Teneurs en nitrates de miels de différentes origines botaniques

Beretta, G., Gelmini, F., Lodi, V., Piazzalunga, A. and Facino, R.M. (2010) Profile of nitric oxide (NO) metabolites (nitrate, nitrite and N-nitroso groups) in honeys of different botanical origins: Nitrate accumulation as index of origin, quality and therapeutic opportunities. Journal of Pharmaceutical and Biochemical Analysis 53, 343-349

(voir l'abstract ici)

Le miel des abeilles peut être produit soit à partir du nectar des fleurs, soit à partir d’une substance toute différente, le miellat.

Les nectaires sont des glandes à nectar habituellement situées à la base des pièces florales. L’abeille aspire le nectar, le met dans son jabot, l’entrepose dans sa ruche; le miel qu’elle produit lui servira de nourriture lors des périodes climatiques défavorables.

Le miellat est constitué des excreta de certains insectes, tels le puceron ou la cochenille; pour se nourrir, ceux-ci perforent le liber de la feuille de plantes riches en matière nutritive et sucent la sève. L’abeille récolte et utilise  le miellat tout comme elle le fait pour le nectar. Le miel de sapin, le miel de forêt, le miel de chêne sont des miels de miellat. Travaillant aux Départements de Sciences Pharmaceutiques et des Sciences Environnementales de l’Université de Milan, les auteurs italiens utilisent une technique de chimioluminescence pour mesurer les concentrations en nitrates NO3- de 54 miels d’origines botaniques diverses, prélevés en région milanaise au cours des années 2008 et 2009.

Exprimées en mg/kg, les concentrations moyennes en nitrates NO3- des différents miels de nectar sont les suivantes:

miel d’arbousier: 2,1 ; miel de fleur d’oranger: 2,9; miel de tournesol: 3,4; miel de rhododendron: 5,2; miel de romarin: 5,5; miel de taraxacum (pissenlit): 7,5; miel de lavande: 7,7; miel de trèfle: 8,3; miel de cardon: 8,6; miel d’«acacia»: 10,4; miel d’eucalyptus: 18,1; miel de citronnier: 22,8; miel de fleurs multiples: 48,4 [de 4,0 à 250,2].

S’échelonnant entre 162 et 423 mg NO3- par kg, la concentration en nitrates des miels de miellat est beaucoup plus élevée. Sa moyenne est de 277,5 mg NO3- par kg.

En 1997 et 2003, Mobarok et Al-Swayeh (Riyad, Arabie Saoudite) avaient montré que le miel pouvait exercer, chez le rat, un effet protecteur à l’égard des lésions gastriques induites par l’éthanol ou l’ammoniaque. Constatant que certains miels comme les miels de miellat peuvent contenir des taux fort appréciables de nitrates et sachant, par ailleurs, que les nitrates peuvent, après circulation entéro-salivaire et réduction salivaire, être convertis en oxyde nitrique intragastrique NO, les auteurs italiens considèrent qu’ils ont peut-être trouvé là un élément d’explication [This could well explain honey’s preventive effect against gastric lesions induced by ethanol and ammonia].

Ils considèrent, par ailleurs, que la consommation de cette nourriture riche en ions nitrate NO3- pourrait être conseillée aux patients soumis à un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien au long cours; dans ces circonstances, elle pourrait jouer un rôle préventif à l’égard des lésions gastriques [(This) therefore strongly supports the dietary intake of selected varieties of this functional food rich in NO3- as a means of overcoming gastric injury by NSAIDs, in particular during chronic therapy].

Commentaire du blog

On retiendra la plus forte concentration en nitrates dans les miels de miellat que dans les miels de nectar.

Par comparaison aux teneurs en nitrates des légumes, les concentrations en nitrates des différents miels étudiés restent modérées. On se souviendra que les concentrations moyennes en nitrates de légumes comme la laitue, l’épinard ou la betterave dépassent 1000 mg NO3- kg-1, avec des concentrations maximales pouvant excéder 3000 mg NO3- kg-1

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