Synthèse de NO après entraînement physique et facteurs génétiques

Sponton, C.H.G., Rezende, T.M., Mallagrino, P.A., Franco-Penteado, C.F., Bezerra, M.A.C. and Zanesco, A. (2010) Women with TT genotype for eNOS gene are more responsive in lowering blood pressure in response to exercise. European Journal of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation 17, 676-681

(voir l'abstract ici)

Provenant, entre autres, de la L-arginine sous l’effet de la NO synthase, l’oxyde nitrique NO joue un rôle clé dans maintes fonctions cellulaires; il intervient, notamment, dans la vasodilatation ainsi que dans les processus inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire et de la prolifération cellulaire.

Un polymorphisme génétique intéresse le locus 786 du gène de la NO synthase endothéliale (eNOS), sur le chromosome 7. Quand elle se produit, la substitution concerne un nucléotide, avec remplacement d’une thymidine (T) par une cytidine (C).

Chez des femmes en bonne santé et d’âge post-ménopausique, les auteurs brésiliens (Université de l’Etat de Sao Paulo et Ecole de Médecine de Campinas) se proposent d’évaluer l’influence du polymorphisme génétique sur les chiffres de la tension artérielle et sur la synthèse endogène d’oxyde nitrique après entraînement physique de longue durée.

D’âge compris entre 50 et 60 ans, 55 femmes effectuent, sur ergocycle, des exercices physiques d’intensité soutenue, par séances d’une heure, trois fois par semaine, pendant 6 mois. Avant la série d’entraînements puis au terme des six mois sont vérifiés les tensions artérielles systolique et diastolique au repos ainsi que les taux plasmatiques en nitrates NO3- et nitrites NO2- (NOx).

Sur les 55 femmes qui participent à l’étude, 14 sont homozygotes pour l’allèle T sur le locus 786 (TT); 41 sont hétéro- ou homozygotes pour l’allèle C (TC + CC).

Avant l’entraînement, ni les chiffres tensionnels ni les taux plasmatiques de NOx ne diffèrent significativement entre les femmes TT et les femmes TC + CC.

Par contre, après 6 mois d’entraînement, la baisse tensionnelle au repos est plus nette chez les femmes homozygotes pour l’allèle T (TT) que chez les femmes hétéro- ou homozygotes pour l’allèle C (TC + CC). Certes, comme prévu, les tensions artérielles systolique et diastolique baissent nettement dans les deux groupes. Il est cependant intéressant de noter que la tension artérielle systolique baisse, en moyenne, de 9.2 % chez les femmes TT et de 6.7 % chez les femmes TC + CC ; par ailleurs, la tension artérielle diastolique baisse, en moyenne, de 12.8 % chez les femmes TT et de 8.6 % chez les femmes TC + CC. Les différences entre femmes TT et TC + CC sont statistiquement significatives.

De même, après 6 mois d’entraînement, le taux plasmatique en NOx des femmes TT s’accroît de 82.1 %; celui des femmes TC + CC s’accroît de 63.5 %. La différence entre TT et TC + CC est également statistiquement significative.

On sait que les effets bénéfiques cardiovasculaires obtenus après les exercices physiques réguliers sont associés à une augmentation de production endogène en oxyde nitrique NO [Cardiovascular diseases can be reduced or prevented by regular physical exercise, which is strongly associated with an increase in NO production and/or its bioavailability].

Chez la femme en âge postménopausique, on constate, en outre, qu’après entraînement physique régulier, l’importance de l’accentuation de la synthèse endogène en NO et dérivés, (nitrates et nitrites) et celle des effets tensionnels bénéfiques qui l’accompagnent sont, au moins en partie, sous l’influence de facteurs génétiques […the presence of -786T>C eNOS gene polymorphism had a significant impact in the health-promoting effect of aerobic physical training on the blood pressure in postmenopausal women].

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