Chou, chèvre et méthémoglobine

Nguta, J.M. (2019) Nitrate poisoning due to ingestion of cabbbages (Brassica oleracea var. capitata L.) (Brassicacae) in Kitui County, Kenya. ScientificWorldJournal doi: 10.1155/2019/8716518.

(voir l'abstract et l'article entier ici)

 

L’auteur kenyan [Faculté de médecine vétérinaire. Université de Nairobi] rapporte le cas de 10 chèvres jusqu’alors en bonne santé, vivant dans le comté de Kitui, au Kenya, ayant, en avril 2019, ingéré une alimentation à base de choux (Brassica oleracea var. Capitata L.) (Brassicacae). Deux heures plus tard, les 10 chèvres présentent une météorisation spumeuse, de la mousse aux lèvres, une faiblesse, une instabilité, une incoordination, une agressivité. Six d’entre elles présentent même de la dyspnée, des tremblements, une ataxie, une tachycardie, des convulsions, finalement, une évolution fatale.


Le diagnostic retenu à titre de présomption est alors celui d’une intoxication par les nitrates NO3-. En faveur de l‘hypothèse envisagée, l’auteur retient:

- la présence de nitrate NO3- dans les choux consommés: en moyenne 6.6 % de la matière sèche,

- la présence de nitrate NO3- dans le contenu du rumen: en moyenne 5.5 % de la matière sèche,

[Cabbages fed to goats had 6.6 % nitrate on dry matter (DM) basis, while ruminal contents had 5.55 % nitrate on dry matter basis]

- la couleur brun sombre du sang prélevé en post mortem,

- un taux de méthémoglobine dans le sang prélevé en post mortem d’en moyenne 78 %

[Dark brown blood collected at postmortem had a methemoglobin fraction of 78%].


Le lendemain de l’intoxication, les quatre chèvres non décédées récupèrent complètement.


Commentaire du blog


Au même titre que les bovins, les ovins et le buffle, les caprins sont des ruminants. Du fait de leur rumen, leur métabolisme des nitrates n’est pas identique à celui décrit chez l’homme.


L’hypothèse émise par l’auteur kenyan n’est pas convaincante. Le diagnostic de méthémoglobinémie ne devrait être retenu que sur la foi d’une mesure du taux de méthémoglobine effectuée du vivant de l’animal. Il ne s’établit pas en période post mortem.


On regrette que le taux de méthémoglobine n’ait pas été mesuré chez les six animaux les plus sévèrement touchés lorsqu’ils étaient encore en vie ou, à défaut, qu’il ne l’ait pas été rapidement chez les quatre animaux survivants.

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