Nitrates et nitrites alimentaires et réponse au stress ischémique cellulaire

Raat, N.J., Noguchi, A.C., Liu, V.B., Raghavachari, N., Liu, D., Xu, X., Shiva, S., Munson, P.J. and Gladwin, M.T. (2009) Dietary nitrate and nitrite modulate blood and organ nitrite and the cellular ischemic stress response. Free Radical Biology and Medicine 47, 510-517.

(voir l'abstract ici)

Deux équipes (Bethesda, Maryland ; Pittsburgh, Pennsylvanie) présentent une intéressante étude expérimentale.

Des souris sont réparties en quatre groupes en fonction de leur régime : régime standard, régime pauvre en nitrate et nitrite, même régime pauvre en nitrate et nitrite mais avec eau de boisson fortement supplémentée en nitrite (soit 200, soit 1000 mg NO2- par litre). Par procédé chirurgical, ces quatre groupes d’animaux sont soumis à 45 minutes d’ischémie hépatique suivies de 5 heures de reperfusion.

Les auteurs constatent d’abord que chez les souris dont le régime est pauvre en nitrate et nitrite (sans adjonction de nitrite dans la boisson), les taux plasmatiques de nitrate ainsi que les taux plasmatiques de nitrite sont deux fois moindres que chez les animaux dont le régime est standard. Par contre, l’adjonction de nitrite dans l’eau de boisson (groupes 3 et 4) contribue à restaurer les taux plasmatiques. Les modulations des apports en nitrate et nitrite modifient d’une manière tout à fait analogue les taux de nitrite dans les tissus cardiaque et hépatique.

Pour se faire une idée des altérations hépatocellulaires consécutives au stress ischémique chirurgicalement induit, ils dosent les taux des transaminases sériques quelques heures plus tard. Ils les trouvent 2,5 fois plus élevés chez les animaux dont le régime est pauvre en nitrate et nitrite que chez ceux dont le régime est standard et ceux des groupes 3 et 4 dont l’eau de boisson est supplémentée en nitrite.

Les auteurs font alors le rapprochement avec une étude publiée en 2005 (Duranski et al.), qui avait montré que, chez la souris soumise à une expérience analogue d’ischémie-reperfusion, une injection intrapéritonéale de nitrite préalablement effectuée réduisait d’environ 50% les phénomènes d’infarcissement cardiaque et hépatique.

Ils font remarquer qu’en Europe et aux Etats-Unis, la consommation moyenne en nitrate NO3- est habituellement estimée à 70 mg par jour, alors que le régime dit « méditerranéen » est réputé en apporter plus de 4 fois plus, autour de 400 mg par jour. On sait que le régime « méditerranéen » est corrélé à une diminution de la pression artérielle ainsi qu’à une réduction des maladies coronariennes. Les auteurs se demandent donc si, en fait, le composant actif du régime « méditerranéen » ne pourrait pas être ses ions nitrate.

[If dietary nitrate and nitrite are able to modulate cytoprotection […] they could play a role as “active” ingredients in the Mediterranean diet and as necessary dietary supplements.]

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