Nitrates alimentaires: effets cardiovasculaires chez le sujet à risque

Rammos, C., Hengden-Cotta, U.B., Sobierajski, J., Bernard, A., Kelm, M. and Rassaf, T. (2013) Dietary nitrate reverses vascular dysfunction in old adults with moderately increased cardiovascular risk. Journal of the American College of Cardiology 63, 1584-1585

(voir la référence ici)

Présentant leur méta-analyse sur les liens entre les nitrates alimentaires et la tension artérielle, Siervo et coll. émettaient récemment le souhait que des travaux ultérieurs puissent porter sur des sujets à risque cardiovasculaire [rubrique du 11 septembre 2013].

L’étude des auteurs allemands [Service de Cardiologie, Hôpital Universitaire de Düsseldorf] répond, en partie, à cette attente.

L’étude porte sur 21 sujets, dont l’âge moyen est de 63 ans. Evalué à 4.7, le score moyen de risque cardiovasculaire est considéré comme modérément élevé.

• Pendant 4 semaines, 11 d’entre eux (7 hommes et 4 femmes) reçoivent, par l’intermédiaire de l’eau de boisson et sous forme de nitrate de sodium, 9.3 mg de NO3- kg-1 j-1. Pour un sujet de 60 kg, la dose correspond à un apport de 560 mg de NO3- par jour, qu’apporterait par exemple, sous forme solide, un plat de 300 grammes d’épinards.

• Pendant 4 semaines également, 10 d’entre eux (6 hommes et 4 femmes), sujets témoins, reçoivent 3.45 mg Na+ kg-1 j-1, sous forme de chlorure de sodium.

A la fin des quatre semaines, chez les sujets du groupe [nitrate] et les sujets du groupe [contrôle], la concentration plasmatique en nitrate est, en moyenne et respectivement, de 16.3 et de 2.5 mg NO3- l-1, la concentration plasmatique en nitrite étant, en moyenne et respectivement, de 15.2 et 5.1 μg NO2- l-1.

Les apports en nitrate ne semblent pas avoir d’effet évident sur la tension artérielle diastolique, le rythme cardiaque et l’épaisseur intima-média.

Par contre, ils ont des effets bénéfiques sur la tension artérielle systolique, la fonction endothéliale et la rigidité vasculaire.

A la fin des quatre semaines:

• La tension artérielle systolique est, en moyenne et respectivement, chez les sujets du groupe [nitrate] et les sujets du groupe [contrôle], de 129 et 136 mm Hg (alors qu’au début de l’expérience, elle était équivalente dans les deux groupes: en moyenne et respectivement: 137 et 138 mm Hg).

• Une amélioration modeste de la fonction endothéliale s’observe chez les sujets du groupe [nitrate]. En témoigne, chez eux, une vasodilatation flux-dépendante, mesurée à l’artère brachiale, passant, en moyenne, de 6.0 à 6.5% (aucun effet de ce type n’est observé chez les sujets du groupe [contrôle]).

• La rigidité aortique, évaluée par la mesure de la vitesse de propagation de l’onde de pouls aortique, se trouve améliorée chez les sujets du groupe [nitrate]. La vitesse de propagation passe, en moyenne, chez eux, de 10.2 à 9.0 m/s, (elle passe, en moyenne, de 9.2 à 9.6 m/s chez les sujets du groupe [contrôle]).

En définitive, comme le montre cette étude, quand leur risque cardiovasculaire est déjà modérément augmenté [score de risque moyen: 4.7], les sujets âgés d’une soixantaine d’années tirent bénéfice d’une supplémentation alimentaire en nitrate. Celle-ci améliore leur fonction endothéliale, leur rigidité vasculaire, réduit leur tension artérielle systolique. Tout porte à croire qu’elle serait en mesure de prévenir ainsi la maladie hypertensive ou de retarder son apparition. [A dietary supplementation with inorganic nitrate improves endothelial dysfonction, vascular stiffness and reduces systolic blood pressure in the elderly with moderately increased cardiovascular risk[…]. This might prevent or delay development of essential hypertension and have an impact on the deleterious sequelae and clinical outcome in an aging population].

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