Supplémentation en nitrate et vasodilatation cutanée

Levitt, E., Keen, J.T. and Wong, B.J. (2015) Augmented reflex cutaneous vasodilatation following short-term dietary nitrate supplementation in humans. Experimental Physiology 100.6, 708-718

(voir l'abstract ici)

Les auteurs américains [Manhattan, Kansas; Atlanta, Géorgie] présentent une étude effectuée chez 7 hommes jeunes, âgés en moyenne de 22 ans.

Par microdialyse cutanée à l’avant-bras, les sujets reçoivent localement

- sur des sites cutanés contrôles, une solution de Ringer,

- sur les autres, 20 mM de L-NAME [L-NG- nitroarginine methyl ester], un inhibiteur de la NO synthase.

Pour obtenir une vasodilatation cutanée maximale, on administre 54 mM de nitroprussiate de sodium, et on chauffe aussi localement la peau à 43°C.

Chaque jour pendant 3 jours, les sujets reçoivent 70 ml par jour de jus de betterave riche en nitrate [Beet it Sport; James White Drinks, Ipswich, UK], qui leur apportent quotidiennement 450 mg de nitrate NO3-.

Le flux sanguin cutané est mesuré par débitmétrie doppler laser. La conductance vasculaire cutanée [CVC] se définit comme le rapport flux sanguin cutané/pression artérielle moyenne.

Les auteurs constatent qu’en condition de «stress thermique», la supplémentation alimentaire en nitrate diminue la pression artérielle moyenne. Elle est en moyenne de 88 mm Hg avant la supplémentation, de 78 mm Hg après.

Sur les sites «traités» par le L-NAME, la supplémentation alimentaire en nitrate n’augmente pas la conductance vasculaire cutanée [CVC]. Celle-ci passe en moyenne de 45% de la conductance vasculaire maximale [CVCmax] avant supplémentation à 40% de la même CVCmax après supplémentation.

Sur les sites contrôles, la supplémentation alimentaire en nitrate augmente, par contre, la conductance vasculaire cutanée [CVC]. Celle-ci passe en moyenne de 67% de la conductance vasculaire maximale [CVCmax] avant supplémentation à 80% de la même CVCmax après supplémentation.

Dans un deuxième temps, après «stress thermique», sur les sites contrôles, les auteurs injectent 20 mM de L-NAME pour apprécier, sur ces sites, la part que joue la vasodilatation NOS-dépendante dans la vasodilatation cutanée reflexe. Ils notent que la supplémentation en nitrate ne provoque, en réalité, aucune modification significative du pourcentage de vasodilatation NO synthase-dépendante [59 % avant supplémentation versus 64 % après; p = 0.577] [There was no change in the calculated percentage of NOS-dependent vasodilatation before and after supplementation (before 59± 4 % versus 64 ±6 % ; p = 0.577)].

En définitive, chez l’homme, selon les auteurs, en condition de «stress thermique», la supplémentation alimentaire en nitrate a un double effet, celui de réduire la tension artérielle moyenne et d’augmenter la conductance vasculaire cutanée [These data suggest that nitrate supplementation augments cutaneous vascular conductance and reduces mean arterial pressure during heat stress].

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