Nitrate et cancer de la thyroïde

Kilfoy, B.A., Zhang, Y., Park, Y., Holford, T.R., Schatzkin, A., Hollenbeck, A. and Ward, M.H. (2010) Dietary nitrate and nitrite and the risk of thyroid cancer in the NIH-AARP diet and health study. International Journal of Cancer 129, 160-172

(voir l'abstract ici)

Après celle qui fut consacrée aux éventuels liens entre les apports en nitrates et l’incidence du gliome de l’adulte, dont les conclusions furent négatives [rubrique du 17 septembre 2010], les auteurs américains présentent une nouvelle étude épidémiologique consacrée aux éventuels liens entre les apports en nitrates et l’incidence du cancer de la glande thyroïde.

Ils se servent des mêmes données issues de la «National Institutes of Health – American Association of Retired Persons (NIH – AARP) Diet and Health Study». Initiée en 1995 et 1996, l’étude porte sur une population de 490 194 sujets âgés de 50 à 71 ans. Les sujets répondent à un questionnaire de 124 items ayant trait à leur alimentation [Food Frequency Questionnaire].

Au long du suivi de la population qui se prolonge jusqu’en 2003, 370 sujets (170 hommes et 200 femmes) développent un cancer de la thyroïde. Chez l’homme, l’analyse des résultats fait apparaître un lien statistique entre les apports en nitrates et le risque de cancer de la thyroïde.

L’incidence du cancer de la thyroïde est 2.28 fois plus élevé chez l’homme très gros consommateur de nitrates que chez l’homme très faible consommateur de nitrates.

Chez la femme, la consommation de nitrates ne semble exercer aucune influence sur le risque de cancer de la thyroïde.

De même, la consommation de nitrites n’exerce pas d’influence, tant chez l’homme que chez la femme, sur le risque de cancer de la thyroïde.

Commentaire du blog

Comme le fait remarquer la rubrique du 17 septembre 2010, la fiabilité des données recueillies par questionnaire reste sujette à caution.

Les auteurs précisent qu’ils n’ont pu comptabiliser les apports de nitrates provenant de l’eau de boisson [Information about the usual source of drinking water and tap water intake was not assessed for the cohort] [Erreur n° 7b – rubrique du 27 juillet 2010].

Faut-il ajouter que, comme la majorité ou la totalité des études épidémiologiques sur le sujet, celle-ci omet de prendre en compte la synthèse endogène des nitrates, par la voie de la L-arginine-NO synthase [Erreur n° 7c – rubrique du 27 juillet 2010]?

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