Effets bénéfiques cardiovasculaires des nitrites et des nitrates alimentaires

Machha, A. and Schechter, A. (2011) Dietary nitrite and nitrate: a review of potential mechanisms of cardiovascular benefits. European Journal of Nutrition 50, 293-303

(voir l'abstract ici)

Travaillant au «National Institutes of Health» de Bethesda [Maryland, USA], les auteurs proposent une revue des effets bénéfiques cardiovasculaires attribués aux nitrates et aux nitrites alimentaires et en montrent les mécanismes.

En raison de solides arguments épidémiologiques, l’intérêt pour les effets bénéfiques cardiovasculaires des régimes alimentaires riches en fruits et légumes n’a fait que croître au cours des deux dernières décennies. Récemment, l’intérêt s’est tout spécialement porté sur le contenu de tels aliments en nitrite et nitrate, lequel pourrait rendre compte de leurs effets bénéfiques, comme incitent à le penser un certain nombre d’études, tant chez l’homme que chez l’animal [Of late, there is  great interest in the nitrite and nitrate content of these foods in improving cardiovascular health […]. Over the past decade, several in vitro and in vivo animal model studies and a few human studies have provided evidence that the nitrite and nitrate content of the fruits and vegetables could contribute to their cardiovascular health benefits].

Les mécanismes par l’intermédiaire desquels les ions nitrate et nitrite d’origine alimentaire exercent leurs effets bénéfiques cardiovasculaires semblent multiples:

L’ion nitrite NO2- est réduit en oxyde nitrique NO, non seulement dans le liquide gastrique acide, mais aussi dans le tissu cardiaque, lorsqu’en situation pathologique, celui-ci est ischémique et acide. En cas d’anoxie, la NO synthase endothéliale, serait, en effet, capable de générer du NO, non plus à partir de la L-arginine, mais directement à partir de l’ion nitrite NO2- [Recent experimental data suggest that eNOS can generate NO in the absence of molécular O2 by utilizing nitrite as substrate].

Au cours des affections cardiovasculaires, les mitochondries sont à l’origine d’une production accentuée d’«espèces réactives de l’oxygène» [reactive oxygen species, ROS], qui diminue la biodisponibilité de l’oxyde nitrique d’origine endothéliale. A l’inverse, comme il a été montré au cours des dernières années, l’ion nitrite est en mesure d’inhiber cette surproduction mitochondriale d’«espèces réactives de l’oxygène»; en résulte un effet favorable sur la «dysfonction endothéliale».

Les ions nitrate et nitrite ont une action vasodilatatrice. Celle-ci fait intervenir leur réduction en oxyde nitrique NO, puis une activation dans les cellules musculaires lisses de la guanylyl cyclase soluble [sGC]; c’est la voie classique NO/sGC/ GMP cyclique.

Par un mécanisme non encore élucidé, les ions nitrate et nitrite diminuent l’agrégation plaquettaire, ce qui n’est pas sans contribuer également au bénéfice cardiovasculaire [A growing weight of evidence suggests that nitrite and nitrate reduce platelet aggregation, indicating that inhibition of abnormal platelet aggregation may contribute at least in part to cardiovascular benefits of dietary nitrite and nitrate].

Les nitrates et les nitrites alimentaires ne font pas, par ailleurs, courir de risque cancérigène [Several lines of experimental and epidemiological research failed to show any causative link between nitrite and nitrate intake and development of cancer].

Dans ces conditions, il est logique et rationnel d’envisager de faire appel désormais à une supplémentation en ions nitrate en nitrite pour prévenir et traiter les maladies cardiovasculaires [A role for nitrite and nitrate in nitric oxide biosynthesis and/or in improving nitric oxide bioavalability may eventually provide a rationale for using dietary nitrite and nitrate supplementation in the treatment and prevention of cardiovascular diseases].

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