Inhalation d’oxyde nitrique et drépanocytose

Gladwin, M.T., Kato, G.J., Weiner, D., Onyekwere, O. C., Dampier, C., Hsu, L., Hagar, R.W., Howard, T., Nuss, R., Okam, M.M., Tremonti, C.K., Berman, B., Villela, A., Krishnamurti, L., Lanzkron, S., Castro, O., Gordeuk, V.R., Coles, W.A., Peters-Lawrence, M., Nichols, J., Hall, M.K., Hildesheim, M., Blackwelder, W.C., Baldassarre, J., Casella, J.F. for the DeNOVO investigators (2011)  Nitric oxide for inhalation in the acute treatment of sickle cell pain crisis. A randomized controlled trial. Journal of the American Medical Association 305, 893-902.

(voir l'abstract ici)

Les crises vaso-occlusives de la drépanocytose sont consécutives à une occlusion des petits vaisseaux sanguins. Touchant, selon les cas, telle ou telle partie du corps (os, abdomen, rein, etc.), elles peuvent être très douloureuses.

Les auteurs présentent les résultats d’une étude multicentrique, prospective et randomisée, effectuée en double aveugle contre placebo, concernant 150 patients ayant souffert, entre octobre 2004 et décembre 2008, d’une crise vaso-occlusive douloureuse de drépanocytose.

Ils cherchent à savoir si une inhalation d’oxyde nitrique apportant, par exemple, 80 ppm de NO au cours des 4 premières heures et 40 ppm lors des 4 heures suivantes a un effet perceptible sur la symptomatologie douloureuse. Plusieurs critères sont retenus pour apprécier le temps de résolution de la crise douloureuse.

Les résultats enregistrés sont, en fait, dans l’ensemble, négatifs. Aux doses utilisées, l’inhalation d’oxyde nitrique ne raccourcit nullement la durée de la crise douloureuse vaso-occlusive. Celle-ci dure, en moyenne, 73.0 heures chez les patients traités par l’inhalation d’oxyde nitrique et 65.5 heures chez ceux qui reçoivent une inhalation placebo d’azote.

Au deuxième jour, l’inhalation d’oxyde nitrique augmente légèrement le taux moyen des nitrates plasmatiques: 3.77 mg NO3- l-1 versus 1.38 mg NO3- l-1, sans avoir, par ailleurs, de retentissement significatif sur le taux moyen des nitrites plasmatiques: 13.8 µg NO2- l-1 versus 11.0 µg NO2- l-1. Chez les patients recevant l’inhalation d’oxyde nitrique, le taux de méthémoglobine s’élève discrètement à 2.3 %, en moyenne, à la quatrième heure, versus 0.8 %, sans jamais dépasser les 5 %.

Les auteurs cherchent à savoir pour quelles raisons les inhalations d’oxyde nitrique administrées à leurs patients n’ont pas eu l’effet clinique escompté. Ils se demandent si le manque d’effet clinique ne pourrait pas être consécutif à une absence d’augmentation des taux plasmatiques en nitrite [The lack of any observable effect of nitric oxide in this trial may be the result of a lack of systemic generation of nitrite], cette absence d’augmentation des taux plasmatiques en nitrite étant, elle-même, liée au mode d’administration de l’oxyde nitrique [The absence of increase in nitrite could be due to our mode of nitric oxide administration]. Ou alors, autre hypothèse, les modifications tissulaires responsables de la symptomatologie douloureuse ne sont déjà plus réversibles lorsque le phénomène vaso-occlusif est devenu douloureux.

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