», en grec, λιτρον ou νιτρον, c’est-à-dire «litron» ou «nitron», en latin, «nitrum».

- Dérivé du latin, le mot français «nitre» apparaît plus tard, au XIIIe siècle.

3) L’appellation des noms chimiques à partir du XVIIIe siècle

C’est, bien sûr, bien plus tard, aux dix-huitième et dix-neuvième siècles, que les appellations des produits chimiques ont été fixées en Europe.

Ainsi, le sodium a été découvert dans la soude, appelée «natron» par les Allemands. L’ayant découvert les premiers, les Allemands nommèrent le sodium «natrium», lui choisissant le symbole Na. Les Français et les Anglais finirent par accepter le symbole Na, mais tinrent absolument à l’appellation «sodium». [D’où, en France par exemple, la discordance entre le mot «sodium» et le symbole Na].

Le natron de l’Antiquité est, en réalité, un mélange naturel de sels formé dans des conditions climatiques et géologiques particulières. Il est principalement constitué de carbonate et de bicarbonate de sodium [Na2CO3 et NaHCO3], de sulfate de sodium [Na2SO4] et de chlorure de sodium [NaCl]. Apparemment, il ne contient jamais ni nitrate ni nitrite.

Pourtant, les noms «nitrate» et «nitrite» ainsi que l’adjectif «nitrique» (présent, par exemple, dans «oxyde nitrique») dérivent tous du mot «nitre», présent dans la langue française depuis le XIIIe siècle. Les trois mots «nitrate», «nitrite» et «nitrique» apparaissent respectivement dans la langue française en 1787, 1803 et 1787.

▪ Ainsi le chemin entre «NETER» et «nitrate» se mesure en milliers d’années.

Rares sont les mots actuels de la langue française qui proviennent de mots employés par les Egyptiens de l’Antiquité il y a 2 à 5000 ans. On trouve des noms communs, tels «ébène», «ivoire», «oasis», «pharaon», «phénix», «pschent» et des noms propres, tels «Egypte», «Fayoum», «Lybie», «Moïse» et «Nubie».

A vrai dire, comme on le voit dans le tableau suivant, ces mots qui nous viennent de l’Egypte antique ne sont pas propres au français. On les retrouve également dans d’autres langues européennes, notamment l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le portugais, le néerlandais et le roumain.

Français

Anglais

Allemand

Italien

Espagnol

Portugais

Néerlandais

Roumain

nitrate

nitrate

nitrat

nitrato

nitrato

nitrato

nitraat

azotat

nitrite

nitrite

nitrit

nitriti

nitritos

nitritos

nitrieten

nitriti

ébène

ebony

ebenholz

ebano

ébano

ebano

ebbahout

abanos

ivoire

ivory

elfenbeins

avorio

marfil

marfim

ivoor

fildes

oasis

oasis

oase

oasi

oasi

oasis

oase

oaza

pharaon

pharaoh

pharao

faraone

faraon

farao

farao

faraon

phénix

phoenix

phoenix

fenice

fénix

phenix

phenix

fenix

Egypte

Egypt

Âgypten

Egitto

Egipto

Egito

Egypte

Egipt

Moïse

Moses

Mose

Mosè

Moisès

Moisès

Mozes

Moise

Les mots «nitrate», «nitrite» et «nitrique» ne sont pas les seuls termes de la langue française provenant de l’égyptien antique. Mais il n’est pas interdit de penser qu’ils occupent une place particulière. Quand on sait combien le peuple était religieux, combien l’amour du divin travaillait l’âme de chaque Egyptien, combien, tous, ils attachaient d’importance à l’écriture, qu’ils nommaient MEDOU NETER (la parole de dieu), pouvait-il exister, dans leur vocabulaire et à leurs yeux, de mot plus vénérable que celui de NETER ?

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Nitrates alimentaires et protection à l’égard du cancer de l’estomac

Song, P., Wu, L. and Guan, W. (2015) Dietary nitrates, nitrites, and nitrosamines intake and the risk of gastric cancer: a meta-analysis. Nutrients 7, 9872-9895

(voir l'abstract et le texte entier ici)

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’incidence mondiale du cancer de l’estomac est en légère baisse. Cependant, en 2012, on estimait encore à environ 1 million le nombre de nouveaux cas de cancer de l’estomac dans l’année, et à 700 000 le nombre de décès lui étant directement imputables. Le cancer de l’estomac est ainsi, dans le monde:

- le cinquième cancer le plus fréquent, en matière d’incidence

- le troisième cancer le plus fréquent, en matière de mortalité.

Les auteurs chinois [Nankin, Jiangsu, Chine centrale] présentent une méta-analyse consacrée aux liens éventuels entre

- d’une part les apports alimentaires en nitrate NO3-, en nitrite NO2- ou en nitrosamines,

- et, d’autre part, le risque d’apparition du cancer gastrique.

Entre 1985 et 2013, ils prennent en considération 22 articles, provenant principalement d’Europe et d’Amérique du Nord. Les 22 articles rapportent un total de 49 études épidémiologiques:

- 19 études ont trait aux nitrates NO3-,

- 19 études ont trait aux nitrites NO2-,

- 11 études ont trait à la nitrosodiméthylamine [NDMA].

Dans les 22 articles, on distingue:

- 7 études de cohorte prospectives;

- 15 études cas-contrôles.

Avec la méthode statistique utilisée (tirée d’Orsini et coll., 2012), les résultats obtenus sont les suivants:

1) Les apports élevés en nitrite NO2- ainsi que les apports élevés en nitrosodiméthylamine [NDMA] semblent, les uns et les autres, augmenter le risque d’apparition du cancer de l’estomac [High intakes of nitrites and NDMA resulted in an elevated risk of cancer]. Le risque relatif du cancer de l’estomac est ainsi évalué à 1.31 (intervalle de confiance à 95 %: 1.13-1.52) avec les nitrites NO2-, à 1.34 (intervalle de confiance à 95 %: 1.02-1.76) pour la nitrosodiméthylamine [The summary relative risk of stomach cancer for the highest categories compared with the lowest was […] 1.31 (95%CI, 1.13-1.52) for nitrites, and 1.34 (95% CI, 1.02-1.76) for NDMA].

2) A l’inverse, la consommation d’aliments riches en nitrate NO3- semble corrélée à une diminution du risque d’apparition du cancer de l’estomac [We found that consumption of food rich in nitrates was related to a decreased risk of gastric cancer]. Avec les nitrates NO3-, le risque relatif du cancer de l’estomac est évalué à 0.80 (intervalle de confiance à 95 %: 0.69-0.93) [The summary relative risk of stomach cancer for the highest categories compared with the lowest was0.80 (95%CI, 0.69-0.93) for dietary nitrates intake].

Selon le auteurs, la relation inverse entre les apports alimentaires en nitrate NO3- et le risque d’apparition du cancer de l’estomac s’observe principalement lorsque les apports alimentaires en nitrate NO3- sont relativement importants, compris entre 66 et 220 mg NO3- j-1 [The dose-response analysis further showed that the inverse association between nitrates and stomach cancer appeared to be pronounced with nitrate intake level ranged from about 66.4 to 220 mg/day].

Ainsi, au vu de cette méta-analyse, des consommations importantes de nitrate NO3- exerceraient des effets protecteurs à l’égard du cancer de l’estomac [In the present study, high nitrates consumption demonstrated a protective effect for gastric cancer […]].

Les auteurs préfèrent conclure avec une certaine prudence. Des causes d’erreurs dans l’analyse étant possibles, ils ne sentent pas en mesure d’être catégoriques. Ils souhaitent à l’avenir de grandes études prospectives [Considering the limitations and confounding factors, we could not absolutely confirm the reliability of these findings. More well-designed large prospective studies are needed to help us understand these substances in the etiology of gastric cancer].

Commentaire du blog

L’objectif des nombreuses études épidémiologiques ayant cherché, au cours des dernières décennies, à vérifier l’existence d’un lien entre l’importance des apports alimentaires en nitrate NO3- et le risque de cancer gastrique était, semble-t-il, de détecter une éventuelle corrélation positive. Une telle corrélation positive aurait, en effet, pu justifier les réglementations administratives à l’égard des nitrates de l’alimentation, édictées entre les années 1960 et 1990.

Avec cette méta-analyse on voit qu’il n’en est rien. La tendance est plutôt à la corrélation négative.

Cette tendance à la corrélation négative n’est pas étonnante. En effet:

- 1) 80 % de nos apports alimentaires en nitrate NO3- proviennent des légumes,

- 2) une consommation accrue de légumes est fortement associée à une réduction du risque d’apparition de la plupart des cancers.

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