Supplémentation de 6 jours en nitrate et performance sportive

Kramer, S.J., Baur, D.A., Spicer, M.T., Vukovich, M.D. and Ormsbee, M.J. (2016) The effects of six days of dietary nitrate supplementation on performance in trained CrossFit athletes. Journal of the International Society of Sports Nutrition 13.39 DOI 10.1186/s12970-016-0150-y

(voir l'abstract ici)

Les auteurs américains [Université d’Etat de Floride, Tallahassee, USA] et sud-africain [Université de KwaZulu-Natal, Durban] cherchent à savoir si une supplémentation orale en nitrate NO3- de plusieurs jours améliore ou non les performances sportives vingt-quatre ou quarante-huit heures plus tard.

Douze athlètes de sexe masculin, âgés de 20 à 35 ans, adeptes de l’entraînement croisé (ou CrossFit) participent à une étude randomisée, en double aveugle et cross over.

Pendant 6 jours consécutifs, ils reçoivent:

- soit 8 mmol par jour de chlorure de potassium KCl, répartis en deux prises de 4 mmol, l’une le matin, l’autre le soir (groupe placebo PL),

- soit 8 mmol par jour de nitrate de potassium KNO3, correspondant à 498 mg de NO3- j-1, répartis en deux prises de 249 mg de nitrate NO3-, l’une le matin, l’autre le soir (groupe NO).

Le washout entre les deux périodes est de 10 jours.

▪ Vingt-quatre heures avant et vingt-quatre heures après la supplémentation orale, les sujets sont soumis

- à un test anaérobie de Wingate de 30 secondes sur cyclo-ergomètre, avec mesure de la puissance maximale mise en œuvre,

- et à un test d’endurance de 2 km sur rameur, avec mesure du temps nécessaire pour l’épreuve.

▪ Quarante-huit heures avant et quarante-huit heures après la supplémentation orale, ils sont également soumis à un «test de Grace», test qui consiste en la répétition la plus rapide possible de 30 épaulés jetés avec haltère de 61 kg. Le résultat est mesuré en secondes.

Chez les sujets du groupe NO ayant reçu pendant 6 jours une supplémentation orale en nitrate de 500 mg environ de NO3- j-1, ni le test d’endurance sur rameur, ni le «test de Grace» avec ses épaulés jetés ne sont l’objet, les jours suivants, d’une modification statistiquement significative. Par contre, vingt-quatre heures après la supplémentation orale de 6 jours en nitrate, la puissance maximale développée lors du test anaérobie de Wingate est significativement augmentée, passant, en moyenne, de 889 avant à 948 watts après la supplémentation, alors que, dans le groupe placebo PL, elle ne passe que de 898 à 905 watts [Peak Wingate power increased significantly over time with NO (889.17 ± 179.69 W to 948.08 ± 186.80 W; p = 0.01) but not PL (898.08 ± 183.24 W to 905.00 ± 157.23 W; p = 0.75). However, CrossFit performance was unchanged, and there were no changes in any other performance parameters].

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Nitrate et nitrite. Confusion et désarroi du grand public

Bedale, W., Sindelar, J.J. and Milkowski, A.L. (2016) Dietary nitrate and nitrite: benefits, risks, and evolving perceptions. Meat Science 120, 85-92

(voir l'abstract ici)

Les auteurs américains [Université de Wisconsin-Madison, Madison, Wisconsin] présentent une revue d’ensemble portant sur les risques éventuels et les effets bénéfiques des ions nitrate NO3- et nitrite NO2-. Leur revue s’ajoute aux travaux d’ensemble déjà parus, ceux, par exemple, de Milkowski et coll., Sindelar et Milkowski, Habermeyer et coll., Butler, Clements et coll., Kobayashi et coll., Bryan et Ivy et McNally et coll. [Cf. rubriques des 27 octobre 2009, 24 janvier 2012, 4, 8 et 12 décembre 2014, 16 décembre 2014, 17 février 2015, 23 octobre 2015 et 27 janvier 2016].

Dans l’article des auteurs américains, on retient surtout le tableau qu’ils font de la confusion régnant actuellement sur le sujet dans le grand public.

D’une part, les opinions des consommateurs sont partagées. D’autre part, la confusion des esprits mène à des illogismes.

▪ Une enquête menée en 2015 par l’International Food Information Council Foundation [IFIC] montre chez le consommateur de base des opinions partagées. En matière de santé alimentaire, 34 % des personnes interrogées pensent que le risque le plus important reste le risque bactérien; un nombre à peu près égal (voire même légèrement supérieur), 36 % des personnes interrogées, considère que le risque vient surtout des produits chimiques ajoutés à la nourriture.

▪ Des illogismes et contradictions existent.

- Aux Etats-Unis, on note des bizarreries administratives […quirk in U.S. requirements […]].

Suite à un mouvement «clean label» («étiquette propre») et anti-nitrite qui affecte le grand public, le Département de l’Agriculture des Etats-Unis [USDA] a déclaré que, pour pouvoir bénéficier de l’appellation «natural» ou «organic», une viande devrait désormais être exempte de toute addition de produits chimiques de synthèse, notamment de  nitrite de sodium ou d’érythorbate de sodium.

- Les fabricants de bacon, de jambon, de saucisses se sont adaptés. Pour éviter l’adjonction de nitrate et de nitrite de sodium d’origine synthétique tout en gardant à l’aliment sa couleur, sa saveur, et, bien sûr, sa sécurité bactériologique, ils ont simplement remplacé les deux produits par un ingrédient dit «naturel», la poudre de céleri, … elle-même connue par ailleurs pour sa forte concentration en ions nitrate…

- Outre-Atlantique, l’entreprise de distribution alimentaire de produits biologiques «Whole Foods Market» ainsi que la chaîne de boulangerie et de café «Panera Bread» garantissent, l’une et l’autre,  à leurs clients qu’aucun des aliments délivrés ne contient de nitrate ou de nitrite,…exception faite cependant de nitrates et de nitrites d’origine «naturelle»…

- La presse populaire vante les hot dogs contenant de la poudre de céleri, les présentant comme meilleurs pour la santé que les «hot dogs pleins de nitrate».

- Et le consommateur croit ainsi, à tort, consommer un aliment sans nitrate.

- Quand on l’interroge de manière plus précise et qu’on lui demande s’il préfère consommer des nitrites provenant d’aliments «naturels» ou des nitrites «seuls», le consommateur répond habituellement qu’il préfère les nitrites provenant d’aliments «naturels». On trouve cependant certaines personnes incertaines de l’innocuité des nitrites provenant d’extraits «naturels».

- Née vers les années 1970 en raison de leurs hypothétiques risques sanitaires, la suspicion à l’égard des ions nitrate NO3- et nitrite NO2- n’est pas vraiment retombée, ce qui n’empêche pas de constater un paradoxe. Aux Etats-Unis, la vente du bacon, un des aliments les plus riches qui soient en nitrite, continue à croître régulièrement, d’environ 10 % par an.

▪ Ces dernières années, aux Etats-Unis, la grande presse américaine a fait état des effets bénéfiques, notamment cardiovasculaires, des ions nitrate NO3- d’origine alimentaire, rapportant même parfois les études cliniques en apportant la démonstration.

Par l’intermédiaire des revues de fitness, de sites Internet consacrés à la santé, et même par la grande presse, un certain nombre de consommateurs ont également entendu parler des effets bénéfiques des ions nitrate NO3- d’origine alimentaire sur la performance sportive. En 2014, adepte du sensationnel, le Wall Street Journal présentait, par exemple, le jus de betterave comme l’arme secrète permettant à l’équipe de football américain les Tigers d’Auburn [Alabama, USA] d’accumuler les victoires (voir ici).

Ainsi des positions illogiques ou contradictoires apparaissent. Du fait de la pression du «clean label», certains consommateurs redoutent l’addition de nitrate ou de nitrite de sodium dans les aliments carnés, évitant scrupuleusement de consommer des viandes soumises à ce type d’adjonction, alors que, dans le même temps, ils remplissent vertueusement leur panier à provisions de céleri, d’épinards, de jus de betterave. Ils ne réalisent pas vraiment que les produits végétaux dont ils sont amateurs contiennent justement, et en quantité, l’ion nitrate NO3- qu’ils évitent dans les viandes sous sa forme chimiquement purifiée.

▪ En conclusion, faisant preuve d’un brin d’optimisme, les auteurs américains estiment que l’éducation du grand public devrait réussir, à long terme, à améliorer son acceptation des ions nitrate et nitrite [Dietary nitrate and nitrite have positive health attributes associated with nitric oxide metabolism that are now being understood and even embraced by the same public that previously feared nitrate and nitrite. Education and time may eventually improve the public’s acceptance of nitrite in cured meat product].

Commentaire du blog

Aux Etats-Unis, la confusion qui règne dans les esprits sur la question des nitrates et de la santé est désolante. On peut facilement envisager une situation analogue en Europe et en France.

Cette confusion est consécutive:

- aux erreurs ou «bizarreries» administratives, les réglementations officielles concernant les  nitrates alimentaires ayant été édictées sans réelle base scientifique,

- et au relais médiatique, qui s’appuie sur les réglementations officielles, joue sur les peurs, reste assez souvent à distance des nouvelles données scientifiques.

L’optimisme mesuré des auteurs américains réconforte quelque peu. Mais, pour obtenir vraiment une clarification des esprits, il faudrait, semble-t-il, qu’à l’avenir

- reconnaissant leurs erreurs, les autorités administratives retirent leurs réglementations dénuées de fondement scientifique,

- abandonnant tout préjugé en la matière, l’ensemble des médias acceptent de transmettre l’état de la science au public aussi fidèlement qu’il  est possible.

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Supplémentation en nitrate et trek vers l’Everest

Hennis, P.J., Mitchell, K., Gilbert-Kawai, E., Bountziouka, V., Wade, A., Feelisch, M., Grocott, M.P. and Martin, D.S. (2016) Effects of dietary nitrate supplementation on symptoms of acute mountain sickness and basic physiological responses in a group of male adolescents during ascent to Mont Everest Base Camp. Nitric Oxide 60, 24-31

(voir l'abstract ici)

Dans une revue de synthèse récemment consacrée à la pathologie de haute altitude, Shah et coll. supposaient qu’une supplémentation alimentaire en nitrate pouvait exercer un rôle bénéfique, préventif et curatif, à l’égard du mal aigu des montagnes [rubrique du 2 décembre 2015].

Les auteurs britanniques [Crewe, Londres et Southampton, Royaume-Uni] cherchent à le vérifier. Ils rapportent une étude effectuée chez 48 jeunes hommes, âgés en moyenne de 16 ans, lors d’un trek de 11 jours, qui les mène au camp de base de l’Everest. Ils passent ainsi, progressivement, de Katmandou (1300 mètres) le premier jour à Gorak Shep (5300 mètres) le onzième jour.

Ils ingèrent chaque jour:

- soit 140 ml d’un jus de betterave concentré, leur apportant quelque 620 mg de nitrate NO3- j-1,

- soit 140 ml d’un sirop de cassis ne leur apportant qu’une quantité négligeable de nitrate.

Chaque matin, les sujets

- répondent à un questionnaire, le questionnaire Lake Louise, destiné à repérer d’éventuels symptômes du mal aigu des montagnes;

- et sont soumis à une série de vérifications physiologiques:

- au repos, tension artérielle,

- au repos et 10 secondes après la fin d’un exercice,

- rythme cardiaque

- fréquence respiratoire

- et saturation périphérique en oxygène [SpO2]

(l’exercice consistant en un protocole de marche standardisé de 2 minutes).

Les résultats sont négatifs. Quels que soient les items considérés, les auteurs ne constatent pas de différence entre les deux groupes [Supplementation with dietary nitrate did not significantly change symptoms of acute moutain sickness or alter key physiological variables, in a group of adolescent males during a high altitude trekking expedition].

Les auteurs font remarquer que, dans le contexte de l’étude, la supplémentation en nitrate de 620 mg NO3- j-1 n’a pas non plus d’effet négatif indésirable [There was no evidence of harm from dietary nitrate supplementation in this context].

Les intervalles de confiance observés étant assez larges, ils appellent de leurs vœux des études complémentaires basées sur de plus vastes échantillons, afin de vérifier si leurs résultats négatifs se confirment [Given the wide confidence intervals in all models, a larger sample size would be required to exclude a false negative result].

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Supplémentation en nitrate et sport d’endurance: méta-analyse

McMahon, N.F., Leveritt, M.D. and Pavey, T.G. (2016) The effect of dietary nitrate supplementation on endurance exercise performance in healthy adults: a systematic review and meta-analysis. Sports Medicine DOI 10.1007/s40279-016-0617.7

(voir l'abstract ici)

A l’occasion d’une méta-analyse consacrée en 2013 aux liens éventuels entre les apports alimentaires en nitrate NO3- et la performance physique et sportive, des auteurs australiens [Nouvelle Galles du Sud et Canberra] avaient, de 2008 à 2012, recensé 17 études [rubrique du 18 février 2014].

Dans une nouvelle méta-analyse consacrée au même sujet, d’autres auteurs australiens, œuvrant  dans l’Etat du Queensland [Université du Queensland, St Lucia et Université de Technologie, Kelvin Grove], recensent entre 2010 et 2015 58 études répondant à leurs critères d’inclusion. Les études se répartissent ainsi:

- 28 portant sur le temps nécessaire pour effectuer une épreuve,

- 22 portant sur le temps jusqu’à épuisement,

- 8 portant sur des exercices progressifs

[A fixed-effects meta-analysis was conducted for time trial (TT) (n=28), time to exhaustion (TTE) (n=22) and graded-exercise test (GXT) (n=8) protocols].

▪ Si l’on prend en considération le temps nécessaire pour effectuer une épreuve d’endurance, on constate que la supplémentation alimentaire en nitrate NO3- le diminue légèrement, sans que l’effet ne soit cependant statistiquement significatif [Following data pooling from 28 trials, the standardised mean difference was -0.10 (95 % CI -0.27 to 0.06), providing a trivial but non-significant effect in favour of dietary NO3- supplementation in TT performance measures (p > 0.05].

▪ Si l’on prend en considération le temps jusqu’à épuisement, on constate que la supplémentation alimentaire en nitrate NO3- l’augmente légèrement, l’effet s’avérant statistiquement significatif [TTE trials had a small to moderate statistically significant effect in favour of dietary NO3- supplementation (effect size = 0.33, 95 % CI = 0.15-0.50, p < 0.01)].

▪ Si l’on prend en considération les effets de la supplémentation en nitrate NO3- en cas d’exercice progressif, on constate un modeste effet favorable, celui-ci n’atteignant pas la significativité statistique [GXT trials had a small but non-significant effect in favour of dietary NO3- supplementation in GXT performance measures (effect size = 0.25, 95 % CI = -0.06 to 0.56, p > 0.05)].

Selon les auteurs australiens, des études complémentaires s’avèrent souhaitables pour mieux préciser:

- les doses alimentaires optimales de nitrate,

- les sujets les plus réceptifs,

- et les meilleures modalités d’administration

[Further work is needed to understand the optimal dosing strategies, which population is most likely to benefit, and under which conditions dietary nitrates are likely to be more effective for enhancing performance].

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Age, obésité, charge en glucose et en nitrate

Ashor, A.W., Chowdhury, S., Oggioni, C., Qadir, O., Brandt, K., Ishaq, A., Mathers, J.C., Saretzki, G. and Siervo, M. (2016) Inorganic nitrate supplementation in young and old obese adults does not affect glucose and insulin responses but lowers oxidative stress. The Journal of Nutrition DOI: 10.3945/jn.116.237529

(voir l'abstract ici)

L’âge tout comme l’obésité s’accompagnent d’une diminution de la biodisponibilité en oxyde nitrique NO. En résultent une moindre sensibilité à l’insuline et une détérioration de la fonction endothéliale [Aging and obesity are associated with raised oxidative stress and a reduction of nitric oxide (NO) bioavailability, with subsequent decline in insulin sensitivity and endothelila function].

Les auteurs britanniques [Université de Newcastle, Newcastle upon Tyne, Royaume-Uni] et irakien [Université de Al-Mustansiriyah, Bagdad, Irak] présentent une étude clinique effectuée chez 20 sujets obèses. Leur poids moyen est de 98.7 kg. Leur indice de masse corporelle [IMC] est supérieur à 30; il est, en moyenne, de 34.2. Dix participants sont jeunes, avec un âge compris entre 18 et 44 ans; dix sont plus âgés, avec un âge compris entre 55 et 70 ans.

Les sujets ingèrent:

- une solution apportant 75 grammes de glucose,

- puis immédiatement après

- soit un placebo, sous forme d’une solution aqueuse apportant 7 mg de chlorure de potassium KCl kg-1 de poids corporel

- soit une solution aqueuse apportant, sous forme de nitrate de potassium KNO3, 4.3 mg de nitrate NO3- kg-1 de poids corporel.

Pendant les trois heures qui suivent les ingestions, les auteurs procèdent à un certain nombre de mesures: Celles-ci concernent, par exemple, les tensions artérielles systolique et diastolique, les concentrations plasmatiques en NOx (nitrate + nitrite), en glucose, en insuline, en GMP cyclique, en interleukine 6, en 3-nitrotyrosine, en sélectines E et P, en molécule d’adhésion intercellulaire 3 (ICAM-3) et en thrombomoduline.

Les tensions artérielles systolique et diastolique au repos ne subissent pas de modification particulière.

La supplémentation orale en nitrate n’exerce aucun effet décelable sur l’augmentation des concentrations plasmatiques en glucose et en insuline faisant suite à la charge orale de 75 grammes de glucose [We observed no effects of inorganic supplementation on glucose and insulin responses to a 75-g glucose load].

Par contre, les concentrations plasmatiques en NOx (nitrate NO3- + Nitrite NO2-), qui s’élèvent durant les trois heures qui suivent l’ingestion des 4.3 mg de nitrate NO3- kg-1 de poids corporel sont trouvées environ deux fois plus élevées chez les sujets jeunes que chez les sujets plus âgés [The NOx pharmacokinetic profile over 3 h after inorganic nitrate differed between age groups. NOx concentrations in young participants were ~2-fold higher than in old participants].

Chez les sujets âgés, l’ingestion de 4.3 mg de nitrate NO3- kg-1 de poids corporel sous forme de nitrate de potassium tendrait à diminuer la concentration plasmatique en 3-nitrotyrosine, une diminution qui ne deviendrait significative qu’à la 180ème minute [In old participants, inorganic nitrate significantly reduced 3-nitrotyrosine in comparison with placebo (P = 0.04), with the only difference being reached at 180 min (P = 0.01)].

Les concentrations plasmatiques en thrombomoduline et en ICAM 3 sont plus faibles, à l’inverse des concentrations plasmatiques en GMP cyclique qui sont plus élevées, chez les sujets obèses jeunes que chez les sujets obèses âgés. Dans le cadre de l’étude, cependant, l’ingestion de 4.3 mg de nitrate NO3- kg-1 de poids corporel sous forme de nitrate de potassium ne semble pas avoir d’effet appréciable sur l’une ou l’autre de ces concentrations plasmatiques [Inorganic nitrate did not modify the concentrations of thrombomulin, ICAM-3, and cyclic GMP, but thrombomodulin and ICAM-3 were consistantly lower and cyclic GMP was significantly higher in young than in old participants (P < 0.01)].

En conclusion, selon les auteurs, chez les sujets obèses, lors d’une hyperglycémie provoquée, une supplémentation orale en nitrate ne modifie pas les réponses glucidique et insulinique, mais tend par contre, à la soixantaine, à réduire le «stress oxydant» [Oral supplementation with inorganic nitrate did not improve glucose and insulin responses but reduced oxidative stress in old individuals during acute hyperglycemia].

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Vidéos d’Amrita Ahluwalia

Professeur de Pharmacologie vasculaire, Amrita Ahluwalia est en même temps codirectrice du William Harvey Research Institute [WHRI] de Londres.

 

Elle a travaillé sur plusieurs sujets:

- rôle du récepteur B1 des kinines dans les maladies cardiovasculaires,

- différences sexuelles concernant la fonction cardiovasculaire et la susceptibilité aux maladies cardiovasculaires,

- rôle des récepteurs TRVP1 dans la réactivité vasculaire,

- enfin, depuis plusieurs années, effets physiologiques des ions nitrate NO3- et nitrite NO2-, ainsi que leur rôle en pathologie cardiovasculaire.

Le blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates» montre ici deux brèves vidéos qui lui permettent d’exposer les bases scientifiques du sujet «nitrates-santé cardiovasculaire».

Placée sous l’égide de la British Pharmacological Society, la première vidéo dure 4 minutes et 48 secondes. L’auteur y évoque les effets cardiovasculaires bénéfiques des ions nitrate NO3- d’origine alimentaire et des ions nitrite NO2-, effets qui font intervenir la libération d’oxyde nitrique NO. Ces ions ont un effet hypotenseur. Ils jouent un rôle protecteur vis-à-vis des troubles d’origine coronarienne. Riches en nitrate, les légumes verts exercent, de ce fait, leur effet préventif bien connu à l’égard de l’apparition des maladies cardiovasculaires.

 (voir ici)

 D’une durée de 1 minute 46 secondes, la seconde vidéo retrace les mêmes idées-forces. Elle insiste, notamment, sur l’intérêt de la consommation de betterave, ou bien de celle du jus de betterave.

 (voir là)

(ou encore là)

 Destinées au très grand public, ces vidéos sont trop brèves pour servir de réelle démonstration. Mais elles ont un avantage, celui de faire sentir le sérieux de la démarche scientifique sous-tendant les travaux.

Plus d’une dizaine de fois, le blog «Nitrates et santé – Le blog des nitrates» a déjà eu l’occasion de résumer et/ou de commenter des travaux du professeur Amrita Ahluwalia [Cf. les rubriques du 8 12 2009, du 28 09, des 1 et 5 10 2010, du 12 06 2012, des 7 02, 30 06 et 18 12 2013, du 30 05 2014, du 01 02 2015, des 8 et 20 03, 15 et 24 04, 23 et 27 09 2016].

De même, le blog a signalé sa participation

- au 3ème Symposium International de Stockholm [Suède] des 17 et 18 juin 2009, consacré au rôle des ions Nitrite et Nitrate en Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique  [Cf. rubrique du 8 12 2009],

- à la Conférence d’Atlanta [Géorgie, USA] du 11 au 13 mai 2011 consacrée au rôle des ions Nitrite et Nitrate en Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique [Cf. rubrique du 25 04 2011],

- à la 7ème Conférence Internationale d’Edimbourg [Ecosse] du 22 au 26 juillet 2012 sur la Biologie, la Chimie et les Applications Thérapeutiques de l’Oxyde Nitrique [Cf. rubrique du 7 07 2012],

- à la Conférence Internationale de Cleveland [Ohio, USA] du 16 au 20 juin 2014 réunissant

- la 8ème Conférence Internationale sur la Biologie, la Chimie et l’Application Thérapeutique de l’Oxyde Nitrique

- et la 6ème Réunion Internationale sur le Rôle des ions Nitrite et Nitrate en Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique [Cf. rubrique du 18 06 2014].

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Supplémentation en nitrate, cycliste entraîné

McQuillan, J.A., Dulson, D.K., Laursen, P.B. and Kilding, A.E. (2016) The effect of dietary nitrate supplementation on physiology and performance in trained cyclists. International Journal of Sports Physiology and Performance. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Participant à une étude en double aveugle contre placebo et en crossover, huit cyclistes bien entraînés, de sexe masculin, de 26 ans en moyenne, ingèrent chaque jour pendant 8 jours consécutifs:

- soit 70 ml d’un jus de betterave riche en nitrate leur apportant 248 mg NO3- j-1 [NIT],

- soit 70 ml d’un jus de betterave déplété en nitrate, qui ne leur en fournit qu’une quantité infime [PLA].

Durant les jours 6, 7 et 8, ils effectuent des efforts d’intensité croissante [incremental ramp assessment] sur cyclo-ergomètre, afin de pouvoir vérifier les performances physiques.

A J 6, les résultats sur la consommation maximale d’oxygène [VO2peak] et les seuils ventilatoires sont peu clairs, ou minimes [Relative to PLA, 6 days of NIT supplementation produced unclear effects for VO2peak and first ventilatory threshold and trivial effects for both second ventilatory threshold and exercise economy on day 7].

A J 8, par contre, en cas d’ingestion de nitrate, le temps nécessaire pour effectuer l’effort programmé sur 4 km apparaît diminué, en même temps que se trouve accrue la puissance développée [However, effects for time-trial performance time and power on day 8 were likely beneficial].

Les résultats de cette étude néo-zélandaise [Hamilton et Auckland, Nouvelle-Zélande] viennent s’ajouter à tous ceux des études déjà consacrées aux effets ergogéniques de la supplémentation en nitrate sur la performance physique, dans des cas d’activité d’endurance de haute intensité [Voir: Rubriques par thème et Rubriques par thème 2].

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Supplémentation en nitrate et déclin cognitif

Curry, B.H., Bond, V., Pemminati, S., Gorantla, V.R., Volkova, Y.A., Kadur, K. and Millis, R.M. (2016) Effects of a dietary beetroot juice treatment on systemic and cerebral haemodynamics–A pilot study. Journal of Clinical and Diagnostic Research 10(7) CC01-CC05

(voir l'abstract ici)

Les auteurs de l’article résident les uns à Washington [District de Columbia, USA], les autres à Saint John’s [Etat d’Antigua et Barbuda].

Leur travail préliminaire porte sur 10 femmes jeunes, âgées de 20 à 21 ans, en bonne santé et d’ethnie afro-américaine. Elles ingèrent:

- soit 500 ml d’un jus de betterave riche en nitrate (1500 mg NO3- l-1) [CAJ Food Products, Inc, Fishers, IN], leur apportant 750 mg de nitrate NO3-,

- soit 500 ml d’un jus d’orange ne leur apportant pas de nitrate.

Deux heures plus tard, ces jeunes femmes sont étudiées au repos, ainsi qu’à deux niveaux d’exercice sur cyclo-ergomètre: à 40 et à 80 % de leur consommation maximale d’oxygène [VO2 peak].

La concentration sanguine du NO apparaît trois fois plus élevée deux heures après l’ingestion de jus de betterave que deux heures après l’ingestion de jus d’orange: en moyenne et respectivement 13 et 4 nM.

La tension artérielle systolique est trouvée statistiquement moins élevée deux heures après l’ingestion de jus de betterave que deux heures après l’ingestion de jus d’orange:

- au repos: en moyenne et respectivement 112 et 119 mm Hg,

- à 40 % du «VO2 peak»: en moyenne et respectivement 121 et 129 mm Hg,

- à 80 % du «VO2 peak»: en moyenne et respectivement 151 et 161 mm Hg.

Par Doppler transcrânien, les auteurs mesurent également, en regard de l’artère cérébrale moyenne, un indice connu pour témoigner de la rigidité artérielle et de l’avancée en âge cardiovasculaire, l’indice d’augmentation. Au repos, l’indice n’est pas statistiquement différent deux heures après l’ingestion de jus de betterave versus deux heures après l’ingestion de jus d’orange. Par contre, lors de l’effort, il est significativement moins élevé deux heures après l’ingestion de jus de betterave que deux heures après l’ingestion de jus d’orange, à 40 comme à 80 % du «VO2 peak». Il est ainsi estimé

- en moyenne et respectivement à 62 et 79 % à 40 % du «VO2 peak»,

- en moyenne et respectivement à 60 et 80 % à 80 % du «VO2 peak».

En conclusion, les auteurs émettent le vœu que des études à venir précisent si, ajoutée au traitement classique anti-hypertenseur, une supplémentation alimentaire régulière en nitrate est ou non en mesure, de manière à la fois sûre et efficace, d’abaisser la tension artérielle, de diminuer la rigidité artérielle cérébrale et finalement de ralentir le déclin cognitif [Dietary guidelines for the clinical management of hypertension-related cognitive decline are lacking and future studies should determine whether dietary nitrate supplementation is a safe, effective adjunct to current antihypertensive treatments for lowering blood pression, lessening cerebrovascular stiffness and ameliorating cognitive decline].

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Vidéo d’Andrew Jones

Aux lecteurs anglophones, le blog «Nitrate et santé – le blog des nitrates» recommande une courte vidéo enregistrée il y a quatre ans, en 2012.

(voir la vidéo ici)

Dans cette brève interview, d’une durée légèrement inférieure à cinq minutes, le professeur Andrew Jones répond à la question: «How much beetroot juice can increase your exercise performance?» [De combien le jus de betterave peut-il augmenter vos performances sportives?].

Rappelons qu’Andrew Jones est professeur de physiologie appliquée à l’Université d’Exeter [Royaume Uni] (voir son profil scientifique ici)

L’avantage d’une vidéo comme celle-ci est, entre autres, de montrer le visage d’un homme scientifique bien connu pour ses travaux, aussi nombreux qu’importants, sur les liens existant entre les nitrates alimentaires et les performances physiques et sportives.

Depuis 2009, le blog «Nitrate et santé – le blog des nitrates» a résumé, et éventuellement commenté, 34 articles à la rédaction desquels il a ainsi pu activement participer.

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Apports en nitrate et résistance à l’insuline

Li, T., Lu, X., Sun, Y. and Yang, X. (2016) Effects of spinach nitrate on insulin resistance, endothelial dysfunction markers and inflammation in mice with high-fat and high-fructose consumption. Food and Nutrition Research. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Les auteurs chinois [Université Normale du Shaanxi, Xi’an, République Populaire de Chine; Université Baptiste de Hong Kong] présentent une étude expérimentale, réalisée chez 40 souris Swiss-Kunming, mâles et en bonne santé.

Pendant 28 jours consécutifs, les souris sont nourries avec une alimentation riche à la fois en fructose et en graisse […a high-fat and high-fructose diet…]. Simultanément, en fonction de l’importance des apports en nitrate NO3- fournis chaque jour par gavage à partir d’une poudre d’épinards contenant 1913 mg NO3- kg-1, les animaux sont répartis en 4 groupes de 8 individus chacun:

- groupe modèle: 0 mg NO3- kg-1 de poids corporel,

- groupe à dose faible: 15 mg NO3- kg-1 de poids corporel,

- groupe à dose moyenne: 30 mg NO3- kg-1 de poids corporel,

- groupe à dose forte: 60 mg NO3- kg-1 de poids corporel.

Par ailleurs, 8 animaux témoins reçoivent un régime normal sans apport en nitrate.

Au terme des 28 jours de l’expérimentation, les animaux sont sacrifiés, des prélèvements sanguins étant effectués par ponction cardiaque.

Les constatations sont les suivantes:

Chez les souris soumises à un régime riche en graisse et en fructose, les nitrates apportés par la poudre d’épinards donnent lieu:

- à une augmentation des teneurs sériques

- en nitrite NO2-,

- et en HDL cholestérol (dit «bon» cholestérol),

- et à une diminution des teneurs sériques

- en endothéline 1 [ET-1],

- en triglycérides,

- en cholestérol total,

- en LDL cholestérol (dit «mauvais» cholestérol),

- en C-réactive protéine,

- en TNF α,

- et en interleukine-6.

Les auteurs font également appel à une méthode quantifiant la résistance à l’insuline: l’«Homéostasis Model Assessment» [HOMA]. Chez les souris soumises au régime riche en graisse et en fructose, la résistance à l’insuline est nettement diminuée en cas d’apport concomitant de 60 mg de nitrate NO3- kg-1 j-1: en moyenne, 1.02, que l’on peut comparer au chiffre de 2.05 obtenu en cas d’absence d’apport nitraté.

Chez la souris soumise à un régime riche en graisse et en fructose, un apport nitraté de plusieurs jours provenant d’épinards améliore ainsi, à la fois, le métabolisme lipidique, la résistance à l’insuline et la fonction endothéliale. Les auteurs chinois suggèrent que, sous forme de supplémentation alimentaire, les épinards puissent constituer dès lors un moyen de prévention prometteur à l’égard de la résistance à l’insuline, caractéristique du diabète de type 2 [This study for the first time showed the ameliorative effects of spinach nitrate on lipid metabolism, insulin resistance, endothelial function, and inflammation in high-fat and high-fructose diet-fed mice. Our findings also suggest that spinach is a promising nitrate resource of dietary supplements for insulin resistance prevention, and provide basic information for exploring the potential benefits of dietary spinach against chronic diseases induced by high fat or high fructose].

Commentaire du blog

Un apport de 60 mg NO3- kg-1 j-1 est important. Chez l’homme, l’apport habituel en nitrate est, en moyenne, de 75 mg NO3- j-1, soit de 1 à 1.25 mg NO3- kg-1 j-1

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