Bryan, N. and Ignarro, L.J. (2017) Nitrite and Nitrate in Human Health and Disease. Humana Press, Springer, 306 p.
Le 21 février 2017, le site pour journalistes “Newswise” a annoncé la parution de la deuxième édition d’un ouvrage de Nathan Bryan et de Louis J. Ignarro: «Nitrite and nitrate in Human Health and Disease» (voir ici). La première édition datait d’il y a 6 ans; le blog «Nitrates et santé. Le blog des nitrates» en rendait compte dans sa rubrique du 21 mars 2011.
Dans son commentaire, le site «Newswise» explique que, pendant des années, les ions nitrate NO3- et nitrite NO2- furent considérés à tort comme des composants alimentaires toxiques, éventuellement, même, cancérigènes. Au contraire, les données scientifiques recueillies lors des 20 dernières années montrent qu’ils n’ont pas, en réalité, d’effet chronique indésirable. Au contraire, leur présence dans les légumes joue un rôle absolument crucial dans les actions bénéfiques cardiovasculaires du régime méditerranéen, du régime traditionnel japonais, du régime anti-hypertensif «DASH diet» [Dietary Approaches to Stop Hypertension] [For years, these molecules were considered toxic food additives that could be precursors to cancer causing agents. Drs. Bryan and Loscalzo present the last 20 years’ research and reveal that these molecules are not harmful at all but evidence suggests they may be important nutrients that many are lacking from their diet. Nitrite and nitrate in vegetables is now recognized as the mechanism of action for the heart benefits of the Mediterranean diet, the Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH) diet and Traditional Japanese diets].
Comme le rappelle Nathan Bryan, certaines affections, parmi les plus fréquentes, notamment l’hypertension artérielle, l’athérosclérose, le diabète sucré, même la maladie d’Alzheimer, sont liées, au moins en partie, à une diminution de la biodisponibilité en oxyde nitrique NO. De très courte demi-vie, l’oxyde nitrique NO est un facteur de transmission cellulaire aux fonctions les plus variées. S’appuyant à la fois sur des travaux fondamentaux et sur des essais cliniques contrôlés chez l’homme, les connaissances sur le sujet, qualifiées de «renversantes», ne devraient plus être ignorées des médecins. Sans rétablissement d’une production suffisante en oxyde nitrique, le patient qui est en manque ne pourra guérir. Le souci de la récupération chez les patients d’une bonne biodisponibilité en oxyde nitrique NO devrait désormais occuper l’esprit des praticiens [This world-shattering new science presented from basic mechanisms to randomized controlled clinical trials in humans can no longer be ignored by health care practitioners. Without sufficient nitric oxide production, patients cannot and will not heal. Nitric oxide should be the first consideration in patient care].
D’abord identifié comme facteur de relaxation dérivé de l’endothélium [endothelium-derived relaxing factor ou EDRF], proclamé ensuite, dès 1992, «molécule de l’année», l’oxyde nitrique NO joue un rôle extrêmement important en physiologie, en immunologie, en neuroscience. Ses effets vasculaires sont multiples: vasodilatation, inhibition de l’agrégation plaquettaire, inhibition de l’adhésion leucocyte-endothélium, piégeage des anions superoxyde, inhibition de l’hyperplasie des cellules musculaires lisses, tous effets qui protègent des maladies cardiovasculaires, principale cause mondiale de mortalité.
Louis J. Ignarro a été récompensé en 1998 par le prix Nobel de Physiologie et de Médecine pour les travaux extrêmement novateurs [«ground-breaking»] qu’il a consacrés aux effets de l’oxyde nitrique NO sur les vaisseaux sanguins. Il estime que les connaissances actuelles devraient avoir des implications révolutionnaires tant en matière de traitement des maladies cardiovasculaires qu’en matière de traitement de toute autres affection comportant un déficit en oxyde nitrique NO [This body of work may have revolutionary implications in terms of developing strategies to combat heart disease and many other contemporary diseases associated with a NO deficiency]. Il attire aussi l’attention sur la symbiose entre l’homme et les bactéries qu’il héberge. La transformation des ions nitrate NO3- en ions nitrite NO2- par les bactéries présentes dans la salive est, notamment, à la base du cycle entérosalivaire qui permet aux nitrates d’origine alimentaire de fournir indirectement de l’oxyde nitrique NO à un organisme qui souffrirait d’une insuffisance de sa synthèse endogène par la voie de la L-arginine [The symbiosis between humans and the bacteria that reside in and on our body may be just as important in terms of utilizing nitrate and nitrite to make NO under conditions when the oxidation of L-arginine is dysfuctional].
La deuxième édition de «Nitrite and Nitrate in Human Health and Disease» contient de nouveaux chapitres: nitrite et nitrate dans le traitement du vieillissement, nitrite et nitrate dans le traitement de l’hypertension artérielle, nitrite, nitrate et performance sportive. Par ailleurs, les chapitres consacrés à la réduction des nitrates par les bactéries de la cavité buccale, à la S-nitrosation, à l’épigénétique, au contrôle de la fonction mitochondriale sont enrichis d’ajouts biochimiques.