Betterave entière et course de 5 km

Murphy, M., Eliot, K., Heuertz, R.M. and Weiss, E. (2012) Whole beetroot consumption acutely improves running performance. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics 112, 548-552

(voir l'abstract ici)

Les articles scientifiques signalant les effets bénéfiques de la consommation de jus de betterave sur les performance physiques et sportives s’accumulent [rubriques des 15 06, 15 10 et 22 10 2010, des 05 03, 09 03, 17 05, 10 09 et 21 11 2011 et des 15 04 et 28 06 2012]. Les travaux de Lansley et coll. [rubrique du 17 mai 2011] et Cermak et coll. [rubrique du 28 juin 2012], mettent en évidence la réduction, après consommation de jus de betterave, du temps nécessaire pour effectuer, sur cyclo-ergomètre, des équivalents de 4, 16 et 10 km.

On peut supposer que la consommation de betterave entière, tout aussi riche en nitrate NO3- que le jus de betterave, soit à même d’exercer des effets équivalents sur la performance physique et sportive. Le fait n’a cependant jamais été vérifié [However, it is not known whether whole beet consumption, as a means for increasing nitrate intake, has ergogenic effects].

Les auteurs [Université de Saint Louis, Missouri, USA] présentent une étude en double aveugle et cross over portant sur 5 hommes et 6 femmes, âgés de 18 à 55 ans, en bonne santé. Les sujets ingèrent 75 minutes avant l’effort, soit 200 grammes de betterave entière, apportant quelque 500 mg de nitrate NO3-, soit une préparation à base de canneberge, à titre de placebo. Les sujets ignorent l’hypothèse de départ. L’effort consiste à courir sur tapis roulant, à vitesse maximale, pendant 5 km.

Le temps mis pour effectuer les 5 km est variable: il s’échelonne, selon les cas, entre 19.9 à 35.5 minutes. Ceci étant, la vitesse moyenne est plus importante en cas de consommation de betterave entière qu’en cas de consommation de placebo: 12.3 km/h versus 11.9 km/h. La différence de 0.4 km/h [3%] conduit à un gain de temps moyen, en cas de consommation préalable de betterave entière, de 41 secondes.

L’effet est plus net encore si l’on ne prend en considération que les derniers 1.800 mètres. La différence est alors de 0.6 km/h [5%].

L’hypothèse de départ semble donc confirmée.

Par honnêteté, les auteurs signalent les limites de leur étude: 1) les concentrations en nitrate n’ont été mesurées ni dans les betteraves consommées, ni dans le plasma 2) l’échantillon est restreint 3) le «double aveugle» n’est pas parfait.

Certes, comme ils le font remarquer, après une charge orale en nitrate les concentrations plasmatiques en nitrate NO3- atteignent de hautes valeurs dès la trentième minute. Mais, l’élévation des concentrations plasmatiques en nitrite NO2- est retardée: le pic en NO2- n’est obtenu que 2 heures et demie à 3 heures après l’ingestion. Ainsi, les effets ergogéniques constatés après la consommation de betterave entière auraient peut-être été plus nets si le délai entre l’ingestion et le début de l’effort avait dépassé les deux heures [It is possible that the 60 minutes between beetroot consumption and the measurement of outcomes was not sufficient for the physiologic effects of nitrate ingestion to fully develop. This might […] have resulted in an underestimate of the ergogenic effects of beetroot consumption].

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