Une synthèse venant de Suède

Lundberg, J.O. and Weitzberg, E. (2009) NO generation from inorganic nitrate and nitrite: role in physiology, nutrition and therapeutics. Archives of Pharmacal Research 32, 1119-1126.

(voir l'abstract ici)

Il s’agit d’un article de synthèse. Les deux auteurs travaillent dans le Département de Physiologie et Pharmacologie du « Karolinska Institute » de Stockholm (Suède).

Ils rappellent que le monoxyde d’azote, ou oxyde nitrique (NO), joue un rôle très important dans notre organisme. Il provient de deux sources :

- une synthèse endogène, à partir d’un acide aminé, la L-arginine, via les ions nitrate et nitrite,

- et une voie exogène, à partir des ingestions de nitrate alimentaire.

Les bactéries présentes en grande quantité dans la cavité buccale jouent un rôle vital, car elles exerçent une « bioactivation » sur les ions nitrates de la salive, les transformant en ions nitrites. Ceux-ci sont eux-mêmes, ensuite, transformés en NO.

Une étude faite par la même équipe suédoise en 2006 (Larsen et al.) avait montré que l’ingestion de 400 mg par jour de nitrates NO3-, pendant trois jours, par une quinzaine de volontaires sains (âge moyen : 24 ans) avait eu pour résultat de faire baisser leur pression artérielle diastolique d’en moyenne 3,7 mm Hg. Cette ingestion de nitrates correspond à celle que pourrait apporter l’ingestion de 150 à 250 grammes de légumes riches en nitrates, tels que les épinards, la betterave ou la laitue.

Si ces résultats pouvaient être reproduits dans des essais cliniques chez des patients hypertendus et s’il s’avérait que cet effet se maintienne dans le temps, la porte serait alors grande ouverte pour des applications thérapeutiques simples et très intéressantes.

La communauté scientifique doit maintenant faire face à un changement d’optique à l’égard des anions nitrate et nitrite. Le dogme qui depuis longtemps a cours selon lequel, lorsqu’ils sont présents dons nos assiettes, ces ions sont ou des substances dangereuses ou de simples métabolites inertes du monoxyde d’azote, doit être revu. Au contraire, s’accumulent actuellement les raisons de penser que la voie métabolique exogène, à partir des ingestions de nitrate, joue un réel rôle physiologique en cas d’hypoxie, pouvant éventuellement déboucher sur des applications thérapeutiques.

[The scientific community is now close to a paradigm shift in its view of the inorganic anions nitrate and nitrite. The long-standing dogma has been that they are harmful substances in our diet, or just inert metabolites of endogenous NO, but this view likely needs to be revised. Instead, accumulating evidence suggests that the nitrate-nitrite-NO pathway critically subverses physiological hypoxic NO signalling, providing an opportunity for novel therapeutics”]

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