Vasospasme cérébral et perfusion de nitrite de sodium

Fathi, A.R., Pluta, R.M., Bakhtian, K.D., Qi, M. and Lonser, R.R. (2011) Reversal of cerebral vasospasm via intravenous sodium nitrite after subarachnoid hemorrhage in primates. Journal of Neurosurgery 115, 1213-1220

(voir l'abstract ici)

On dénombre, chaque année, aux Etats-Unis, 27 000 nouveaux cas d’hémorragie méningée liée à une rupture d’anévrysme. Entre le troisième et le douzième jours qui suivent l’incident, 30 à 60 % des patients développent un vasospasme artériel, susceptible d’accentuer encore le déficit neurologique et d’aggraver le pronostic.

Les méthodes actuelles de lutte contre le vasospasme, en l’occurrence l’angioplastie à ballon et les perfusions intra-artérielles de papavérine, n’ont qu’une efficacité transitoire et aléatoire, sans être, par ailleurs, réellement inoffensives.

Les auteurs déclenchent chez 14 singes de laboratoire, des macaques cynomolgus, un vasospasme expérimental, par implantation sous-arachnoïdienne d’un caillot sanguin de 5 ml. Sept jours plus tard, les animaux sont randomisés. 5 singes, appartenant au groupe contrôle,  reçoivent une perfusion de sérum salé tandis que 7 singes reçoivent, une perfusion intraveineuse de 300 μg de nitrite de sodium [NaNO2] kg-1 h-1, correspondant à 200 μg de nitrite [NO2-] kg-1 h-1, pendant 3 heures, et que 2 autres singes reçoivent la même perfusion intraveineuse de 300 μg de nitrite de sodium [NaNO2] kg-1 h-1, correspondant à 200 μg de nitrite [NO2-] kg-1 h-1, sur un laps de temps plus long de 8 heures.

Avant les perfusions, tous les animaux ont un vasospasme, modéré à sévère. La perfusion de sérum salé n’exerce aucune action sur le phénomène. La perfusion de nitrite de sodium poursuivie pendant 3 heures le réduit significativement, le diamètre du vaisseau spasmé augmentant en moyenne de 18.6 %. L’effet est relativement prolongé. Après la fin de la perfusion, il dure encore quatre heures. La perfusion de nitrite de sodium poursuivie pendant 8 heures le réduit de même significativement, le diamètre du vaisseau spasmé augmentant en moyenne de 24.5 %.

Les auteurs font remarquer que les doses de nitrite employées en perfusion intraveineuse chez les animaux sont, en fait, quantitativement proches des doses [178 μg NO2- kg-1 h-1] dont un de leurs précédents travaux avait pu montrer l’innocuité chez l’homme [In this study, we have shown that the intravenous infusion of NaNO2 at a dose of 300 μg/kg/hr (adapted from the maximum tolerated dose in a healthy human volunteer study) is safe and reverses subarachnoid hemorrhage-induced vasospasm] [Cf. rubrique du 30 mars 2011].

L’application en pathologie humaine devient envisageable [These findings indicate that this treatment strategy may be useful in reversing cerebral vasospasm after aneurysmal subarachnoid hemorrhage].

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