Nitrate et cancer de l’ovaire

Crane, T.E., Khulpateea, B.R., Alberts, D.S., Basen-Engquist, K. and Thomson, C.A. (2014) Dietary intake and ovarian cancer risk: a systematic review. Cancer Epidemiology Biomarkers and Prevention 23, 255-273

(voir l'abstract ici)

Les auteurs américains [Tucson, Arizona; Buffalo, New York; Houston, Texas] recensent l’ensemble des études prospectives qui, parues entre le 1er janvier 2003 et le 15 mars 2013, ont pu être consacrées aux liens entre l’alimentation et le cancer de l’ovaire (200 cas au minimum pour chaque étude).

Parmi les 24 études passées en revue, ils dénombrent ainsi:

- une étude consacrée aux liens entre le cancer de l’ovaire et les nitrates:

- celle de la «National Institutes of Health-American Association of Retired Persons (NIH-AARP) Diet and Health Study» [Aschebrook-Kilfoy et coll., 2012]

- et trois études consacrées aux liens entre le cancer de l’ovaire et la consommation de légumes:

- celle de la «Swedish Mammography Cohort» [Larsson et coll., 2004],

- celle de l’«European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition» (EPIV) [Schulz et coll., 2005]

- celle de la «Netherlands Cohort Study on Diet and Cancer» [Mommers et coll., 2005),

L’étude d’Aschebrook-Kilfoy et coll. (2012) a déjà été présentée dans la rubrique du 26 février 2012 du blog «Nitrates et Santé». A priori, elle pourrait faire envisager un lien positif entre les apports en nitrate et le risque d’apparition du carcinome épithélial de l’ovaire. Elle suscite, en réalité, comme l’a précisé le commentaire du blog, un certain nombre de réserves méthodologiques.

Aucune des trois études qui analysent, par ailleurs, les liens entre la consommation de légumes et le risque du cancer ovarien ne conclut positivement.

Les études de Schulz et coll. (2005) et de Mommers et coll. (2005) ne montrent aucune corrélation, ni positive ni négative, entre la consommation de légumes et le risque de cancer ovarien [risques relatifs (RR) respectifs de 0.92 et 0.98). Dans le travail de Larsson et coll. (2004), si on la compare à une consommation faible de légumes, une consommation importante de légumes diminue de plus du tiers le risque de cancer ovarien (risque relatif de 0.61) [In the Swedish Mammography Cohort, higher vegetable intake (≥ 3 servings per day) as compared to low intake (< 1.0 serving/day) was associated with a 39 % lower risk for ovarian cancer, but no association was demonstrated in two other cohorts].

Commentaire du blog

Les légumes apportent habituellement quelque 80 % des nitrates exogènes. Si, comme semble le montrer les trois études consacrées à la consommation des légumes et l’incidence du cancer de l’ovaire, les liens entre l’une et l’autre sont inexistants voire négatifs, les données rapportées par Aschebrook-Kilfoy et coll. (2012) ne peuvent être envisagées qu’en prenant, à leur égard, une certaine distance.

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