Vlaeminck, S.E., Hay, A.G., Maignien, L. and Verstraete, W. (2011) In quest of the nitrogen oxidizing prokaryotes of the early Earth. Environmental Microbiology 13, 283-295
Sur notre Terre, la photosynthèse oxygénique, que l’on doit aux cyanobactéries, est apparue il y a 3 800 millions d’années, au cours de l’éon archéen.
Un grand débat oppose encore les scientifiques, le grand débat «NO-ON» [the great «NO-ON» time debate]. Pour certains, à la suite de E. Broda (1975) et de l’école «ON» [«ON» school], la production d’oxygène O2 a précédé celle des ions nitrite NO2- et celle des ions nitrate NO3-. Pour d’autres, à la suite de F. Egami (1973) et de l‘école «NO» [«NO» school], les ions nitrite NO2- et nitrate NO3- sont, en réalité, apparus sur cette Terre avant même que n’apparaisse l’oxygène O2. C’est ce qu’ont récemment défendu, par exemple, Ducluzeau et coll. (2009) [Cf. rubrique du 2 février 2010].
En raison d’arguments phylogénétiques, physiologiques et morphologiques, les auteurs pensent que les protéobactéries [Proteobacteria], pourtant connues pour leur aptitude à oxyder l’ammoniac et l’ion nitrite, n’ont pas dû jouer un rôle pionnier dans l’oxydation de l’azote d’origine microbienne. Par contre, selon eux, ce rôle pionnier pourrait avoir été joué,
- en ce qui concerne la production primitive d’ions nitrite NO2-,
- par des bactéries utilisant le méthane comme seule source d’énergie, les bactéries «méthanotrophes» NC10,
- et également par les archées, oxydatrices d’ammoniac,
- en ce qui concerne la production primitive d’ions nitrate NO3-,
- par des bactéries autotrophes oxydatrices d’ammoniac en milieu anoxique, les planctomycètes [Planctomycetes],
- puis par les bactéries du genre Nitrospira.
En réalité, nos connaissances sur le sujet restent fort limitées [Little is known about the first organisms to produce these valuable resources]. La façon dont, au cours de l’évolution, s’est mis en place le cycle de l’azote reste obscure [The true picture of nitrogen cycle evolution remains murky]. De nouveaux travaux sont nécessaires pour que des informations complémentaires apportent des éclaircissements et aident, notamment, à résoudre ce fameux débat «NO-ON» […that may resolve the ongoing «NO-ON» time debate].