Le NO, un phénix qui renaît de ses cendres

Lundberg, J.O. and Weitzberg, E. (2010) Preface. The biological role of nitrate and nitrite: The times they are a-changin. Nitric Oxide 22, 61-63

(voir la référence PubMed ici, abstract non disponible)

Les deux auteurs, qui travaillent au «Karolinska Institute» de Stockholm, et qui furent les organisateurs du «3ème Symposium international sur le rôle des nitrates et des nitrites en physiologie, en physiopathologie et en thérapeutique» (Voir notre rubrique du 8 décembre 2009), nous présentent, en trois pages, à titre de préface d’un numéro de parution prochaine de la revue : «Nitric Oxide. Biology and Chemistry», un condensé des connaissances actuelles sur le rôle biologique des ions nitrate et nitrite, NO3- et NO2-.

On y trouve une vision historique des découvertes et attitudes scientifiques ayant trait à ces deux ions. Y sont mentionnés, par exemple, l’article historique de H. Mitchell et coll. qui pour la première fois, dès 1916, faisait remarquer l’existence, dans l’organisme, d’une synthèse d’ions nitrate, celui de Stuehr et Marletta, en 1985, qui démontrait, chez la souris, la production de nitrates par des macrophages, ainsi que ceux de Lundberg et coll. et Benjamin et coll. qui, en 1994, la même année, attiraient l’attention sur une formation intragastrique d’oxyde nitrique NO, indépendante, du moins directement, de l’action enzymatique intracellulaire de la NO synthase.

On y trouve, à ce sujet, une vision intéressante du cycle de l’azote chez les mammifères («mammalian nitrogen cycle»). Envisageons, en effet, le cas théorique d’un sujet n’ingérant ni nitrate, ni nitrite. Par l’intermédiaire de la NO synthase, un tel sujet n’en continue pas moins à produire de l’oxyde nitrique NO dans ses propres cellules, un oxyde nitrique qui est ensuite métabolisé en nitrates et nitrites. Les ions nitrate formés par la synthèse intracellulaire passent d’abord dans le sang, puis dans la salive. Dans la cavité buccale, sous l’effet de la flore bactérienne, ils sont transformés en ions nitrite. Dans l’estomac, en condition acide, les ions nitrite sont transformés en oxyde nitrique. En définitive, l’oxyde nitrique fabriqué par nos cellules finit toujours, au moins en partie, par se retrouver dans l’estomac, d’où il peut exercer tous ses effets bénéfiques à distance.

[Importantly, even in the absence of a dietary nitrate and nitrite intake, endogenous NOS-derivate will accumulate in saliva and nitrite will be generated. One can view this as a “mammalian nitrogen cycle” in which the NO once generated is first oxidized to nitrate, then reduced to nitrite and finally back to NO again.]

D’autres articles sur le sujet sont présents dans le même numéro de la revue. Ils traduisent une renaissance dans l’intérêt porté aux fonctions biologiques des nitrates et des nitrites. Le temps n’est plus à s’interroger sur les éventuels effets néfastes de ces ions. Il est plutôt, maintenant, à étudier leur rôle en physiologie et en thérapeutique, et à considérer leur intérêt nutritionnel.

[These contributions reflect a renaissance in our interest in the biological function of nitrate and nitrite. However, this time it is not the putative harmful effects that are under investigation but rather their role in physiology, therapeutics and nutrition.]

Commentaire du blog

On relève dans le titre de l’article, ainsi d’ailleurs qu’à la fin de la conclusion, l’expression: «The times they are a-changin». Pour ceux qui ne le sauraient pas, il s’agit du titre d’une oeuvre de Bob Dylan, célèbre musicien américain né en 1941. Ecrite en 1964, la chanson reflète l’ambiance de l’époque. Selon les propres termes du site Wikipedia, une «voix prophétique» y «annonce un monde en pleine mutation, où journalistes, critiques, hommes politiques ne doivent pas barrer la route aux eaux montantes du changement».

This entry was posted in Appréciation d'ensemble nitrate santé and tagged , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Comments are closed.