Nitrates alimentaires et flores bactériennes buccale et intestinale.

Rocha, B.S. and Laranjinha, J. (2020) Nitrate from diet might fuel gut microbiota metabolism: Minding the gap between redox signaling and inter-kingdom communication. Free Radical Biology and Medicine. Sous presse

(voir l'abstract ici)


Les auteurs portugais [Université de Coimbra] présentent une revue de synthèse consacrée aux liens qui existent entre les nitrates alimentaires et les flores bactériennes buccale et intestinale.


Le plan adopté est le suivant:


- 1 Introduction


- 2 Rôle obligatoire de la flore bactérienne intra-buccale dans la bio-activation des nitrates alimentaires


- 3 Impact des nitrates sur la flore bactérienne intra-buccale


- 4 Action du régime alimentaire sur la composition de la flore bactérienne intra-intestinale et modifications génétiques


- 5 Remarques en guise de conclusion


Dans cette revue de synthèse, on peut, entre autres, relever les points suivants:


• La grande majorité des bactéries présentes dans le corps humain se trouvent dan le tractus intestinal distal. Dans l’intestin humain, le nombre des bactéries augmente régulièrement de sa partie proximale à sa partie distale. Le colon humain héberge jusqu’à 1012 microbes ml-1, soit au total, en moyenne, chez un sujet adulte masculin, 3.9 1013 bactéries.


• On pensait jusqu’à présent que, dans le corps humain, le rapport nombre de bactéries/ nombre de cellules proprement humaines était de 10. Il semble qu’il ne soit que de 1 (ce qui reste considérable).


• De plusieurs travaux effectués chez l’animal et chez l’homme il ressort que les bains de bouche antibactériens augmentent les concentrations salivaires en nitrate NO3-, qu’ils diminuent les concentrations salivaires et plasmatiques en nitrite NO2-, qu’ils élèvent la tension artérielle de 2 à 3 mm Hg [Data from different groups, both in animal models and humans, have shown that antibacterial mouthwash reduces oral and plasma nitrite concentrations and increases oral nitrate, while elevating blood pressure by 2-3 mm Hg].


• La sécrétion d’ions nitrate NO3- par les glandes salivaires dans la salive a, entre autres, pour effet d’augmenter la population bactérienne nitrato-réductrice de la cavité buccale, ce qui majore encore les effets bénéfiques cardiovasculaires dus à la voie métabolique Nitrate-Nitrite-Oxyde nitrique [The rationale that nitrate secretion into the bowel may be in fact a way to provide an additional substrate for commensals metabolism is in accordance with evidence from the past few years, showing that oral secretion of nitrate increases the population of nitrate-reducing bacteria and thus may potentiate the cardiovascular benefits associated with the nitrate-nitrite-NO pathway].


• Des travaux récents auraient montré qu’après administration, les ions nitrate NO3- plasmatiques pourraient être sécrétés dans l’intestin grêle, avec des implications encore à découvrir [Interestingly, recent data shows that, following administration, plasma nitrate may be secreted into the small intestine with biological implications yet to be unveiled (R.E. Eriksson, et al. (2018) (travail expérimental chez le porc)].


• La façon dont les ions nitrate NO3- interagissent avec la flore bactérienne intestinale et les conséquences qu’une telle interaction exercerait sur l’organisme humain sont encore mal connues [The knowledge on how nitrate interacts with the gut microbiota and ensued consequences for host homeostasis is still very limited]. On en reste aux hypothèses [Few studies have suggested that nitrate does not change the structure of gut bacterial communities but recent evidences support the hypothesis that nitrate may protect gut microbiota under inflammatory conditions and restore local immune and inflammatory responses].




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