Nitrate: perturbateur endocrinien?

Poulsen, R., Cedergreen, N. and Hansen, M. (2017) Is nitrate an endocrine disruptor? Integrated Environmental Assesment and Management, 210-212

(voir le texte entier ici)

Les auteurs travaillent au “Department of Plant and Environmental Science” de l’Université de Copenhague [Danemark] ainsi qu’à l’Université de Californie [Berkeley, Californie, Etats-Unis].

Sans donner de chiffres, ils expliquent d’abord qu’en raison de l’utilisation d’engrais en agriculture, les ions nitrate NO3- sont omniprésents dans l’environnement aquatique, à des concentrations parfois inédites [Heavily used as an agricultural fertilizer, nitrate today is omnipresent in the aquatic environment, reaching concentrations severely above those where most aquatic life has evolved].

Des associations, continuent-ils, entre les concentrations de l’eau en nitrate NO3- et diverses perturbations, telles des modifications hormonales, des altérations du développement, des altérations des capacités reproductives, ont été rapportées par un certain nombre d’études écotoxicologiques.

Les auteurs décrivent ainsi deux hypothèses qui pourraient expliquer chez les vertébrés comme chez les invertébrés un effet «perturbateur endocrinien» dû aux ions nitrates [hypotheses for endocrine-disrupting activity of nitrate].

1) Première hypothèse: L’ion nitrate NO3- exerçant une action inhibitrice sur le transport de l’iode et du chlore, l’effet inhibiteur sur le transport iodé au sein de la glande thyroïde pourrait réduire la production d’hormones thyroïdiennes [Nitrate (NO3-) affects transport of chloride (Cl-) and iodide (I-). Effects on I- transport into thyroid follicles through the Na-I symporter (NIS) will reduce the production of thyroid hormones].

2) Deuxième hypothèse: L’oxyde nitrique NO produit à partir des ions nitrate NO3- pourrait interagir avec des protéines, se trouvant alors à l’origine de phénomènes de nitrosylation ou de nitratation. En résulteraient éventuellement des modifications des teneurs hormonales, des récepteurs hormonaux, de la distribution des hormones [changes in hormone levels; changes in hormone signaling; changes in hormone distribution].

Ceci étant, on ne sait toujours pas à partir de quelle concentration de nitrate NO3- dans les eaux des lacs et des rivières les effets de perturbation endocrinienne commencent ou commenceraient à affecter les animaux aquatiques [It is still debatable to what degree nitrate at environmental concentrations can elicit a significant endocrine-disruptive effect in aquatic organisms].

Commentaire du blog

Les auteurs élaborent ainsi diverses hypothèses pour expliquer ce qui n’est encore qu’une hypothèse.

Puisque l’ensemble des études parues sur le sujet ne sont pas en mesure de déterminer la concentration de nitrate NO3- dans l’eau à partir de laquelle apparaissent, pour les animaux aquatiques, des effets perturbateurs endocriniens, il en résulte que de tels effets ne peuvent être, pour le moment, que purement conjecturaux.

Notons-le bien:

- 1) les effets endocriniens allégués sont imprécis,

- 2) les hypothèses pathogéniques émises virtuelles.

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