Méthémoglobinémie et nourrisson

Johnson F. S. (2019) Methemoglobinemia: Infants at risk Current Problems in Pediatric and Adolescent Health Care 49, 57-67

(voir l'abstract ici)

Travaillant au «Minnesota Department of Heath» de Saint-Paul [Minnesota], l’auteur de l’article propose une revue de la littérature consacrée à la méthémoglobinémie, congénitale ou acquise.

En 2004, Ash-Bernal et coll. ont, par exemple, dans deux hôpitaux américains et sur quatre ans, rétrospectivement recueilli 138 cas de méthémoglobinémie acquise de toute origine. Les patients étaient âgés de 4 jours à 86 ans.  On dénombrait 13 enfants, dont 6 nourrissons, dont l’âge moyen était de 30 jours.

Une partie de l’article concerne les nitrates NO3- et la méthémoglobinémie du nourrisson.

Selon l’estimation établie en 2018 par l’«US Environmental Protection Agency» [USEPA], le pourcentage de territoire américain dont la concentration des eaux souterraines en nitrate dépasse 22.15 mg NO3- l-1 diffère d’un Etat à l’autre. Il varie ainsi entre 0 et 53%.

Selon les mesures de l’«United States Geological Survey» (1988-2004), la concentration en nitrate NO3- des eaux de puits américaine a augmenté en dix ans en moyenne de 4 mg NO3- l-1, passant de 25.25 à 29.24 mg NO3- l-1.

Commentaire du blog

Le blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates» renonce à rendre compte des explications de la méthémoglobinémie du nourrisson liée à la consommation d’un biberon préparé avec une eau de puits, telles qu’elles sont fournies par l’auteur américain dans cet article.

L’auteur conclut que la méthémoglobinémie du nourrisson peut encore survenir lorsque le biberon est préparé avec une eau de puits contenant plus de 44.3 mg NO3- l-1 [Acquired methemoglobinemia is rare, yet can still be seen in medical settings, and when an infant is exposed to nitrate in well water above 10 mg NO3--N l-1]. Il s’agit de la position de l’administration. Comme on le sait, cette position n’est pas conforme à la réalité scientifique.

En fait, comme le montrent d’assez nombreuses rubriques dans ce blog [Cf. RUBRIQUES PAR THEMES et RUBRIQUES PAR THEMES 2], l’ion nitrate NO3- présent dans le biberon peut être transformé en ion nitrite NO2- si, en outre, l’eau de puits ayant servi à sa préparation, fortement contaminée, contient plus de 106 germes ml-1. Au contraire, si le biberon préparé avec une eau de puits contient de très fortes concentrations en nitrate NO3-, largement supérieures à la Concentration Maximale Admissible [CMA] de 44.3 ou de 50 mg NO3- l-1 et si, par ailleurs, il n’est pas bactériologiquement contaminé, la quantité de germes restant inférieure à 106 germes ml-1, les ions nitrate NO3- restent nitrate NO3- dans le biberon, et ne sont pas convertis en ions nitrite NO2-. Le taux de méthémoglobine du nourrisson n’est alors nullement affecté. Il ne court aucun risque méthémoglobinémique.

L’article contient de nombreuses erreurs. L’une d’elles, quoique mineure, est troublante. Le nom de l’auteur à qui l’on doit la description princeps de la méthémoglobinémie du nourrisson liée à la consommation d’un biberon préparé avec une eau de puits est cité à six reprises. Il est six fois mal orthographié, sous la forme inexacte de Comley. Il s’agit, en fait, de Hunter H. Comly [Cf. rubrique du 19 février 2010].

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