Nitrates et économie de course

Barnes, K.R. and Kilding, A.E. (2014) Strategies to improve running economy. Sports Medicine. Sous presse.

(voir l'abstract ici)

Appartenant à l’Institut de Recherche sur la Performance Sportive [Sports Performance Research Institute] d’Auckland, les auteurs néo-zélandais présentent une étude synthétique consacrée aux différents moyens qui, à la disposition de l’athlète, lui permettent d’améliorer son économie de course [running economy].

L’économie de course se définit comme le niveau de la consommation d’oxygène VO2 à une vitesse sous-maximale donnée [The steady-state oxygen consumption (VO2) at a given running velocity, which is often referred to as running economy, reflects the energy demand of running at a constant submaximal speed]. Chez un coureur, la comparaison d’un temps à l’autre de ses VO2 à une même vitesse sous maximale lui permet de savoir si son efficacité en course s'est ou non améliorée.

Les auteurs passent en revue tous les moyens disponibles, à savoir:

- l’entraînement musculaire contre résistance,

- l’entraînement en force explosive, par des exercices pliométriques basés sur des sauts et des sautillements,

- l’entraînement en altitude,

- les exercices d’étirement

- enfin, les interventions nutritionnelles [nutritional interventions]. Or, il se trouve que, parmi les interventions nutritionnelles susceptibles d’avoir un retentissement sur l’économie de course, la plus remarquable est, sans conteste, la supplémentation en nitrate.

La littérature scientifique contient, en réalité, peu de données sur des interventions nutritionnelles autres que la supplémentation en nitrates:

- un article sur un effet (peu convaincant) d’un traitement homéopathique comprenant une supplémentation orale de 4 semaines en Echinacea (Whitehead et coll., 2012)

- un modeste effet ergogénique observé après une ingestion de caféine à la dose de 7 mg kg-1 de poids corporel avant un effort de course submaximal (Birnbaum et coll., 2004)

 – des effets éventuels d’une ingestion combinée de créatine et de glycérol chez des coureurs d’endurance entraînés (Beis et coll., 2011).

Parmi les interventions nutritionnelles retentissant favorablement sur l’économie de course, les auteurs insistent donc sur les supplémentations en nitrate NO3-.

Des légumes comme la laitue, les épinards, la roquette, le céleri et la betterave sont particulièrement riches en nitrate. Il est commode de recourir à une supplémentation alimentaire en nitrate NO3- pour augmenter les concentrations plasmatiques en nitrate NO3-, en nitrite NO2- et en oxyde nitrique NO. La diminution de la demande en oxygène qui fait suite à une telle supplémentation en nitrate lors de l’effort submaximal témoigne alors d’une augmentation de l’efficacité métabolique, autrement dit d’une amélioration profitable de l’économie de course [Green leafy vegetables such as lettuce, spinach, rocket, celery and beetroot are particularly rich in nitrate. Therefore dietary nitrate supplementation represents a practical method to increase circulating plasma nitrite and thus nitric oxide to lower the oxygen demand of submaximal exercise (i.e., enhances metabolic efficiency and subsequently running economy].

Pour les auteurs d’Auckland, l’ingestion de nitrate alimentaire, sous forme de jus de betterave, constitue ainsi un moyen d’améliorer l’économie de course. Le moyen est à la fois naturel et prometteur [Ingestion of dietary nitrate, especially in the form of beetroot juice, also appears to hold promise as a natural means to improve running economy].

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