HFpEF et métabolites du NO

Chirinos, J.A., Akers, S.R., Trieu, L., Ischiropoulos, H., Doulias, P.-T., Tariq, A., Vassim, I., Koppula, M.R., Syed, A.A., Soto-Calderon, H., Townsend, R.R., Cappola, T.P., Margulies, K.B. and Zamani, P. (2016) Journal of the American Heart Association doi: 10.116/JAHA.116.004133

(voir le texte entier ici)

L’équipe américaine [Université de Pennsylvanie, Philadelphie, USA] a déjà présenté deux études consacrées à l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée [HFpEF]. Dans la première, elle relatait les effets du jus de betterave riche en nitrate NO3- sur la tolérance à l’effort des patients atteints de l’affection (rubrique du 27 avril 2015). Dans la deuxième, elle décrivait les possibles mécanismes d’action des ions nitrate NO3- dans ce cadre pathologique (rubrique du 9 mai 2016).

Une troisième étude compare les teneurs plasmatiques en métabolites de l’oxyde nitrique [NOM], principalement, en l’occurrence, en NOx [Nitrate NO3- + Nitrite NO2-], chez:

- 126 sujets sans insuffisance cardiaque,

- 32 patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite [HFrEF],

- et 43 patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée [HFpEF].

Pour ces trois catégories de sujets, les teneurs moyennes en NOM sont respectivement de 12.0, 13.5 et 8.0 μmol l-1.

Ainsi, la diminution des teneurs plasmatiques en NOM apparaît statistiquement significative chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée [HFpEF] [Subjects with HFpEF demonstrated significantly lower unadjusted levels of NOM (8.0 μmol/L; 95% CI 6.2-10.4 μmol/L; P = 0.013) than subjects without heart failure (12.0 μmol/L; 95% CI 10.4-13.9 μmol/L) or those with HFrEF (13.5 μmol/L; 95% CI 9.7-18.9 μmol/L)].

Aucune différence significative n’apparaît entre les teneurs plasmatiques en NOM des patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite [HFrEF] et celles des sujets sains, indemnes d’insuffisance cardiaque [There was no significant differences in NOM between subjects with HFrEF and subjects without heart failure].

Même après ajustement en fonction de l’âge, du sexe, du poids, de l’origine ethnique, du contexte diabétique, du tabagisme, de la tension artérielle, de la filtration glomérulaire, la diminution significative des concentrations plasmatiques en NOM chez les sujets atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée [HFpEF] persiste [In a multivariate model that adjusted for age, sex, race, diabetes mellitus, body mass index, current smoking, systolic blood pressure, and glomerular filtration rate, HFpEF remained a predictor of lower NOM (p=0.013)].

Ces résultats font envisager l’idée que chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée [HFpEF] la dysfonction endothéliale soit majorée, à moins qu’il ne s’agisse d’une augmentation de la clearance rénale des métabolites de l’oxyde nitrique NO, ou d’une ingestion alimentaire en nitrate NO3- insuffisante [HFpEF, but not HFrEF, is associated with reduced plasma NOM, suggesting a greater endothelial dysfunction, enhanced clearance, or deficient dietary ingestion of inorganic nitrate].

Les auteurs reconnaissent une faiblesse méthodologique. Les apports alimentaires en nitrate n’ayant pas été standardisés au moment des prélèvements sanguins, on ne peut exclure complètement qu’au moment de ceux-ci les apports en nitrate/nitrite aient été différents d’un groupe à l’autre [Dietary intake was not standardized at the time of our serum acquisition, and therefore, we cannot account for differences in inorganic nitrate/nitrite ingestion among the groups].

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