L’inhalation de NO parmi les autres traitements anti-COVID-19

Un document tout récent publié par l’American Society of Health – System Pharmacists (ASHP) signale et collige les divers traitements médicamenteux susceptibles, selon l’état actuel de nos connaissances, d’exercer un effet favorable en cas d’infection par le COVID-19.

(voir le texte ici)


Le document vient mettre en perspective les deux dernières rubriques du blog «Nitrates et Santé – Le blog des nitrates».


Pour chacune des molécules répertoriées, il signale:

- la classe à l’intérieur de son propre compendium, l’«American Hospital Formulary Service (AHFS)»,

- la raison incitant à s’y intéresser,

- les essais ou l’expérience clinique la concernant,

- les doses préconisées,

- des commentaires.


Il distingue les agents connus pour être antiviraux, les agents dits «de soutien», et quelques facteurs divers.


A) Agents connus pour exercer une action proprement antivirale


1) Le baloxavir, dont on connaît l’efficacité préventive à l’égard de la grippe.


2) Le phosphate de chloroquine, actif in vitro sur certains virus, dont des coronavirus.


3) L’hydroxychloroquine, active in vitro sur certains coronavirus, peut-être cliniquement efficace en cas d’infection par le COVID-19 (étude sur un petit nombre de patients).


4) Le lopinavir/ritonavir (KaletraR), inhibiteur de protéase utilisé pour traiter le virus de l’immunodéficience humaine [VIH]. Les premiers résultats à l’égard du COVID-19 apparaissent décevants.


5) Les inhibiteurs de la neuraminidase tel l’oseltamivir (TamifluR), actifs contre les virus de la grippe. Son emploi en Chine n’a pas confirmé son efficacité dans le cadre de l’infection à COVID-19.


6) Le remdesivir, antiviral expérimental non encore commercialisé, suscitant des espoirs.


B) Agents «de soutien» [Supporting agents]


1) Les corticoïdes. Ils peuvent être utiles dans certains cas et à certaines doses. L’Organisation Mondiale de la Santé [OMS] et les Centers for Disease Control and Prevention [CDC] recommandent, dans le cadre de l’infection par le COVID-19, de ne les utiliser qu’avec la plus grande prudence.


2) L’inhalation d’oxyde nitrique NO est présentée comme vasodilatatrice. Elle pourrait être utile pour le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë [SDRA]. Une étude clinique pilote sur un petit nombre de cas a montré il y a quelques années, en Chine, son utilité dans le cadre de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS] [Chen et coll., 2004]. Le document pense qu'il est justifié d’y avoir recours dans les cas de sévère SDRA avec hypoxémie. Il ne recommande cependant pas son usage systématique en raison d’effets secondaires possibles, notamment d’une possible néphrotoxicité. Deux essais cliniques enregistrés sont en cours.


3) Le sarilumab (KefzaraR), anticorps monoclonal humain dirigé contre le récepteur de l’interleukine-6, pourrait agir sur des symptômes comme la fièvre, ou encore prévenir la défaillance d’organe, lorsque les patients atteints par le COVID-19 sont sévèrement touchés. Un essai effectué en Chine avec un produit similaire, le tocilizumab, a fourni des résultats dignes d’attention (Cf. ci-dessous).


4) Le sirolimus ou rapamycine, classé parmi les immunosuppresseurs. Une étude effectuée il y a quelques années chez 38 patients atteints de la pneumonie grippale à H1N1 a montré une certaine efficacité (Wang et coll., 2014).


5) Le tocilizumab (RoActemraR), anticorps monoclonal humanisé bloquant l’action des récepteurs de l’interleukine 6. Comme évoqué ci-dessus, une étude chinoise effectuée chez 21 patients atteints d’infection sévère ou critique à COVID-19 a mis en évidence une baisse rapide de la fièvre ainsi qu’une diminution des besoins en oxygène dans les jours suivant l’injection intraveineuse du produit (Xu et coll., sous presse).


C) Autres médications


1) Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. L’American Heart Association (AHA), l’American College of Cardiology (ACC), l’Heart Failure Society of America (HFSA) et la Société Euopéenne de Cardiologie (ESC) recommandent chacune de continuer le traitement par inhibiteur de l‘enzyme de conversion de l’angiotensine lorsqu’il a été préalablement prescrit.


2) L’ibuprofen, anti-inflammatoire non stéroïdien, pourrait, selon certains, faciliter l’infection par le COVID-19. Apparemment, le fait n’est pas confirmé [Therefore, currently no compelling evidence to support an association between ibuprofen and negative outcomes in patients with COVID-19]. La prudence reste cependant de mise.




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