Production de NO et mortalité COVID-19

Ozdemir, B. and Yazici, A. (2020) Could decrease in the endothelial nitric oxide (NO) production and NO bioavailability be the crucial cause of COVID-19 related deaths ?

Un article pré-publié au début du mois de mai retient l'attention. Il est écrit par deux auteurs: Le premier donne pour adresse la Clinique d'Ophtalmologie Nurlu Goz de Dakar au Sénégal, le second la Société Smartlens de Santa Clara [Californie, USA], laquelle travaille à la prévention du glaucome.

 

Il est ensuite publié en ligne, sous forme de lettre à l'éditeur, un mois plus tard, le 7 juin 2020, par la revue "Medical Hypotheses" [Elsevier].

 

[voir le texte entier ici]


• Les auteurs rappellent d’abord des notions physiologiques connues.


1) Deux voies physiologiques permettent une synthèse endogène d’oxyde nitrique NO:


- la voie de la L-arginine ou de la NO synthase transformant la L-arginine en L-citrulline et en oxyde nitrique NO. Plusieurs isoformes de NO synthase existent, dont la NO synthase endothéliale, ou eNOS, et la NO synthase inductible, ou iNOS,


- la voie Nitrate NO3- d’origine alimentaire – Nitrite NO2- – Oxyde nitrique NO.



2) Il a été montré que la production d’oxyde nitrique NO par l’intermédiaire de la voie de la L-arginine ou de la NO synthase endothéliale (eNOS):


- diminue progressivement avec l’âge,


- est, depuis l’âge de 30 ans jusqu’à celui de 70, plus importante chez la femme que chez l’homme. Les hormones œstrogéniques stimulent la production d’oxyde nitrique NO, la stimulation étant d’ailleurs particulièrement marquée au cours de la grossesse.


- est augmentée par l’activité physique et sportive,


- est diminuée en cas d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension artérielle.


Dans l’un des figures présentée (figure 1), les auteurs estiment, en pourcentage et en fonction de l’âge et du sexe, la production endothéliale d’oxyde nitrique NO :


AGE

HOMME

FEMME

20 ans

100 %

100 %

30 ans

80 %

95 %

40 ans

50 %

85 %

50 ans

35 %

40 %

60 ans

10 %

15 %

70 ans

< 10 %

< 10 %


• Dans un deuxième temps, ils signalent quelques caractéristiques de la mortalité consécutive à l’infection COVID-19.


1) En Chine, la mortalité par le COVID-19 est très élevée chez les personnes âgées (plus forte que ne peuvent l’être d’autres affections virales). Si on la compare à celle des patients âgés de moins de 40 ans, la mortalité des patients atteints par le COVID-19 d’âge compris entre 60 et 69 ans, entre 70 et 79 ans et ≥ à 80 ans est multipliée par des facteurs respectifs de 18, 40 et 70 [Mortality rates in elders are very high, much higher than various types virus infections. Mortality ratio in China is reported as 18 times higher in 60-69, 40 times higher in 70-79 and 70 times higher in 80+ age groups compared to people less than 40 years of age]. On ne relève pratiquement aucune mortalité au-dessous de l’âge de 20 ans [The other common point in COVID-19 reports is that there is nearly no death under 20 years old].


2) Les taux de mortalité par le COVID-19 sont près de deux fois plus élevés chez l’homme que chez la femme [Mortality rates in men are nearly twice of women in every age group].


3) Un fort pourcentage des patients décédant des suites d’une infection COVID-19 souffraient de comorbidité, la principale d’entre elles étant l’hypertension artérielle. En Chine et en Italie, l’hypertension artérielle est signalée chez respectivement 40 et 74 % des infections COVID-19 d’évolution fatale [Very high ratios of the deceased patients have comorbidities. Hypertension is the leading comorbidity (twice the ratio of second highest comorbid disease both in China and Italy). In China epidemiologic report % 39.7 of deceased patients had hypertension, and in the report from Italy on 20th March it is much higher, % 73.8 had hypertension].


Ainsi, comme le font remarquer les auteurs, les patients chez lesquels, avant l’infection COVID-19, la production d’oxyde nitrique NO sous l’effet de l’activité enzymatique de la NO synthase endothéliale (eNOS) est diminuée, qui pâtissent ainsi, au départ, d’une faible biodisponibilité en oxyde nitrique NO, semblent ceux qui présentent le plus fort taux de mortalité [Patient groups with decreased endothelial nitric oxide (NO) production and decreased NO bioavailability have correlation with higher mortality rates in COVID-19].


Une telle corrélation mérite d’être prise en considération, d’être soigneusement et rapidement étudiée. Elle pourrait déboucher sur d’intéressantes perspectives thérapeutiques, d’enjeu vital [The NO levels – COVID-19 relationship we have detected can open methods to protect patients’live, it must be urgently studied on it. It also has potential to open further therapeutic pathways].




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