Nitrates, nitrites et flore bactérienne gastrique

Wu, W.M., Yang, Y.S. and Peng, L.H. (2013) The microbiota in stomach: New insights. Journal of Digestive Diseases 15, 54-61

(voir l'abstract ici)

Les auteurs chinois appartiennent au Service de Gastro-entérologie et d’Hépatologie de l’Hôpital de l’Armée Populaire de Libération [PLA General Hospital], à Pékin [République Populaire de Chine].

Dans un article de synthèse, les auteurs présentent les connaissances actuelles sur la flore bactérienne gastrique, dite aussi microbiote gastrique.

En théorie, la forte acidité régnant dans l’estomac devrait empêcher toute colonisation bactérienne significative. En réalité, les études sur le sujet montrent que, dans ces conditions acides, outre Helicobacter pylori, un certain nombre de germes restent présents [The extremely acidic environment of the stomach could theoretically prevent significant bacterial colonization; however, it does not mean that there are no bacteria that have adapted to the extreme conditions […]. Besides H. pylori, a series of studies have revealed the existence of a distinct stomach-associated microflora].

La flore bactérienne n’est pas strictement identique sur la muqueuse et dans le liquide gastriques.

- Sur la muqueuse gastrique, les bactéries encore présentes appartiennent aux embranchements ou phylums suivants: Actinobacteria, Fusobacteria, Bacteroidetes, Gemmatimonadetes et surtout Firmicutes et Proteobacteria.

- Dans le liquide gastrique, les embranchements ou phylums concernés sont surtout: Firmicutes, Bacteroidetes et Actinobacteria.

[At the phyla level, members of Firmicutes, Proteobacteria, Actinobacteria, Fusobacteria, Bacteroidetes, and Gemmatimonadetes have been identified. Firmicutes and Proteobacteria are the most abundant phyla in gastric mucosa samples, while the gastric fluid samples were dominated by members of Firmicutes, Bacteroidetes, and Actinobacteria].

Les auteurs rappellent le rôle joué par la circulation entérosalivaire des nitrates, son effet venant s’ajouter à celui de l’acidité gastrique [Indeed, gastric acidity (pH<4) is generally considered to be an effective «gastric bactericidal barrier» to microbial overgrowth. It seems likely that innate defense mechanisms of the upper digestive tract, such as entero-salivary nitrate circulation and migrating motor complexes (MMCs), enhance the bactericidal effect of gastric juice]. Dans un schéma, ils rappellent plus précisément que les nitrates [NO3-] salivaires sont transformés par la flore buccale en nitrites [NO2-] salivaires, puis qu’une fois déglutis, ces nitrites [NO2-] salivaires sont eux-mêmes transformés dans le milieu acide de l’estomac en oxyde nitrique [NO], à l’origine du complément de l’effet bactéricide.

Chez les patients soumis à une nutrition entérale, on note aussi, souvent, un accroissement de la flore bactérienne gastrique. Plusieurs mécanismes sont en cause. L’un d’eux, la diminution de fréquence de la déglutition, fait intervenir le métabolisme des nitrates et des nitrites. La diminution de fréquence de la déglutition contribue à réduire la concentration du liquide gastrique en nitrite [NO2-] et à amoindrir ainsi, localement, l’effet bactéricide [Enteral nutrition (EN) bypasses the normal innate defenses (e.g., gastric bactericidal barrier) and often results in microbial overgrowth in the upper gastrointestinal (GI) tract […]. In addition, reduced swallowing elevates intragastric pH and reduces gastric nitrite concentration].

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