Eaux de puits, nitrates et colibacilles au Kerala

Shaji, C., Nimi, H. and Bindu, L. (2009) Water quality assessment of open wells in and around Chavara industrial area, Quilon, Kerala. Journal of Environmental Biology 30, 701-704.

(voir abstract et texte entier ici)

Le Kerala Minerals and Metals Ltd (KMML) est un important établissement industriel de l’Etat du Kerala, en Inde méridionale. Sa particularité est de produire du dioxyde de titane, utilisé comme pigment et opacifiant pour toutes sortes d’usages, et également de produire des minéraux rares tels l’ilménite, le rutile, le zircon ou la sillimanite. Implanté à Chavara, dans le district de Quiron, il s’étend sur une superficie de quatre-vingts hectares.

Chaque mois, de décembre 2006 à mai 2007, les auteurs indiens analysent la composition chimique et bactériologique de quatre puits ouverts, situés entre 400 mètres et 2 kilomètres de cette zone industrielle.

Ils évaluent toutes sortes de paramètres physicochimiques (pH, demande biologique en oxygène, quantité de solides totaux, taux de phosphate, de sulfate, de chlore, de divers métaux lourds, etc.).

Notre intérêt se porte sur les taux de nitrates et la qualité bactériologique de ces eaux de puits.

Les taux de nitrate dans ces puits sont compris entre 0.77 et 7.10 mg par litre, avec des moyennes respectives pour chacun d’entre eux de 1,55, 1,12, 4,97 et 2,62 mg par litre.

Les quatre puits sont, par ailleurs, bactériologiquement contaminés. Leurs eaux contiennent, respectivement et en moyenne, 280, 80, 80 et 230 colibacilles pour 100 ml.

Les auteurs considèrent, notamment en raison de la présence de colibacilles, que ces eaux de puits ne sont pas appropriées aux usages domestiques.

Commentaire du blog

Le mode d’expression des concentrations en nitrates n’est pas précisé par les auteurs. S’il s’avérait que, comme il est assez courant aux Etats-Unis, les concentrations en nitrates aient ici été exprimées sous forme, non d’ion NO3-, mais de contenu azoté de nitrate NO3--N, les taux de nitrate deviendraient alors respectivement 6,9, 5,0, 22,0 et 11,6 mg NO3- par litre. Q

uel que soit le mode d’expression utilisé, il convient d’observer que les teneurs en nitrates des quatre puits restent modérées. Elles sont nettement inférieures à la teneur maximale en nitrate dans l’eau de boisson de 50 mg NO3- par litre, édictée il y a une trentaine d’années par les organisations internationales (Organisation Mondiale de la Santé, Conseil des Communautés européennes) et, on le sait, actuellement scientifiquement discutée [voir rubrique précédente du 19 février 2010].

Par contre, la présence de colibacilles dans les eaux de puits rend effectivement ces dernières impropres à l’usage domestique, tout particulièrement à la préparation des biberons. Comme il a été précisé dans une rubrique récente [29 janvier 2010], une telle présence bactérienne ferait courir un double risque au nourrisson: celui de l’apparition d’une méthémoglobinémie, celui de l’apparition d’une diarrhée infectieuse.  

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