Supplémentation prolongée en nitrate chez le rat diabétique

Gheibi, S., Jeddi, S., Carlström, M., Gholami, H. and Ghasemi, A. (2018) Effects of long-term nitrate supplementation on carbohydrate metabolism, lipid profiles, oxidative stress, and inflammation in male obese type 2 diabetic rats. Nitric Oxide 75, 27-41

(voir l'abstract ici)

Qu’elle soit consécutive à une diminution de sa synthèse endogène ou à une augmentation de son métabolisme, une diminution de la biodisponibilité en oxyde nitrique NO accroît le risque d’apparition de l’obésité et du diabète. Dans un tel cadre pathologique, la restauration de la biodisponibilité en oxyde nitrique constitue une possibilité thérapeutique intéressante.

Les auteurs iraniens [Université Shahid Beheshti, Téhéran, Iran] et suédois [Karolinska Institute, Stockholm, Suède] présentent une étude expérimentale effectuée chez des rats Wistar mâles, répartis en quatre groupes: 1) contrôles, 2) contrôles + nitrates, 3) diabétiques, 4) diabétiques + nitrates.

Pour rendre diabétiques les rats des groupes 3 et 4, on les soumet d’abord pendant quatorze jours à un régime riche en graisse, puis le quatorzième jour on leur administre une injection intrapéritonéale de streptozotocine à la dose de 25 mg kg-1.

Les groupes 2 et 4 reçoivent ensuite pendant deux mois une alimentation riche en nitrate. Leur eau de boisson est une eau d’adduction publique standard additionnée de 100 mg l-1 de nitrate de sodium NaNO3, correspondant à 73 mg l-1 de nitrate NO3-. Les groupes 1 et 3 reçoivent, par contre, une eau de boisson standard.

Les concentrations sériques du glucose à jeun, de l’insuline, du cholestérol, des triglycérides, du LDL-cholestérol, du HDL-cholestérol sont mesurées tous les 14 jours. La valeur de l’hémoglobine glyquée l’est tous les mois. A la fin du deuxième mois, après anesthésie, on prélève pour investigation des îlots pancréatiques ainsi que des fragments de muscle soléaire et de tissu épididymaire.

Les auteurs comparent alors les différents résultats obtenus à la fin du deuxième mois dans les groupes 3 et 4. Les deux mois de supplémentation nitratée du groupe 4 n’ont pas entraîné de modification significative:

- du taux d’hémoglobine glyquée [HbA1c],

- des concentrations sériques de LDL- et de HDL-cholestérol,

- des concentrations sériques des substances réagissant avec l’acide thiobarbiturique [SRATB] [thiobarbituric reactive substances (TBARS)], réputées biomarqueurs de la peroxydation lipidique,

- de la sécrétion d’insuline après stimulation par le glucose [GSIS],

- de la teneur en insuline des îlots pancréatiques.

Par contre, ils ont entraîné:

• une diminution significative:

- de la glycémie à jeun,

- de la concentration sérique de l’insuline à jeun,

- des concentrations sériques de glucose, lors des tests de tolérance par voie intrapéritonéale

- au glucose,

- au pyruvate,

- et à l’insuline,

- des concentrations sériques

- de cholestérol total,

- de triglycérides,

- d’interleukine-1 bêta [IL-1β],

- de l’expression, dans le muscle soléaire du triceps sural et dans le tissu graisseux épididymaire, de l’ARN messager de la NO synthase inductible [iNOS],

• et une augmentation significative, dans le muscle soléaire du triceps sural et dans le tissu graisseux épididymaire,

- de l’expression de l’ARN messager [mRNA] du transporteur de glucose 4 [Glucose transporter 4 (GLUT4)],

- des teneurs en transporteur de glucose 4 [Glucose transporter 4 (GLUT4)].

Ainsi, selon les auteurs iraniens et suédois, chez le rat obèse et diabétique de type 2, une supplémentation chronique en nitrate améliore la tolérance au glucose, la résistance à l’insuline et certaines perturbations lipidiques, contribuant aussi à diminuer la néoglucogénèse, l’inflammation et le stress oxydant [Chronic nitrate supplementation in obese type 2 diabetic rats improved glucose tolerance, insulin resistance, and dyslipidemia; these favorable effects were associated with increased mRNA and protein expression of GLUT4 and decreased mRNA excretion of iNOS in insulin-sensitive tissues, and with decreased gluconeogenesis, inflammation, and oxidative stress].

Commentaire du blog

Dans cette étude, la supplémentation de l’eau standard par 100 mg l-1 de nitrate de sodium NaNO3, soit 73 mg l-1 de nitrate NO3-, est loin d’être considérable. Dans l’étude historique de Shuval et Gruener, plusieurs fois rapportée par le blog «Nitrates et Santé – le blog des nitrates», les rats reçoivent pendant 18 mois une eau de boisson contenant 2000 mg l-1 de nitrate de sodium NaNO3, soit 1460 mg l-1 de NO3-; la concentration de l’eau en nitrate y étant une quinzaine de fois supérieure [Cf. rubriques des 17 avril et 15 octobre 2011, du 11 juillet 2012, du 5 novembre 2014, du 6 septembre 2015, du 7 avril 2016, du 21 février 2017].

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