Eaux d’adduction publique aux Etats-Unis

Schaider, L.A., Swetschinski, L., Campbell, C. and Rudel, R.A. (2019) Environmental justice and drinking water quality: are there socioeconomic disparities in nitrate levels in U.S. drinking water? Environmental Health doi: 10.1186/s12940-018-0442-6.

(voir l'abstract et le texte entier ici)

«Silent Spring» («Printemps silencieux»), tel est le titre d’un ouvrage célèbre (1962), écrit par la biologiste américaine Rachel Carson (1907-1964). Rachel Carson signalait à l’époque que l’emploi en tant qu’insecticide du dichlorodiphényltrichloroéthane, ou DDT, contribuait à diminuer l’épaisseur ou la solidité de la coquille de certains oiseaux, et augmentait leur mortalité. Dix ans plus tard, en 1972, l’emploi du DDT fut interdit aux Etats-Unis, ainsi que dans un certain nombre d’autres pays.

On nota, par la suite, une reprise fâcheuse de l’épidémie de paludisme, qui toucha des millions de personnes. En 2006, l’Organisation Mondiale de la Santé recommanda de nouveau l’usage de l’insecticide. Grâce à cette mesure, l’Afrique du Sud a, par exemple, l’espoir de voir la maladie éradiquée dès 2018.

«Silent Spring» a marqué les esprits. Sensibles aux courants écologistes, certaines personnes s’en inspirent. Aux Etats-Unis, dans l’Etat du Massachussetts, existe ainsi un «Silent Spring Institute». Les auteurs de l'article, publié dans le journal «Environmental Health», en sont membres.

Leur travail a consisté à enregistrer les teneurs en nitrate NO3- dans l’eau distribuée par 39466 réseaux de distribution publique aux Etats-Unis entre 2010 et 2014. Les réseaux approvisionnent en eau potable 233 millions de personnes, soit plus de 70 % de la population américaine.

- La grande majorité des eaux d’adduction publique distribuée aux Etats-Unis ont une teneur en nitrate inférieure à 4.43 mg NO3- l-1.

- 4 % d’entre elles, approvisionnant 5.6 millions de personnes ont une teneur en nitrate égale ou supérieure à 22.15 mg NO3- l-1.

- Très peu, moins de 1 %, ont des teneurs en nitrate NO3- supérieures à la concentration maximale en nitrate retenue par l’administration des Etats-Unis: 44.3 mg NO3- l-1

[While > 99 % of the community water systems do not exceed the nitrate maximum contaminant level [MCL] of 10 mg NO3--N l-1[…]].

A la recherche de disparités socio-économiques, les auteurs se penchent sur les origines ethniques des populations, leur richesse ou leur pauvreté. Ils constatent que:

- les populations d’origine hispanique ont tendance à être tributaires d’une eau d’adduction publique dont la concentration en nitrate NO3- est supérieure à la moyenne [High nitrate community water systems served nearly twice as many Hispanic residents on average compared to low nitrate community water systems],

- les populations noires ont tendance à être tributaires d’une eau d’adduction publique dont la concentration en nitrate NO3- est inférieure à la moyenne [By contrast, high nitrate community water systems served less than half as many Black residents on average compared to low nitrate community water systems].

- les personnes pauvres ont tendance à être un peu moins nombreuses, bien que la différence reste significative, dans les secteurs où l’eau d’adduction publique est riche en nitrate NO3- [Rates of poverty and home ownership were marginally, albeit significantly, lower in counties served by systems with higher nitrate concentrations].

Commentaire du blog

Dans l’ensemble, aux Etats-Unis, les concentrations en nitrate NO3- des eaux d’adduction publique sont faibles, ou très faibles. Il convient, cependant, de rappeler que, quelles qu’elles soient ou quelle que soit leur importance, les teneurs en nitrate NO3- des eaux d’adduction publique ne font jamais courir aucun risque à la santé humaine. Le risque est, en effet, nul chez l’adulte comme chez l’enfant, le nourrisson et le nouveau-né.

This entry was posted in Taux de nitrates dans les aliments and tagged , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Comments are closed.