Graisse viscérale, source d’oxyde nitrique?

Fujita, K., Wada, K., Nozaki, Y., Yoneda, M., Endo, H., Takahashi, H., Kirikoshi, H., Inamori, M., Kobayashi, N., Kubota, K., Saito, S. and Nakajima, A. (2011) Serum nitric oxide metabolite as a biomarker of visceral fat accumulation: Clinical significance of measurement for nitrate/nitrite. Medical Science Monitor 17, CR123-CR131.

(voir l'abstract ici)

Mesurée au scanner au niveau ombilical, une surface de tissu adipeux intra-abdominal supérieure à 100 cm2 est considérée comme un critère diagnostique d’obésité abdominale. L’obésité abdominale est associée à un risque augmenté de diabète de type 2, de dyslipidémie et de maladie cardiovasculaire.

Cette mesure par scanner ne pouvant être répétée trop souvent en raison des radiations émises, les auteurs japonais [Division de Gastroentérologie, Yokohama] recherchent un autre moyen, indirect, d’appréciation de l’accumulation centrale des graisses.

Leur étude porte sur 80 sujets hospitalisés au Yokohama City University Hospital entre 2006 et 2009. Il s’agit de 38 hommes âgés de plus de 20 ans et de 42 femmes d’âge post-ménopausique. Ces hommes et ces femmes sont atteints de diabète, d’hyperlipidémie et d’hypertension, respectivement, dans 26, 24 et 23 % des cas.

Evalué à 24.6, l’indice moyen de masse corporelle des sujets étudiés est inférieur aux limites de 25 et de 30, considérées habituellement comme les limites respectives de l’embonpoint et de l’obésité. Par contre, vérifiée au scanner, leur surface de tissu adipeux intra-abdominal s’échelonne entre 15 et 200 cm2, avec une moyenne de 155 cm2.

Se répartissant, selon les sujets, entre 0 et 120 µMol, les concentrations sériques en NOx (nitrate+nitrite) apparaissent corrélées à la surface de tissu adipeux intra-abdominal [Serum NO metabolites are significantly related to visceral fat accumulation]. Les auteurs suggèrent que, chez l’homme, la graisse viscérale puisse constituer une importante source d’oxyde nitrique NO [These results indicate that visceral fat might be an important source of NO in humans]. En conséquence, à leurs yeux, la surveillance régulière, chez un sujet, de ses concentrations sériques en NOx serait en mesure d’apporter des indications sur l’évolution de la surface de tissu adipeux intra-abdominal [The monitoring of serum NO metabolite levels may be a simple, safe, convenient and reliable biomarker for the evaluation of visceral fat accumulation in clinical diagnostic screening].

Commentaire du blog

Par définition, on sait que le syndrome métabolique regroupe la présence de plusieurs anomalies cliniques et métaboliques: obésité abdominale, hypertriglycéridémie, taux bas de HDL-cholestérol, intolérance au glucose, diabète de type 2 et hypertension. La prévalence de cette entité augmente avec l’âge. Elle prédispose à la survenue de complications cardiovasculaires.

Chez la souris déficiente en NO synthase, l’administration chronique de nitrate diminue les taux circulants de triglycérides, corrige la tendance prédiabétique, fait baisser le poids corporel, diminue l’accumulation de graisse viscérale [rubrique du 2 novembre 2010].

Si elle est vérifiée par des études à venir, l’augmentation des taux sériques des métabolites du NO (NOx, i.e. nitrate + nitrite) observée par les auteurs japonais est à considérer, non comme une cause, mais comme une conséquence de l’obésité abdominale.

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