Nitrates alimentaires et tolérance au glucose

Hezel, M., Stensdotter, M., Lundberg, J. and Weitzberg, E. (2011) Dietary nitrate and glucose tolerance in young endothelial nitric oxide synthase null mice. Atlanta Nitrite 2011 Meeting Abstracts P31. Nitric Oxide 24, S27-S28

Le «syndrome métabolique» regroupe diverses affections cardiovasculaires et métaboliques: l’hypertension, l’hyperlipidémie, l’obésité et la résistance à l’insuline. Sa prévalence augmente dans nos sociétés modernes. Il pourrait être lié à une diminution de production endogène d’oxyde nitrique NO par la voie de la NO synthase. La conversion in vivo des nitrates alimentaires en oxyde nitrique aurait la capacité de pallier ce déficit de production endogène en oxyde nitrique.

Les souris congénitalement déficientes en NO synthase endothéliale [eNOS null mice] présentent les symptômes du syndrome métabolique.

Chez la souris femelle, âgée (âge moyen: 16 mois) et congénitalement déficiente en NO synthase endothéliale, les auteurs suédois [Karolinska Institute, Stockholm] ont déjà montré qu’un apport alimentaire en nitrate prévient le syndrome métabolique [Cf. rubrique du 2 novembre 2010].

Dans cette nouvelle étude expérimentale, ils étudient tout spécialement, chez la jeune souris, mâle ou femelle et congénitalement déficiente en NO synthase endothéliale, l’effet de la supplémentation orale en nitrate sur la tolérance au glucose.

Les souris sont âgées de 3 mois. Pendant 10 semaines, elles consomment ou une eau non modifiée (groupes placebo), ou une eau enrichie en nitrate (groupes «traités»). Les souris des groupes «traités» reçoivent ainsi 6.2 mg NO3- kg-1 jour-1, ce qui, chez l’homme, correspondrait approximativement aux apports d’un régime riche en légumes.

Au terme des dix semaines, les souris sont soumises à un jeûne de 12 heures suivi d’une charge intrapéritonéale en glucose. Les pics de glycémie alors observés à la 15ème minute sont, en moyenne, les suivants:

- 5.41 g l-1 chez les souris mâles du groupe placebo,

- 3.96 g l-1 chez les souris mâles du groupe «traité» par une supplémentation orale en nitrates,

- 3.78 g l-1 chez les souris femelles du groupe placebo,

- 2.34 g l-1 chez les souris femelles du groupe «traité» par une supplémentation orale en nitrates.

Chez les souris mâles comme chez les souris femelles, la différence observée entre groupe placebo et groupe «traité» par supplémentation orale en nitrates est significative.

Ainsi, chez la souris congénitalement déficiente en NO synthase endothéliale, la faible production endogène d’oxyde nitrique génère, tôt dans l’existence, une déficience de tolérance au glucose. Cette déficience de tolérance au glucose peut être corrigée par une supplémentation, orale et prolongée, en nitrate [These findings show that lack of endogenous NO production in eNOS null mice leads to early onset defective glucose tolerance, which can be restored by dietary supplementation with inorganic nitrate].

Commentaire du blog

Reste, peut-être, à expliquer la différence des pics glycémiques entre souris mâles et femelles.

Sur des bases assez fragiles, il est souvent répété que, contrairement à l’homme, les rongeurs comme le rat et la souris, sont dépourvus de sécrétion salivaire active de nitrates (Walker, 1995). Leur conversion nitrates-nitrites, par le bais du cycle entérosalivaire des nitrates, serait, dès lors, moins prononcée (Till et coll., 1988). Si les constatations faites par Henzel et coll. sont exactes, on peut, au moins, en déduire que, chez la souris, le cycle plasmaticosalivaire des nitrates est fonctionnel. Les nitrates, puis les nitrites salivaires peuvent par la suite être transformés, dans l’estomac, en NO.

This entry was posted in Effet bénéfique sur diabète, Etude expérimentale and tagged , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Comments are closed.