Apport en nitrate et syndrome métabolique

Carlström, M., Larsen, F.J., Nyström, T., Hezel, M., Borniquel, S., Weitzberg, E. and Lundberg, J.O. (2010) Dietary inorganic nitrate reverses features of metabolic syndrome in endothelial nitric oxide synthase-deficient mice. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 107, 17716-17720
 
 
Chez un patient, on entend par «syndrome métabolique» l’association de plusieurs anomalies cliniques et biologiques: surpoids, hypertension artérielle, hyperglycémie, hypertriglycéridémie, taux bas de HDL [High Density Lipoproteins]-cholestérol. La prévalence du «syndrome métabolique» n’a fait que croître au cours des dernières décennies, au même rythme que celle de l’obésité.
 
Le mécanisme moléculaire à l’origine de l’association clinico-biologique que l’on dénomme ainsi «syndrome métabolique» reste à déterminer. Certains suspectent un déficit dans la synthèse ou la biodisponibilité de l’oxyde nitrique [NO].
 
L’expérience des auteurs suédois porte sur des souris déficientes en NO synthase endothéliale [eNOS-deficient mice]. Ils leur apportent une alimentation enrichie en nitrates, la supplémentation se faisant sous forme de nitrate de sodium au rythme de 6.2 mg de NO3- par kg et par jour. L’adjonction est, en réalité, quantitativement modérée. Les auteurs la qualifient de «very modest amount». Chez l’homme, la dose correspondrait à un apport alimentaire de quelque 100 à 300 grammes de légumes riches en nitrates, tels épinards, laitue ou betterave.
 
Cette administration chronique de nitrate, pendant 10 semaines, chez la souris déficiente en NO synthase a pour conséquence d’augmenter significativement à la fois les taux de nitrate NO3- et de nitrite NO2- dans le plasma, le foie, les muscles et la graisse, et les taux de dérivés nitrosés comme le S-nitrosothiol dans le foie. En outre, l’administration chronique de nitrate chez cet animal réduit le poids corporel et l’accumulation de graisse viscérale, diminue les taux circulants de triglycérides et corrige la tendance prédiabétique.
 
Des études sur de longues périodes sont souhaitables chez l’homme. S’il s’avérait que ces effets constatés chez la souris le sont également chez l’homme, la conception ancienne ne voyant dans l’ion nitrate qu’un résidu indésirable et toxique de la chaîne alimentaire devrait être abandonnée [Long-term intervention studies in humans are warranted to explore if such protective effects are related to the high nitrate content of this food group. If the findings presented here are applicable in humans, the current view of inorganic nitrate as an unwanted toxic residue in the food chain may have to be revised].
  
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