Eaux de puits et «masseiras» au Portugal

Melo, A., Pinto, E., Aguiar, A., Mansilha, C., Pinho, O. and Ferreira, I. (2012) Impact of intensive horticulture practices on groundwater content of nitrates, sodium, potassium, and pesticides. Environmental Monitoring and Assessment 184, 4539-4551

 

(voir l'abstract ici)

Dans la région Nord du Portugal, à la limite entre les districts de Braga et de Porto, se situe une zone de 55 km2 dédiée à l’horticulture intensive. Elle est bornée à l’Ouest par l’Océan Atlantique, à l’Est par la route A28, au Nord par la rivière Cavado, au Sud par la rivière Ave. Elle comprend les localités d’Esposende et de Vila do Conde.

Le système de production de légumes qui y a prévalu de 1890 jusqu’au milieu du vingtième siècle était assez particulier. A l’emplacement de pinèdes, les agriculteurs s’étaient débarrassés de millions de tonnes de sable. Cela leur avait permis de créer de petits champs, situés plusieurs mètres au-dessous du niveau initial et protégés du vent. Le climat de ces «masseiras» était comparable à celui de serres naturelles.

Depuis les années 1980, les authentiques «masseiras» ont, en fait, tendance à disparaître. Dans des champs maintenant ouverts et exposés au vent ont été construites des serres artificielles, qui permettent la production de millions de tonnes de légumes. Ce sont les «masseiras agrandies avec serres» [«enlarged masseiras with greenhouses»].

Les auteurs [Porto, Portugal] mesurent les teneurs en sodium, potassium, pesticides, nitrate NO3- et nitrite NO2- dans 8 puits de cette région, en septembre 2009 puis en janvier, mars, mai et juillet 2010. Les deux premiers puits, les puits BW1 et BW2, sont creusés dans des «masseiras». Les six autres puits proviennent de «masseiras agrandies avec serres». Deux d’entre eux, les puits BW3 et BW4 sont creusés. Les quatre autres, les puits DW1, DW2, DW3 et DW4, sont forés.

Dans ces différents puits, c’est-à-dire dans les puits BW1, BW2, BW3, BW4, DW1, DW2, DW3 et DW4, la teneur moyenne de l’eau en nitrate NO3- est, respectivement, de 84, 82, 40, 25, 94, 3, 46 et 0.1 mg NO3- l-1. Dans les puits BW1, BW2, BW3, BW4 et DW1, la teneur moyenne de l’eau en nitrite NO2- est, respectivement, de 0.08, 0.11, 0.02, 0.03 et 0.02 mg NO2- l-1. Les ions nitrite NO2- sont strictement indétectables dans les puits DW2, DW3 et DW4.

Se référant à la directive européenne de 1991, les auteurs rappellent que les eaux souterraines sont considérées par l’administration comme de bonne qualité chimique quand leur teneur en nitrate ne dépasse pas la limite réglementaire de 50 mg NO3- l-1 [Groundwater is considered to have a good chemical quality when nitrate levels do not exceed 50 mg/l]. De leur étude, ils déduisent qu’il conviendrait d’améliorer les pratiques dans les zones d’intense production horticole [Nitrate (and pesticide residues) found in groundwater show that improvement of cultural practices are required in zones of intense horticulture production].

Commentaire du blog

Comme on le sait, la limite réglementaire de 50 mg NO3- l-1 n’a pas de base scientifique.

Les taux de nitrite NO2- dans les eaux de puits analysées sont extrêmement faibles. On peut en conclure qu’elles ne sont pas bactériologiquement contaminées et que le nombre de bactéries y est inférieur au seuil de 106 germes ml-1 [Cf. rubriques du 19 février et des 7, 11 et 14 mai 2010].

This entry was posted in Taux de nitrates dans les aliments and tagged , , , , , , , , , , , . Bookmark the permalink.

Comments are closed.