La xanthine oxydoréductase

Huang, L., Borniquel, S. and Lundberg, J.O. (2010) Enhanced xanthine oxidoreductase expression and tissue nitrate reduction in germ free mice. Nitric Oxide 22, 191-195.

(voir l'abstract ici)

Depuis 1985 et les travaux de Stuehr et Marletta, on sait que la synthèse endogène d’oxyde nitrique NO et de ses dérivés, les ions nitrate NO3- et nitrite NO2-, s’effectue de façon continue dans nos cellules sous l’effet d’une action enzymatique, celle des nitric oxide synthases (NOSs). Plus récemment, depuis 1994 et les travaux séparés de Benjamin et coll. et Lundberg et coll., on sait également qu’une réduction des nitrates salivaires en nitrites salivaires a lieu sous l’effet d’une autre action enzymatique, celle des nitrate réductases ; celles-ci proviennent des bactéries de la flore buccale ; dans des conditions acides comme celles de la cavité gastrique, les ions nitrite d’origine salivaire sont ensuite transformés en oxyde nitrique NO.

On a longtemps pensé que nos propres cellules étaient totalement dépourvues de nitrate réductases et qu’ainsi une telle action enzymatique, transformant les nitrates en nitrites, était une stricte exclusivité bactérienne. En fait, des travaux récents nous apprennent qu’une enzyme présente dans nos cellules et structurellement apparentée aux nitrate- et nitrite réductases bactériennes, la xanthine oxydoréductase (XOR), est capable, quoiqu’il est vrai de façon relativement limitée, de réduire les ions nitrate NO3- en ions nitrite NO2-.

Les auteurs (Karolinska Institute, Stocholm) injectent soit du nitrate de sodium soit un placebo dans le péritoine de souris axéniques («germ free») ainsi que dans celui de souris conventionnelles puis évaluent dans le plasma et divers tissus, 1,5 à 2 heures plus tard, les taux de nitrate et les taux de nitrite.

En effectuant la comparaison avec les animaux conventionnels, ils démontrent que, chez les animaux axéniques («germ free»), ne disposant pas de nitrate réductases bactériennes, l’activité des nitrate réductases tissulaires est significativement augmentée; il en est de même de l’expression de la xanthine oxydoréductase des tissus hépatiques, elle aussi, accrue.

On peut se demander si, chez l’animal et chez l’homme, une régulation homéostatique ne concernerait donc pas les ions nitrite et si la particularité observée chez la souris axénique ne témoignerait pas d’un mécanisme compensateur. On attend des travaux à venir qu’ils répondent à cette intéressante question [Future studies will reveal if this represents a compensatory functional response to uphold nitrite homeostasis in the absence of commensal nitrate reducing bacteria].  

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