Rats, nitrate de sodium et fonction testiculaire

Aly, H.A.A., Mansour, A.M., Abo-Salem, O.M., Abd-Ellah, H.F. and Abdel-Naim, A.B. (2010) Potential testicular toxicity of sodium nitrate in adult rats. Food and Chemical Toxicology 48, 572-578. 

(voir l'abstract ici)

Les effets des ions nitrate sur la fonction testiculaire n’ont été, jusqu’ici, que peu explorés. C’est donc avec un intérêt certain que l’on prend connaissance du travail de Aly et coll.

Les auteurs égyptiens (Le Caire) conduisent leur expérience sur 6 rats mâles adultes. Pendant 60 jours consécutifs, ils leur fournissent des apports quotidiens en nitrate de sodium (NaNO3) de 50, de 100, ou de 200 mg par kg de poids, ce qui correspond à des apports quotidiens respectifs en nitrate NO3- de 36,5  73 et 146 mg par kg de poids.

Comparativement aux témoins, ils constatent chez les animaux «traités» une baisse du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes, une diminution du poids des testicules (seulement avec les apports quotidiens de 73 et 146 mg par kg), une diminution du taux des enzymes de la spermatogenèse (lactate déshydrogénase, glucose-6-phosphate déshydrogénase et phosphatase acide), ainsi que des modifications histologiques testiculaires, sous forme d’anomalies pycnotiques et nécrotiques des spermatocytes (surtout avec les apports quotidiens de 146 mg par kg).

Les auteurs concluent que  l’administration subchronique de nitrate de sodium à des rats est à l’origine d’une toxicité testiculaire, et que ces effets peuvent être attribués, au moins en partie, à un stress oxydatif testiculaire [In conclusion, subchronic exposure of rats to sodium nitrate results in testicular toxicity […] These effects are attributed, at least partly, to testicular oxidative stress].

Commentaire du blog

Cette étude appelle des réserves. Nous proposons les remarques suivantes:

- Le nombre de rats dans cette étude est particulièrement faible.

- Les anomalies constatées peuvent être dues à l’ion nitrate, mais rien ne permet de dire qu’elles ne soient pas dues, en réalité, au contre ion, à l’ion sodium.

- Enfin, et surtout, dans cette étude, les apports en nitrate sont absolument considérables, bien supérieurs aux apports humains ordinaires. En effet, l’homme ingère, en moyenne, 75 mg de nitrate par jour, soit environ 1 mg de NO3- par kg de poids. Les végétariens peuvent ingérer jusqu’à 280 mg de nitrate par jour, soit alors, jusqu’à 4 mg de NO3-  par kg de poids. Les 36, 73 et 146 mg de NO3- par kg de poids de cette étude chez le rat sont des doses «pharmacologiques», sans rapport avec les situations humaines ordinaires.        

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