« Nitrates, nos amis pour la vie »

Sous le titre : « Nitrates, nos amis pour la vie », le rédacteur en chef adjoint de la revue : « La France Agricole », Philippe Pavard, a écrit, dans son dernier numéro, l’éditorial suivant :

« La vérité scientifique finit toujours par s’imposer, œuvrer pour l’établir n’est jamais vain. Ce colloque va prouver que l’état de la science médicale a connu une véritable révolution par rapport aux nitrates et aux nitrites. » D’entrée de jeu, le cardiologue Christian Cabrol a planté le décor en introduisant les débats d’un colloque médical hors norme, puisque consacré au thème sulfureux des nitrates et de la santé, en vue de leur réhabilitation. Et pour résumer, c’est une vraie « bombe politique » autant qu’un message sanitaire détonnant que ces professeurs de médecine, aux CV tous plus impressionnants les uns que les autres, ont lancé en direction des pouvoirs publics. Non seulement la fameuse norme de l’eau de boisson repose sur du vent, ça on le savait déjà, mais en dénigrant à tort une molécule utile pour l’organisme, on passe à côté de bénéfices santé importants (voir page 21). Voilà sans doute plus grave, car les implications dans la prévention et le traitement de certaines pathologies sont « colossales », comme l’ont rappelé ces médecins. Faudra-t-il un jour que des malades intentent des procès pour que les choses bougent ?

Comment des sociétés dites évoluées ont-elles pu autant se fourvoyer ? Surtout comment peuvent-elles refuser avec obstination de réviser leur jugement : voilà qui pose question. Le témoignage du représentant de l’Organisation mondiale de la santé, John Fawell, a été à bien des égards symptomatique de l’état d’esprit en haut lieu. Il a reconnu qu’il n’y avait pas de base aux lignes directrices actuelles de l’OMS (qui sont de 50 à 100 mg/l). Mais malgré l’avalanche de preuves qui s’est déversée durant toute la journée, John Fawell s’est arc-bouté à nier les bénéfices santé. Ce qui a provoqué la colère cinglante d’une agricultrice présente dans l’assistance : « Mais Monsieur Fawell, vous n’avez donc rien écouté aujourd’hui ? »

En clôturant le colloque, Jean-Marie Bourre, de l’Académie de médecine, a été très lucide sur la suite. « Nous, scientifiques et médecins, estimons que dès lors qu’une chose est réelle et cartésienne, elle doit être acceptée. » Mais il faut aussi composer avec l’émotion. « Un élu va tout de suite vous poser la question de l’acceptabilité sociale. En ce moment, elle est nulle pour les nitrates… » La solution passe à ses yeux par des articles de vulgarisation auprès du grand public pour qu’il sache que le problème n’est pas là où il le croit. Mais chacun peut aussi agir à son niveau, en diffusant l’article page 21 à son entourage, afin d’entamer une discussion constructive.

Commentaire du blog

Philippe Pavard, rédacteur en chef adjoint de « la France Agricole, a parfaitement compris, et parfaitement exposé à ses lecteurs, le « fourvoiement » actuel de nos sociétés, dites évoluées, à propos des liens entre les nitrates et la santé.

Mais où sont les autres journalistes ? Où sont les politiques ?

Le mur du silence ne tiendra pas indéfiniment. .

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