Supplémentation en nitrate et en créatine nitrate chez le sportif

Deldicque, L. and Francaux, M. (2016) Potential harmful effects of dietary supplements in sports medicine. Current Opinion in Clinical Nutrition and Metabolic Care 19, 439-445

(voir le texte entier ici)

A partir d’articles principalement publiés de janvier 2014 à avril 2016, les auteurs belges [Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgique] présentent une revue de littérature consacrée aux possibles effets néfastes, chez le sportif, d’un recours aux suppléments diététiques ou nutritionnels.

Un supplément diététique ou nutritionnel se définit comme un produit commercialisé qui, consommé en complément de l’alimentation habituelle, contient vitamines, substances minérales, herbes, acides aminés ou différents autres composés [A dietary or nutritional supplement is defined as a commercially available product that is consumed as an addition to the usual diet and includes vitamins, minerals, herbs (botanicals), amino acids and a varitety of other compounds].

Les auteurs passent successivement en revue une série de produits:

- A) Des contaminants:

- Les perturbateurs endocriniens

- La 1,3-diméthylamylamine

- La mélamine

B) Des suppléments «traditionnels» [Traditional supplements]:

- L’ion nitrate

- Les acides gras oméga-3

- La β-Alanine

C) Des suppléments émergents [Emerging supplements]:

- La Higénamine (ou norcoclaurine)

- La créatine, dont le nitrate de créatine

- L’acide guanidino-acétique

D) Des suppléments multi-ingrédients [Multiingredient supplements].

Le blog «Nitrates et santé – Le blog des nitrates» s’intéressera aux propos des auteurs belges concernant les éventuels effets néfastes, chez le sportif, de l’ion nitrate NO3- et du nitrate de créatine.

• L’ion nitrate NO3-

Après avoir rappelé les effets bénéfiques de la supplémentation en nitrate NO3-à la fois sur le système cardiovasculaire et l’exercice physique [Jones, A.M. et al., 2014 (rubrique du 10 octobre 2014))] et Clements W.T. et al., 2014 (rubrique du 17 02 2015)], les auteurs se fondent sur un ouvrage rapporté dans la rubrique du 21 mars 2011: «Bryan, N.S. and Loscalzo, J. (2011) Nitrite and Nitrate in Human Health and Disease. Humana Press, 306 p.»  afin de statuer sur l’éventuelle toxicité de l’ion nitrate.

Les griefs semblent avoir été jadis surévaluées. Chez l’animal, les données expérimentales ne montrent aucun risque carcinogène. Chez l’homme, les données épidémiologiques n’incitent aucunement à restreindre, de quelque manière que ce soit, l’importance des apports nitratés [It seems therefore that longstanding concerns about the toxicity of orally consumed nitrate have been overstated. In summary, current critical reviews of nitrate in animal toxicity literature indicate no evidence for carcinogenesis or mutagenesis, and epidemiological data do not provide enough evidence to support restriction of dietary nitrate in humans].

• Le nitrate de créatine

Se basant sur l’étude de Joy, J.M. et al., 2014 (rubrique du 01 03 2015), les auteurs belges rapportent que des doses de nitrate de créatine allant jusqu’à 2 grammes par jour, en deux prises, pendant 28 jours apparaissent dénuées de toute toxicité. Comparé au créatine monohydrate, le nitrate de créatine a l’avantage de posséder un groupement nitrate, lui conférant ainsi une meilleure capacité ergogénique [Creatine nitrate supplementation has no adverse effects in daily doses up to 2 g over 28 days and may be an alternative to creatine monohydrate supplementation […]. With equivalent safety data, the advantage of creatine nitrate over creatine monohydrate is the presence of nitrate and the associated ergogenic effects of this compound].

Commentaire du blog

Les lecteurs de “Nitrate et Santé – Le blog des nitrates” se souviennent peut-être que la rubrique du 15 avril 2012 faisait état d’un article des deux mêmes auteurs paru dans une revue trimestrielle de course à pied: «Zatopek Magazine»: «Deldique, L. et Francaux, M. (2011) Gloire aux betteraves. Zatopek Magazine 19, août-septembre-octobre 2011».

Ils signalaient un réel engouement des coureurs à pied pour le jus de betterave, la consommation du jus de betterave semblant particulièrement indiquée à l’occasion des épreuves d’endurance, depuis le 800 mètres jusqu’au marathon.

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