Hypertension artérielle pulmonaire et nébulisation de nitrite de sodium

Zuckerbraun, B.S., Shiva, S., Ifedigbo, E., Mathier, M.A., Mollen, K.P., Rao, J., Bauer, P.M., Choi, J.J.W., Curtis, E., Choi, A.M.K. and Gladwin, M.T. (2010) Nitrite potently inhibits hypoxic and inflammatory pulmonary arterial hypertension and smooth muscle proliferation via xanthine oxidoreductase-dependent nitric oxide generation. Circulation 121, 98-109.

(voir l'abstract ici)

Affection vasculaire caractérisée par une atteinte progressive et proliférative des petites artères pulmonaires, l’hypertension artérielle pulmonaire (HAP) est, on le sait, susceptible de favoriser l’apparition d’une insuffisance cardiaque droite, potentiellement mortelle.

La prolifération et la contraction anormales des cellules musculaires lisses des vaisseaux pulmonaires qui en sont la marque trouvent principalement leur origine dans des perturbations de la voie métabolique de l’oxyde nitrique [NO pathway].

Les auteurs induisent une hypertension artérielle pulmonaire chez des souris en les exposant d’une manière continue pendant 4 semaines à une hypoxie chronique. L’air qui leur est fourni ne contient que 10% d’oxygène, au lieu des 21% habituels. Alors qu’au début de l’expérience, elle est, en moyenne, de 18.4 mm Hg, la pression systolique dans le ventricule droit monte à 31.7 mm Hg après 2 semaines d’hypoxie, et même jusqu’à 40.3 mm Hg à la fin des 4 semaines d’hypoxie.

Les auteurs constatent que les ions nitrite exercent un effet préventif à l’égard de l’apparition, chez la souris, de cette hypertension artérielle pulmonaire expérimentale. Aux animaux soumis à l’hypoxie, ils font inhaler des ions nitrite, sous forme de nitrite de sodium, par nébulisation pendant 20 minutes de 1.5 mg/min dans la chambre d’exposition. Cette nébulisation a lieu soit 1 à 3 fois par semaine pendant les quatre semaines d’hypoxie, soit 3 fois par semaine pendant les deux dernières semaines d’hypoxie. Ils constatent qu’à la fin des séries d’inhalations, la pression systolique dans le ventricule droit n’est plus, en moyenne et respectivement, que de 30 et 25 mm Hg.

Il existe aussi un effet curatif. La nébulisation intermittente de nitrite de sodium contribue à diminuer l’hypertension artérielle pulmonaire déjà installée.

Prenant en considération des arguments expérimentaux, comme l’inhibition du processus par l’allopurinol, ils considèrent que, dans le tissu pulmonaire et les cellules musculaires lisses des artères pulmonaires, la conversion de l’ion nitrite NO2- en oxyde nitrique (NO) «vasoactif», s’effectue, selon toute vraisemblance, sous l’action enzymatique de la xanthine oxydoréductase (XOR).

Les doses de nitrite de sodium utilisées par les auteurs pour prévenir ou traiter efficacement l’hypertension artérielle expérimentale de la souris sont relativement faibles. Il ne serait pas impossible que les nébulisations de nitrite de sodium trouvent ainsi, un jour, leur application en pathologie humaine et viennent supplanter des méthodes plus traditionnelles, telles les inhalations d’oxyde nitrique [The approach of using nebulized nitrite as a strategy to augment pulmonary vascular NO levels has several potential advantages compared with traditional methods of increasing NO such as inhaled NO therapy. Delivery of sodium nitrite as a nebulized treatment is simple and could be easily implemented as a modality of therapy].  

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