Apports en nitrate, exercice, diabète de type 2

Shepherd, A.I., Gilchrist, M., Winyard, P.G., Jones, A.M., Hallmann, E., Kazimierczak, R., Rembialkowska, E., Benjamin, N., Shore, A.C. and Wilkerson, D.P. (2015) Effects of dietary nitrate supplementation on the oxygen cost of exercise and walking performance in individuals with type 2 diabetes: A randomized, double blind, placebo-controlled cross-over trial. Free Radical Biology and Medicine 86, 200-208

(voir l'abstract ici)

Après un travail analogue effectué chez 13 patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO] [cf. rubrique du 11 juin 2015], les auteurs britanniques [Université d’Exeter, Royaume-Uni] présentent une étude portant sur les effets ergogéniques de la supplémentation alimentaire en nitrate NO3- lorsque celle-ci concerne des patients atteints de diabète de type 2.

L’étude randomisée, en double aveugle contre placebo est effectuée chez 48 sujets atteints de diabète de type 2 [35 hommes, 13 femmes]. L’âge moyen des patients est de 63 ans. L’affection diabétique évolue, en moyenne, depuis 10 ans. L’indice de masse corporelle [IMC] est, en moyenne, de 30 (Valeurs normales communément admises comprises entre 18 et 25).

Pendant 4 jours, les sujets reçoivent, outre leur régime habituel, une supplémentation alimentaire comprenant:

- soit 70 ml d’un jus de betterave riche en nitrate [Beet it, James White Drinks Ltd., Ipswich] apportant 400 mg NO3- j-1,

- soit 70 ml d’un jus de betterave déplété en nitrate [Beet it, James White Drinks Ltd., Ipswich] n’apportant que 4 mg NO3- j-1.

Trois heures plus tard sont mesurées:

- la concentration plasmatique en nitrate NO3-, au repos,

- la concentration plasmatique en nitrite NO2-, au repos,

- les tensions artérielles systolique et diastolique, au repos

- la consommation en oxygène à l’occasion de la marche, en fin d’exercice,

- la distance de marche couverte en 6 minutes.

La concentration plasmatique en nitrate NO3- au repos est significativement plus élevée chez les sujets qui ont reçu une forte supplémentation en nitrate que chez ceux qui ne l’ont pas reçue: respectivement 20  versus 3.5 mg NO3- l-1.

Il en est de même pour la concentration plasmatique en nitrite NO2-: respectivement 49 versus 31 μg NO2- l-1.

Par contre, ne sont pas statistiquement différentes entre les deux groupes:

- les tensions artérielles systolique et diastolique au repos: respectivement et en moyenne, 132 versus 134, et 76 versus 77 mm Hg,

- la consommation en oxygène à l’occasion de la marche, en fin d’exercice: en moyenne 946 versus 938 ml O2 min-1,

- et la distance de marche couverte en 6 minutes: en moyenne, 554 versus 550 mètres.

Les auteurs cherchent à comprendre la raison des résultats négatifs obtenus chez les sujets atteints de diabète de type 2. Ils évoquent quelques hypothèses.

Ils évoquent, entre autres, une possible augmentation du stress oxydatif chez les patients, qui aurait un lien avec une limitation de la biodisponibilité en oxyde nitrique NO. Les concentrations plasmatiques en diméthylarginine asymétrique [ADMA] sont connues, par exemple, pour être élevées chez les patients atteints de diabète de type 2; or la diméthylarginine asymétrique [ADMA] inhibe l’activité de la NO synthase [This reduced bioavailability has been linked with the concentration of plasma ADMA (an analogue of L-arginine), which is elevated in individuals with type 2 diabetes. ADMA is known to inhibit all three NO synthase isoforms, particularly eNOS, leading to eNOS uncoupling and the generation of superoxide radicals, ultimately resulting in increased oxidative stress].

Commentaire du blog

▪ L’hypothèse avancée par les auteurs n’apparaît pas entièrement convaincante. Deux voies métaboliques mènent, en effet, à la synthèse d’oxyde nitrique NO: 1) la voie de la L-arginine ou de la NO synthase et 2) la voie d’origine exogène Nitrate alimentaire-Nitrite-NO. On ne voit pas très bien pourquoi une diminution d’activité enzymatique affectant la première voie rendrait moins performante la deuxième.

▪ Cette étude ergogénique négative chez les patients atteints de diabète de type 2 s’ajoute à l’étude ergogénique négative de la même équipe effectuée chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO] [rubrique du 11 juin 2015].

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