Nitrate, obésité, tolérance au glucose

Beals, J.W., Binns, S.E., Davis, J.L., Giordano, G.R., Klochak, A.L., Paris, H.L., Schweder, M.M., Peltonen, G.L., Scalzo, R.L. and Bell, C. (2017) Concurrent beet juice and carbohydrate ingestion: influence on glucose tolerance in obese and nonobese adults. Journal of Nutrition and Metabolism. doi: 10.1155/2017/6436783

(voir l'abstract ici)

Les auteurs américains [Colorado State University, Fort Collins, Etats-Unis] présentent une étude consacrée aux effets chez l’adulte de l’ingestion de nitrate sur la tolérance du glucose en cas d’obésité.

Ils comparent:

- 12 adultes non obèses (indice de masse corporelle IMC: en moyenne, 26.3 kg/m2)

- à 10 adultes obèses (indice de masse corporelle IMC: en moyenne, 34.0 kg/m2).

Les sujets ingèrent 500 ml de jus de betterave [Biotta, Carmel, Indiana, USA] contenant approximativement 1050 mg de nitrate NO3-, auxquels sont ajoutés 25 grammes de glucose.

8 à 5 minutes auparavant, ils procèdent, ou non, à des bains de bouche antibactériens avec:

- d’abord un rinçage de 60 secondes par 10 ml d’eau oxygénée H2O2 à 1.5%,

- puis deux rinçages de 60 secondes par 10 ml de digluconate de chlorhexidine [CordosylR].

5, 10, 20, 30, 45, 60, 90 et 120 minutes après les ingestions concomitantes de nitrate et de glucose sont mesurées glycémies et insulinémies.

▪ Les auteurs constatent qu’après les ingestions conjointes de nitrate et de glucose, les glycémies des 60ème et 90ème minutes sont significativement plus élevées chez le sujet obèse que chez le sujet non obèse [Blood glucose concentrations after beet juice and glucose ingestion were greater in obese compared with non obese adults at 60 and 90 minutes (P = 0.004)].

▪ Mesurant la sensibilité à l’insuline par un indicateur, l’indice de Matsuda, ils vérifient qu’elle est plus élevée chez le non-obèse que chez l’obèse [8.1 versus 5.7] [Insulin sensitivity, as represented by the Matsuda Index (where higher values reflect greater insulin sensitivity) was lower in obese compared with non obese adults (P = 0.009)].

▪ Il apparaît aussi qu’effectué quelques minutes avant l’ingestion nitratoglucidique, un rinçage buccal antibactérien diminue la sensibilité à l’insuline chez l’obèse. Il ne la diminue pas réellement chez le non-obèse [Antibacterial mouthwash rinsing decreased insulin senstivity in obese (5.7 ± 0.7 versus 4.9 ± 0.6) but non in nonobese (8.1 ± 1.0 versus 8.9 ± 0.9) adults (P = 0.048)].

Ainsi résistance à l’insuline et obésité sont deux phénomènes liés, sous-tendus l’un et l’autre par une diminution de la biodisponibilité en oxyde nitrique NO [Insulin resistance and obesity, two common comorbidities, are both characterized by low nitric oxide (NO) bioavailability]. Si la circulation entérosalivaire de l’ion nitrate n’est pas interrompue par un recours au bain de bouche antibactérien, l’ingestion de nitrate améliore, chez l’obèse, la sensibilité à l’insuline. De ce fait, les auteurs américains suggèrent qu’en cas d’obésité de l’adulte, des repas comportant des aliments riches en nitrate puissent au long cours s’avérer bénéfiques [Insulin senstivity was improved in obese but not in nonobese adults following coingestion of beet juice and glucose when oral bacteria nitrate reduction was not inhibited. Obese adults may benefit from ingestion of healthy nitrate-rich foods during meals].

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