Ingestion de nitrates et exercice d’intensité maximale

Larsen, F.J., Weitzberg, E., Lundberg, J.O. and Ekblom, B. (2010) Dietary nitrate reduces maximal oxygen consumption while maintaining work performance at maximal exercise.  Free Radical Biology and Medicine 48, 342-347.

(voir ici l'abstract)

Neuf adultes, sept hommes et deux femmes, d’âge moyen 30 ans, acceptent d’entrer dans une étude randomisée, en cross-over et double aveugle. Pendant deux jours, alors que le régime de base est pauvre en nitrates, donc principalement en légumes, lui sont adjoints soit un placebo, soit un apport oral de 0,1 mmol/kg/jour de nitrate NO3- ; pour un adulte de 70 kg, un tel apport équivaut à un peu plus de 400 mg par jour de NO3-, lesquels, en pratique, correspondent à une ingestion quotidienne de 100 à 300 grammes de légumes riches en nitrates (épinards ou betterave, par exemple).

Vérifié le troisième jour, au repos, le taux plasmatique en nitrite NO2- est trouvé supérieur lorsque les sujets ont préalablement bénéficié d’une supplémentation orale en nitrates : respectivement 6,5 versus 2.5 μg NO2- par litre.

Ce même troisième jour, les sujets effectuent un exercice maximal, mettant en jeu les quatre membres par l’intermédiaire d’ergomètres. Les auteurs constatent des différences entre les deux groupes. Lorsque, les deux jours précédents, les sujets ont bénéficié d’une supplémentation orale en nitrates, le VO2max, défini comme la plus haute consommation d’oxygène maintenue pendant 45 secondes à l’occasion d’un effort maximum, se trouve, en moyenne, diminué de 100 ml min-1 (3.62 versus 3.72 l min-1) (p<0.05). Par contre, chez les mêmes, le temps jusqu’à épuisement [time to exhaustion] est, en moyenne, augmenté d’une quarantaine de secondes (9 minutes 22 secondes versus 8 minutes 43 secondes) (p=0.13).

Bien qu’il ne soit pas, statistiquement, vraiment significatif, ce dernier résultat étonne ; habituellement, en effet, la réduction du VO2max est trouvée très étroitement couplée à une diminution des performances physiques. Les auteurs émettent une hypothèse : chez les sujets soumis à une supplémentation orale en nitrates, deux phénomènes séparés pourraient coexister, l’un réduisant le VO2max, l’autre améliorant la fonction énergétique musculaire.

Commentaire du blog

Cette étude suscite l’intérêt. Beaucoup reste encore à comprendre sur les mécanismes précis mis en œuvre.

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