Apports en nitrate, apports en nitrite, carcinome épithélial de l’ovaire

Aschebrook-Kilfoy, B., Ward, M.H., Gierach, G.L., Schatzkin, A., Hollenbeck, A.R., Sinha, R. and Cross, A.J. (2012) Epithelial ovarian cancer and exposure to dietary nitrate and nitrite in the NIH-AARP Diet and Health Study. European Journal of Cancer Prevention 21, 65-72.

(voir l'abstract ici)

Léquipe américaine à l’origine de cet article [National Cancer Institute, National Institutes of Health] commence à être connue de nos lecteurs. Disposant conjointement de données provenant d’une enquête alimentaire, la «National Institutes of Health – American Association of Retired Persons (NIH – AARP) Diet and Health Study» et de données officielles sur l’incidence des pathologies cancéreuses dans une dizaine d’Etats américains, puis confrontant les deux types de registres, cette équipe a pu, au cours des dix-huit derniers mois, faire paraître, dans quatre revues différentes: Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention, International Journal of Cancer, American Journal of Gastroenterology et American Journal of Epidemiology, des articles consacrés aux liens éventuels entre les apports alimentaires en nitrate et quatre pathologies malignes, le gliome de l’adulte, le cancer de la thyroïde, les cancers de l’œsophage et de l’estomac, le cancer du pancréas [rubriques des 17 septembre, 5 novembre, 5 décembre 2010 et du 29 octobre 2011].

Elle présente maintenant, dans une autre revue, European Journal of Cancer Prevention, un cinquième article consacré aux liens éventuels entre les apports alimentaires en nitrate et en nitrite et l’incidence de la forme la plus fréquente du cancer ovarien, le carcinome épithélial.

Initiée en 1995, l’enquête porte sur 151 316 femmes âgées de 50 à 71 ans. Elles répondent à un questionnaire de 124 items ayant trait à leur alimentation des douze derniers mois. De 1995 à 2006, pendant environ dix ans, 709 nouveaux cas de carcinome épithélial de l’ovaire sont recensés.

Dans cette étude, si on les compare à celles qui appartiennent à la tranche des 20% ingérant le moins de nitrates [en moyenne: 22 mg NO3- jour-1], les femmes qui appartiennent à la tranche des 20% qui ingèrent le plus de nitrates [en moyenne: 126 mg NO3- jour-1] voient leur risque d’apparition du carcinome épithélial de l’ovaire augmenter de 31%. Le résultat est, en fait, à la limite de la significativité statistique [The trend across increasing quintiles was borderline statistically significant (P trend= 0.06)].

Dans cette étude, les apports alimentaires en nitrite et l’incidence du carcinome épithélial de l’ovaire apparaissent, par contre, totalement indépendants [Total nitrite intake was not associated with risk].

Les auteurs reconnaissent que les apports en nitrate provenant de l’eau de boisson ne sont pas correctement pris en compte [Lack of individual level drinking water information likely resulted in some misclassification of nitrate exposure from drinking water] [Erreur n°7b – rubrique du 27 juillet 2010].et que la fiabilité des données recueillies par le questionnaire laisse à désirer [Our study had some additional limitations, including the possibility of measurement error associated with using a food frequency questionnaire (FFQ) to assess usual diet].

Commentaire du blog

Comme dans les quatre études précédentes, les auteurs oublient de mentionner la synthèse endogène des nitrates par la voie de la L-arginine-NO synthase, synthèse que l’on sait fortement accrue par les activités physiques ou sportives et le séjour en altitude et, au contraire, fortement diminuée en cas d’obésité et de syndrome métabolique [rubrique des 22 octobre 2011 et du 9 janvier 2012]. L’absence de prise en compte de la synthèse endogène des nitrates limite considérablement l’intérêt de ce type d’étude [Erreur n° 7c – rubrique du 27 juillet 2010].

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