Nitrate, nitrite et encéphalomyélite auto-immune

Ljubisavljevic, S., Stojanovic, I., Pavlovic, D., Milojkovic, M., Vojinovic, S., Sokolovic, D. and Stevanovic, I. (2012) Correlation of nitric oxide levels in the cerebellum and spinal cord of experimental autoimmune encephalomyelitis rats with clinical symptoms. Acta Neurobiologiae Experimentalis 72, 33-39

(voir l'abstract ici)

L’encéphalomyélite auto-immune expérimentale [EAE] est souvent considérée comme un modèle intéressant d’étude pour la sclérose en plaques [SEP], cette affection, propre à l’homme, ayant sans doute, également, une origine auto-immune. On utilise ce modèle expérimental pour essayer de mieux comprendre la physiopathologie de l’affection humaine et tester de nouveaux traitements.

L’encéphalomyélite auto-immune expérimentale [EAE] comporte une infiltration du système nerveux central par des lymphocytes et des cellules mononucléées, une hypertrophie microgliale et astrocytique et une démyélinisation, qui, conjointement, contribuent à l’expression clinique de l’affection [EAE is characterized by infiltration of the CNS by lymphocytes and mononuclear cells, microglial and astrocytic hypertrophy, and demyelination, which cumulatively contributes to clinical expression of the disease].

Ayant induit par injection sous-cutanée de protéine basique de myéline avec adjuvant complet de Freund des encéphalomyélites auto-immunes expérimentales chez des rates Sprague-Dawley âgées de 3 mois, les rates étant ensuite sacrifiées au 15ème jour, les auteurs serbes [Université de Nis et Académie Médicale Militaire de Belgrade] mesurent les taux de nitrate NO3- et de nitrite NO2- dans les homogénats des cervelets et des moelles épinières.

Au cours de l’encéphalopathie auto-immune expérimentale, par comparaison avec les animaux témoins, les concentrations en nitrate NO3- et nitrite NO2- du tissu cérébelleux et du tissu spinal sont augmentées de façon significative. Chez les rates témoins et celles qui présentent une encéphalopathie auto-immune expérimentale, les concentrations en nitrate NO3- et nitrite NO2- du tissu cérébelleux sont, en moyenne et respectivement, de 270 et 340 nmol/mg de protéine. Chez les rates témoins et celles qui présentent une encéphalopathie auto-immune expérimentale, les concentrations en nitrate NO3- et nitrite NO2- du tissu de moelle épinière sont, en moyenne et respectivement, de 470 et 800 nmol/mg de protéine.

Au cours de l’encéphalopathie auto-immune expérimentale, la production de NO dans les tissus cérébelleux et spinaux est ainsi accrue [Our results show increased NO production in all estimated CNS regions]. Elle semble se produire sous l’effet de la NO synthase inductible [NO (is) secreted by iNOS].

La question que se posent les auteurs est celle de savoir, si, dans l’affection expérimentale, la production accrue de NO enregistrée dans les tissus du système nerveux central exerce sur ces derniers un effet délétère, ou au contraire un effet favorable.

Ils ont tendance à considérer que l’action est plutôt délétère. Ils notent, en effet, que le traitement par l’aminoguanidine [AG], un inhibiteur de la NO synthase inductible [iNOS], des animaux atteints d’encéphalomyélite auto-immune expérimentale contribue à la fois à diminuer les teneurs en nitrate NO3- et nitrite NO2- dans les tissus du cervelet et de la moelle épinière et à atténuer l’importance des atteintes cliniques.

Commentaire du blog

Le débat n’est pas clos. Comme le signalent eux-mêmes les auteurs, deux études, celle de Ruuls et coll. en 1996, celle de Brenner et coll. en 1997, ont montré le contraire, à savoir une aggravation et une prolongation de l’encéphalopathie auto-immune expérimentale sous l’effet de l’aminoguanidine [AG].

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