NO synthases et ischémie cérébrale expérimentale

Ito, Y., Ohkubo, T., Asano, Y., Hattori, K., Shimazu, T., Yamazato, M., Nagoya, H., Kato, Y. and Araki, N. (2010) Nitric oxide production during cerebral ischemia and reperfusion in eNOS- and n-NOS-knockout mice. Current Neurovascular Research 7, 23-31

(voir l'article entier ici)

Certains travaux suggèrent qu’en cas d’ischémie cérébrale, l’oxyde nitrique NO libéré sous l’influence enzymatique de la NO synthase endothéliale (eNOS) aurait des effets favorables, réparateurs, favorisant la vasodilatation et l’artériogénèse locales. D’autres travaux suggèrent que, dans les mêmes conditions, l’oxyde nitrique NO libéré sous l’influence de la NO synthase neuronale (nNOS) aurait des effets délétères, neurotoxiques. Pour une même substance, le même radical NO, les données à notre disposition apparaissent contradictoires [NO derived from nNOS and eNOS is the exact same substance].

Les auteurs japonais se proposent de clarifier les rôles respectifs de la NO synthase endothéliale (eNOS) et de la NO synthase neuronale (nNOS) au cours de cette affection, l’ischémie cérébrale.

Ils exposent à une ischémie cérébrale expérimentale (10 minutes), suivie de reperfusion (120 minutes),

- des souris déficientes pour la forme endothéliale de NO synthase (eNOS-/-),

- des souris déficientes pour la forme neuronale de NO synthase (nNOS-/-),

- et des souris témoins.

Insérée dans le striatum gauche, une sonde de microdialyse est, par ailleurs, perfusée avec une solution de Ringer à un débit constant de 2 μl/min. Les taux de nitrite NO2- et de nitrate NO3- du dialysat sont vérifiés toutes les dix minutes.

Pendant la phase de reperfusion, le débit sanguin cérébral relatif (rCBF), mesuré par Doppler transcrânien, est, en moyenne, plus élevé chez les souris nNOS-/- que chez les souris témoins et les souris eNOS-/-.

Comparativement à ceux des dialysats des souris témoins, les taux de nitrate NO3- des dialysats des souris eNOS-/- sont diminués avant l’ischémie expérimentale et de la vingtième à la cent vingtième minutes de la reperfusion; ils ne le sont pas pendant les dix minutes de la phase d’ischémie elle-même. Comparativement à ceux des dialysats des souris témoins, les taux de nitrate NO3- des dialysats des souris nNOS-/- sont également diminués; ils le sont avant l’ischémie, pendant l’ischémie et pendant les cent vingt minutes de reperfusion. Dans les dialysats, les taux moyens en nitrate NO3- sont plus faibles chez les souris nNOS-/- que chez les souris eNOS-/-; ils le sont pendant les quatre phases: avant l’ischémie (respectivement 30 et 75 μg NO3- l-1), pendant l’ischémie (respectivement 23 et 69 μg NO3- l-1), pendant les soixante premières minutes de la reperfusion (respectivement 191 et 574 μg NO3- l-1) et les soixante minutes suivantes (respectivement 183 et 557 μg NO3- l-1).

Pendant l’ensemble de la durée de l’expérience, les taux de nitrite NO2- dans les dialysats ne diffèrent pas significativement entre les trois groupes de souris.

De ces données expérimentales recueillies in vivo, les auteurs déduisent que la production d’oxyde nitrique NO qui fait suite à une ischémie cérébrale transitoire est étroitement liée aux activités des deux NO synthases: la NO synthase endothéliale (eNOS) et la NO synthase neuronale (nNOS), cette dernière jouant le rôle le plus important [These in vivo data suggest that NO production in the striatum after reperfusion is closely related to activities of both nNOS and eNOS, and is mainly related to nNOS following reperfusion].

Commentaire du blog

Pendant la phase de reperfusion, le débit sanguin cérébral apparaît plus élevé chez les souris nNOS-/- que chez les souris témoins. Le fait est paradoxal. Si d’autres études venaient à le vérifier, il conviendrait de trouver une explication.  

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