Supplémentation en nitrate et souris sur roue tournante

Ivarsson, N., Schiffer, T.A., Hernandez, A., Lanner, J.T., Weitzberg, E., Lundberg, J.O. and Westerblad, H. (2017) Dietary nitrate markedly improves voluntary running in mice. Physiology and Behavior 168, 55-61

(voir l'abstract ici)

On a récemment montré que, placées dans la nature, les roues tournantes sont en elles-mêmes appréciées, et souvent utilisées, par les souris sauvages, sans que leur usage ne soit sollicité de quelque manière que ce soit, par l’appât de la nourriture par exemple (Meijer et Robbers, 2014) [voir ici].

Les auteurs suédois [Karolinska Institute, Stockholm] conduisent une étude expérimentale sur 68 souris mâles adultes C57Bl/6N.

Certains animaux sont sédentaires. D’autres ont accès à une roue tournante. Certains reçoivent une eau sans nitrate. D’autres reçoivent une eau contenant 62 mg NO3- l-1, sous forme de nitrate de sodium NaNO3, ce qui leur apporte en moyenne 7.4 mg NO3- kg-1 de poids corporel j-1. Cette dose correspond, pour comparaison, à ce qu’apporterait à un homme de 70 kg la consommation quotidienne de 150 grammes d’épinards ou celle de 100 ml de jus de betterave concentré, c’est-à-dire environ 6 mg NO3- kg-1.

Ainsi quatre groupes de souris sont individualisées: souris sédentaires sans supplémentation nitratée, souris sédentaires avec supplémentation nitratée, souris utilisant la roue tournante sans supplémentation nitratée, souris utilisant la roue tournante avec supplémentation nitratée

▪ Chez la souris sédentaire, mise en contact ponctuellement avec la roue tournante, la supplémentation en nitrate n’a pas d’effet évident sur l’endurance. Elle n’accroît pas, non plus, la fonction mitochondriale [Nitrate supplementation in sedentary mice had no effect on endurance in a treadmill test, nor did it enhance mitochondrial function].

▪ Il en va différemment chez la souris ayant accès à une roue tournante:

- après 3 semaines, les souris bénéficiant de la supplémentation en nitrate courent 20 % plus vite et 30 % plus longtemps que les souris ne bénéficiant pas de la supplémentation.

- après 6 semaines, elles courent sur des distances 58 % plus longues.

- quand, après les 6 semaines, chez les souris qui en avaient bénéficié la supplémentation en nitrate est interrompue, la distance  parcourue et la vitesse redeviennent égales à celles des souris n’en ayant jamais bénéficié.

En fin d’article, dans la discussion, les auteurs suédois consacrent une quinzaine de lignes au débat récurrent sur l’hypothétique carcinogénicité des nitrates. Ils émettent, à ce sujet, de sérieux doutes. Ils font remarquer que, chez la souris, la dose de 7.4 mg NO3- kg-1 de poids corporel j-1 ici utilisée n’entraîne, en 17 mois, aucun effet toxique détectable [More recent studies have questionned the link between nitrate and cancer, suggesting confounding factors behind previous discoveries. Although carcinogenic effects of a prolonged excessive intake of nitrate cannot be excluded, no detrimental health effects were observed in mice treated with the present dose of nitrate for 17 months (Hezel et al., 2015)] [Cf. rubrique du 6 septembre 2015].

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