Nitrate, nitrite, lymphome non hodgkinien

Aschebrook-Kilfoy, B., Ward, M., Dave, B.J., Smith, S.M., Weisenburger, D.D. and Chiu, B.C.-H. (2012) Dietary nitrate and nitrite intake and risk of non-Hodgkin lymphoma. Leukemia and Lymphoma. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Une équipe américaine a déjà présenté, il y a quelques mois, une étude consacrée aux liens entre les apports alimentaires en nitrate NO3- et en nitrite NO2- et le lymphome non hodgkinien. Effectuée dans l’Etat du Connecticut sur une population exclusivement féminine, elle n’avait détecté aucun lien statistiquement significatif [rubrique du 20 juin 2012].

Une nouvelle équipe, dont les deux premiers membres [B. A-K, et M. W] font d’ailleurs également partie de la précédente, présentent une autre étude consacrée au même thème.

Il s’agit d’une étude cas-contrôles conduite dans 66 comtés de l’est de l’Etat du Nebraska à partir de cas de lymphomes non hodgkiniens diagnostiqués entre 1999 et 2002. 348 sujets atteints de lymphome non hodgkinien sont comparés à 470 sujets contrôles, appariés par âge, sexe et autres facteurs. L’âge est compris entre 20 et 75 ans.

Deux formes cliniques de lymphome non hodgkinien sont principalement pris en compte: le lymphome folliculaire et le lymphome diffus à grandes cellules B. 106 patients appartiennent au premier groupe, 87 au second.

Par une technique de biologie moléculaire d’hybridation in situ en fluorescence [FISH], les auteurs vérifient si le lymphome est associé ou non à une translocation chromosomique. En précisant le statut t(14;18) des patients, ils vérifient si un échange de matériel chromosomique a eu lieu entre les chromosomes 14 et 18.

Les apports en nitrate NO3- et en nitrite NO2- sont évalués à partir d’un questionnaire, version modifiée du questionnaire proposé par Block et coll. en 1995 [Following the completion of the telephone interview, we mailed the subjects a self-administered, modified version of the Block 1995 Revision of the Health habits and History Questionnaire].

Les auteurs ne mettent en évidence aucune association statistiquement significative entre les apports en nitrate NO3- et le risque de lymphome non hodgkinien [We found no association between the risk of non-Hodgkin lymphoma and dietary nitrate intake].

Concernant les apports en nitrite NO2-, ils observent un discret lien avec le risque de lymphome non hodgkinien; ce lien n’existe que chez la femme, sans atteindre, chez elle, le degré de significativité statistique [However, we found a slightly elevated risk of non-Hodgkin lymphoma among women who had the highest intake of nitrite […] with no positive significant trend].

Aucune association significative n’est non plus observée lorsque l’on prend en considération une forme clinique particulière ou l’existence ou non d’une translocation chromosomique t(14;18) [No significant association was observed for nitrate or nitrite intake with any of the non-Hodgkin lymphoma subtypes evaluated. Likewise, there were no significant association between nitrate or nitrite intake and the risk of either t(14;18) -positive or –negative non-Hodgkin lymphoma].

Les auteurs sont conscients de quelques faiblesses méthodologiques: Les apports en nitrate provenant de l’eau de boisson n’ont pas été comptabilisés [We do not have information on nitrate exposure from drinking water sources]. La fiabilité des questionnaires reste incertaine [The accuracy of measuring dietary constituents using a food frequency questionnaire remains a concern, particularly in a case-control study].

Commentaire du blog

Une troisième réserve vient, bien sûr, à l’esprit. Les auteurs ne mentionnent pas la synthèse endogène des nitrates et des nitrites, par la voie de la NO-synthase, et omettent de la prendre en considération.

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