Alimentation et tension artérielle

Savica, V., Bellinghieri, G. and Kopple, J.D. (2010) The effect of nutrition on blood pressure. Annual Review of Nutrition 30, 365-401.

(voir l'abstract ici)

Cinquante millions de personnes aux Etats-Unis, un milliard dans le monde, sont atteintes d’hypertension artérielle. Le style de vie joue clairement un rôle dans la pathogénie de cette affection.

Dans cette revue, les auteurs italiens (Messine) et américain (Torrance, Californie) font le point sur les effets de l’alimentation sur la tension artérielle.

La surcharge pondérale et les apports en graisse, les apports en sodium, la consommation excessive en alcool sont, les uns et les autres, des causes classiques d’hypertension artérielle.

Inversement, les apports en potassium, les acides gras polyinsaturés, la vitamine D, le thé, les extraits de grain de café vert, les suppléments en protéine de soja, le chocolat noir  peuvent exercer des effets hypotensifs.

La DASH [Dietary Approaches to Stop Hypertension] study, dont les résultats ont été portés à notre connaissance en 2003, apporte des informations précieuses sur le contrôle diététique de la tension artérielle. Multicentrique et menée chez 459 adultes âgés en moyenne de 44 ans, l’étude compare les effets sur la tension artérielle d’un régime américain standard, pauvre en légumes, en fruits, en produits laitiers, riche en graisses totales et saturées à ceux d’un régime riche en légumes et en fruits. La différence apparaît rapidement, et se maintient. Par rapport à ce qui est observé avec le régime américain standard, les tensions artérielles systolique et diastolique sont plus faibles avec le régime riche en légumes et en fruits ; elles le sont, en moyenne et respectivement, de 2.8 et de 1.1 mm Hg [Thus, this study indicates that a diet high in fruits and vegetables significantly reduces blood pressure].

Dans un chapitre intitulé « Possible role of nitrate in lowering blood pressure », les auteurs de cette revue mentionnent le travail original de Webb et coll. (2008). Chez des volontaires, l’ingestion de jus de betterave augmente les taux plasmatiques de nitrate ainsi que les taux plasmatiques de nitrite, en même temps que les pressions artérielles systolique et diastolique chutent, en moyenne et respectivement, de 10.4 et de 8.0 mm Hg. Si, lors de l’expérience, les sujets crachent régulièrement, au lieu de l’avaler, la salive qui leur arrive dans la bouche, les taux plasmatiques de nitrate augmentent ; ce n’est plus le cas pour les taux plasmatiques de nitrite. Crachant leur salive, les sujets empêchent, en effet, leurs nitrites salivaires de gagner la cavité gastrique. La chute de la tension artérielle systolique devient alors significativement moins prononcée [Systolic blood pressure was significantly higher as compared to when volunteers were allowed to swallow].

Commentaire du blog

Il est intéressant de voir qu’une revue générale sur les liens entre la nutrition et la pression artérielle signale le rôle des nitrates alimentaires. Le fait est nouveau.

This entry was posted in Effet bénéfique cardiovasculaire and tagged , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Comments are closed.