Supplémentation en nitrite et diabète

Ohtake K., Nakano, G., Ehara, N., Sonoda, K., Ito, J., Uchida, H. and Kobayashi, J. (2015) Dietary nitrite supplementation improves insulin resistance in type 2 diabetic KKAy mice. Nitric Oxide 44, 31-38.

(voir l'abstract ici)

Les auteurs japonais [Josai University, Saitama; Kinjo Gakuin University, Nagoya] étudient expérimentalement les effets d’une supplémentation en nitrite NO2- chez la souris KKAy obèse et diabétique.

Ils comparent la souris KKAy obèse et diabétique à la souris C57BL/6J, qui leur sert de contrôle.

En fonction de la teneur en nitrite NO2- de l’eau de boisson administrée, les souris KKAy sont réparties en trois groupes: 1) 0 mg NO2- l-1, 2) 50 mg NO2- l-1, 3) 150 mg NO2- l-1. Les souris C57BL/6J le sont en deux groupes: 1) 0 mg NO2- l-1, 2) 150 mg NO2- l-1. L’étude dure 10 semaines.

1) Au long des 10 semaines, on observe une augmentation de poids corporel plus importante chez la souris KKAy que chez la souris C57BL/6J, la supplémentation en nitrite ne semblant pas réellement interférer sur le critère clinique.

 2) A la fin des 10 semaines, au moyen d’une injection intrapéritonéale de glucose, on réalise un test d’hyperglycémie provoquée. Les souris KKAy ayant ingéré une eau de boisson contenant 150 mg NO2- l-1 ont une hyperglycémie provoquée moins élevée que celles dont l’eau de boisson est exempte de nitrite [Among the KKAy groups there was a tendency for there to be a decrease in the blood glucose levels in the KKAy-150 group compared with the KKAy-0 group at each time point].

3) Un index de résistance à l’insuline est calculé chez la souris. Cet HOMA-IR [Homeostasis model assessment – index of insulin resistance] n’est autre que le produit des taux plasmatiques à jeun du glucose et de l’insuline. Il est nettement plus élevé chez la souris KKAy que chez la souris C57BL/6J. Chez la souris KKAy, le HOMA-IR index diminue lorsque l’animal ingère durant 10 semaines une eau de boisson contenant 50 ou 150 mg NO2- l-1.

4) A la fin des 10 semaines de l’expérience, on prélève du tissu adipeux. L’exposition aux ions nitrite NO2- ne modifie pas réellement la masse relative du tissu adipeux. Par contre, chez la souris KKAy, une telle exposition diminue la taille des adipocytes [Histological analyses of fat tissue revealed that the adipocyte size of the KKAy-0 mice was larger than that of the C57BL/6J groups, and was dose-dependently reduced with dietary nitrite exposure in the KKAy-50 and KKAy-150 groups].

Ainsi, pourvoyeurs en oxyde nitrique NO, les apports en nitrite NO2- génèrent chez la souris diabétique des améliorations à la fois métaboliques et histologiques. [The results suggest that dietary nitrite provides an alternative source of NO, and subsequently improves the insulin-mediated signaling and the metabolic and histological features in KKAy diabetic mice].

S’ils n’ont pas mesuré le taux de méthémoglobine des animaux, c’est que les auteurs l’avaient fait précédemment, dans un autre travail. Ce travail précédent faisait d’ailleurs appel à des concentrations en nitrite de l’eau de boisson nettement plus importantes (35 et 12 fois supérieures). Aucune élévation du taux de méthémoglobine n’avait été enregistrée.

Par ailleurs, chez l’homme, rappellent-ils, le risque carcinogène lié aux nitrites NO2- et aux nitrates NO3- n’a jamais été réellement, c’est-à-dire scientifiquement, démontré [Carcinogenesis is another concern attributed to nitrite/nitrate consumption; however, no causative link between nitrite/nitrate exposure and cancer, including stomach cancer, has so far been documented in humans].

Selon eux, au vu de leur étude, une supplémentation alimentaire en nitrite NO2- mérite, à titre thérapeutique, d’être désormais envisagée chez les patients atteints de diabète de type 2 [Taken together, dietary nitrite supplementation might provide a possible therapeutic strategy for diabetic patients].

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