Nitrates alimentaires et tension artérielle: une méta-analyse

Siervo, M., Lara, J., Ogbonmwan, I. and Mathers, J.C. (2013) Inorganic nitrate and beetroot juice supplementation reduces blood pressure in adults: a systematic review and meta-analysis. The Journal of Nutrition 143, 818-826

(voir l'abstract ici)

L’hypertension artérielle est à l’origine de plus de décès que l’intoxication tabagique, pourtant terriblement redoutable. Deux tiers des accidents vasculaires cérébraux, 50 % des phénomènes cardiaques ischémiques sont liés à l’hypertension artérielle. Celle-ci est responsable de 13 % de l’ensemble des décès [Hypertension exceeds smoking as a causal factor in total attribuable mortality. Globally, two-thirds of stroke and one-half of ischemic heart disease events are linked to non-optimal blood pressure (BP) control, which contributes to ~13 % of all deaths].

Aux Etats-Unis, le «DASH diet» [Dietary Approach to Stop Hypertension], particulièrement riche en fruits et légumes, est connue pour être l’une des meilleures méthodes nutritionnelles et non médicamenteuses dans la prévention de la maladie hypertensive. Des travaux récents ont relié son effet bénéfique sur la tension artérielle à sa haute teneur en nitrate [Recent research has suggested that the beneficial effects of the DASH diet on blood pressure are related to the high inorganic nitrate content of some of the food products included in the DASH dietary plan (e.g., green leafy and root vegetables)].

Les auteurs anglais [Newcastle on Tyne, Royaume-Uni] présentent une méta-analyse effectuée à partir de 16 études publiées entre 2006 et 2013 et consacrées aux liens existant entre, d’une part, l’ingestion de nitrates inorganiques NO3- ou la consommation de jus de betterave et, d’autre part, la tension artérielle.

Ces 16 études sont:

- en 2006, celle de Larsen et coll.,

- en 2008, celle de Webb et coll.,

- en 2009, celle de Bailey et coll.,

- en 2010, celles de Larsen et coll., de Bailey et coll., les deux études de Kapil et coll., celle de Vanhatalo et coll. [rubriques du 04 12 2009, du 15 06 2010, rubriques combinées du 28 09, du 01 10 et du 05 10 2010, rubrique du 15 10 2010],

- en 2011, les deux études de Lansley et coll. [rubriques du 05 03 et du 17 05 2011],

- en 2012, celles de Bahra et coll., de Cermak et coll., de Hobbs et coll. et de Coles et coll. [rubriques des 12 06, 28 06, 20 09 2012 et du 12 03 2013],

- en 2013, celles de Kelly et coll. et de Gilchrist et coll., [rubriques du 12 02  et du 24 03 2013].

Chaque étude est effectuée à partir de 7 à 30 sujets. Elle dure entre 2 heures et 15 jours. L’ensemble de la méta-analyse porte sur 254 participants.

La consommation de nitrate NO3- et la supplémentation alimentaire en jus de betterave sont, l’une et l’autre, associées à une baisse significative de la pression artérielle. En moyenne, la baisse tensionnelle enregistrée est ainsi:

- de 4.4 mm Hg pour la tension artérielle systolique,

- de 1.1 mm Hg pour la tension artérielle diastolique

[Inorganic nitrate and beetroot juice supplementation were associated with a significant decrease in blood pressure. The pooled effect for the 2 interventions showed a reduction in systolic blood pressure of 4.4 mm Hg with a more modest decrease (1.1 mm Hg) in diastolic blood pressure].

La méta-analyse de régression fait apparaître un lien entre la quantité de nitrate ingérée par jour et l’importance de la baisse consécutive de la tension artérielle systolique [The meta-regression indicated that a higher daily amount of the dose of inorganic nitrate may be associated with greater reductions in systolic blood pressure]. A titre d’exemple, au sein des éléments recueillis, la plus grande quantité de nitrate ingérée: 2740 mg NO3- j-1 se solde par la plus forte baisse de tension artérielle systolique: -9 mm Hg.

On conçoit l’importance des implications de ces données dans le cadre de la prévention primaire et secondaire des affections cardiovasculaires [(They) may potentially have important implications for the primary and secondary prevention of cardiovascular diseases]. On souhaiterait malgré tout que des études analogues soient faites sur le long terme, également qu’elles incluent précisément des sujets à risque cardiovasculaire [These findings need to be tested on long-term trials and in individuals at greater cardiovascular risk].

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