Supplémentation en nitrate et trek vers l’Everest

Hennis, P.J., Mitchell, K., Gilbert-Kawai, E., Bountziouka, V., Wade, A., Feelisch, M., Grocott, M.P. and Martin, D.S. (2016) Effects of dietary nitrate supplementation on symptoms of acute mountain sickness and basic physiological responses in a group of male adolescents during ascent to Mont Everest Base Camp. Nitric Oxide 60, 24-31

(voir l'abstract ici)

Dans une revue de synthèse récemment consacrée à la pathologie de haute altitude, Shah et coll. supposaient qu’une supplémentation alimentaire en nitrate pouvait exercer un rôle bénéfique, préventif et curatif, à l’égard du mal aigu des montagnes [rubrique du 2 décembre 2015].

Les auteurs britanniques [Crewe, Londres et Southampton, Royaume-Uni] cherchent à le vérifier. Ils rapportent une étude effectuée chez 48 jeunes hommes, âgés en moyenne de 16 ans, lors d’un trek de 11 jours, qui les mène au camp de base de l’Everest. Ils passent ainsi, progressivement, de Katmandou (1300 mètres) le premier jour à Gorak Shep (5300 mètres) le onzième jour.

Ils ingèrent chaque jour:

- soit 140 ml d’un jus de betterave concentré, leur apportant quelque 620 mg de nitrate NO3- j-1,

- soit 140 ml d’un sirop de cassis ne leur apportant qu’une quantité négligeable de nitrate.

Chaque matin, les sujets

- répondent à un questionnaire, le questionnaire Lake Louise, destiné à repérer d’éventuels symptômes du mal aigu des montagnes;

- et sont soumis à une série de vérifications physiologiques:

- au repos, tension artérielle,

- au repos et 10 secondes après la fin d’un exercice,

- rythme cardiaque

- fréquence respiratoire

- et saturation périphérique en oxygène [SpO2]

(l’exercice consistant en un protocole de marche standardisé de 2 minutes).

Les résultats sont négatifs. Quels que soient les items considérés, les auteurs ne constatent pas de différence entre les deux groupes [Supplementation with dietary nitrate did not significantly change symptoms of acute moutain sickness or alter key physiological variables, in a group of adolescent males during a high altitude trekking expedition].

Les auteurs font remarquer que, dans le contexte de l’étude, la supplémentation en nitrate de 620 mg NO3- j-1 n’a pas non plus d’effet négatif indésirable [There was no evidence of harm from dietary nitrate supplementation in this context].

Les intervalles de confiance observés étant assez larges, ils appellent de leurs vœux des études complémentaires basées sur de plus vastes échantillons, afin de vérifier si leurs résultats négatifs se confirment [Given the wide confidence intervals in all models, a larger sample size would be required to exclude a false negative result].

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